lundi 29 novembre 2010

Le livre qui me fera peut-être perdre quelques kilos. Un lundi parmi tant d’autres.

Pour répondre à l’appel de Chrys et de Zaza dont le thème cette semaine est la cuisine dans tous ses aspects et sous toutes ses coutures, je réponds par le dernier livre  acheté  samedi
 Un livre de circonstance avant les fêtes  parce que ces derniers temps j’ai laissé s’installer  quelques méchants kilos.
Ai-je  raison de me fier à cette méthode?  Non, diront sûrement  les spécialistes mais bon je vais aussi me remettre au sport et faire un peu de  vélo,  de marche et de  natation
Quant à la méthode, je ne la connais pas vraiment bien encore. Elle se base sur quatre phases

1) L"attaque avec les protéines pures
2) La croisière avec les protéines alternatives ou protéines/légumes.
3) La consolidation du poids obtenu
4) la stabilisation pour toujours.

Hum! J'ai comme un doute tout d'un coup car j'ai déjà entendu ça souvent!  Bah! Je verrais bien dans deux mois. J'espère retrouver le poids que je me suis  fixé.

Le seul régime tenu et efficace pour moi  jusqu'ici a été le WW  mais je le trouve trop cher et n’ai plus aucune envie de participer aux réunions de groupe où je finis toujours par m’ennuyer à force d’entendre trop souvent la même chose !
Le livre, lui, a l'avantage d'être  agréable à consulter:  papier glacé et une photo par page,  juste en face de la recette et du menu proposé. A suivre donc !

dimanche 28 novembre 2010

La Grande Librairie de la semaine

Cette fois encore j’ai trouvé que c’était une très bonne émission, toujours et plus que jamais trop courte.
J’ai trouvé particulièrement intéressant et j’ai bien envie de  lire le livre de
 Michel Pastoureau : Les couleurs de nos souvenirs,  au Seuil,  son autobiographie.
Spécialiste des couleurs, des images et des symboles, Michel Pastoureau est historien et directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études de la Sorbonne. C’est un médiéviste  ayant écrit une thèse sur
 "Les animaux dans les armoiries du Moyen Âge".
Selon lui, les couleurs et le blason  des chevaliers sont une source historique autant qu’une charte.
Sa passion pour les couleurs lui est venue de la fréquentation, étant enfant,  des ateliers de peinture des amis de son père, tous peintres  surréalistes parmi lesquels  Dali .
Quelques notes prises au hasard :
Les historiens d’art, selon lui, ont une fâcheuse tendance à ne s’intéresser qu’au dessin et à délaisser les couleurs. Il y aurait pourtant une stylistique de la couleur mais cette idée est difficile à faire passer.
Lui-même  déteste le violet comme la  majorité des personnes après le noir. Sa couleur préférée est le vert. Pourtant, c’est une couleur souvent évitée par superstition. Au Moyen Äge on l’ associait au diable. Sa composition est chimiquement instable d’où l’idée de l’accoler à tout ce qui tient aux  jeux de hasard, y compris l’amour et le sport.
On a prétendu que la couleur préférée des enfants de moins de cinq ans était  le marron mais c’est  parce que le mot les fait rire. Ils préfèrent dire marron plutôt que brun. En réalité c’est le bleu, le rouge et le jaune qu’ils préfèrent, dans cet ordre.
Quant aux noms de couleurs que l’on met si souvent dans les titres de livres, parfois associés à des noms d’animaux, c’est une trouvaille qui attire les enfants. C’est plus racoleur : Le chaperon rouge, le lapin bleu etc.
Intéressant billet de Tania ICI

On passe ensuite au livre de Paul Veyne : Mon musée imaginaire  ou les chefs-d’œuvre de la peinture italienne, chez Albin-Michel.
Professeur honoraire au Collège de France, C’est un des plus grands historiens français de l’Antiquité romaine. Son livre commence vers 1280, avec le début de la peinture italienne, juste après le byzantinisme et se termine vers 1760. C’est un très beau livre,  le texte d’un côté et l’image de l’autre. Il dit vouloir écrire en romancier et non en historien d’art. Il emploie un vocabulaire d’homme passionné pour expliquer son plaiisr et ses émotions à la vue de certains tableaux.
«Quand les Italiens ne peignent pas les femmes fortement déshabillées, ils peignent des scènes religieuses ».
Lui-même est "incroyant" mais il explique  les tableaux de gens pieux si bien que ce livre devient aussi un cours de catéchisme.
Un de ses tableaux préférés : La crucifixion de Masaccio



Le conseil qu’il donne aux parents et aux enseignants pour habituer les élèves à l’art est d' enseigner les grands chefs d’œuvre et d' accrocher des reproductions de qualité, grandeur nature,  sur les murs des chambres ou dans les couloirs.

L’émission se terminait avec Dan Franck, romancier engagé,  qui fait paraître Minuit, le dernier livre de sa trilogie sur les artistes français pendant la guerre. Il présente les pacifistes :  Breton, Giono, Prévert,  les résistants de la première heure comme René Char et André Malraux, les exilés apatrides : Mahler, Koestler, Marx Ernst, Chagall, Breton, Max Jacob que Guitry n’a pas aidé et qui est mort la veille du jour où il allait recevoir la lettre qui devait le libérer, grâce à l'intervention de  Cocteau, le seul à l'avoir secouru,   les traîtres enfin comme Elise, la femme de Jouhandeau qui dénonça Paulhan( un des premiers résistants)
Quant aux éditeurs,  ils se seraient  comportés comme des salauds à commencer par Denoël surtout, Grasset et les autres. Tous des lâches!

Auparavant, on avait eu droit à l’ amusante histoire de la braguette par
la journaliste Colette Gouvion  qui en a fait   une histoire des mœurs. Intéressant! A feuilleter!

 La Grande Librairie  avec François Busnel. Décidément une autre émission très réussie .


La nuit d'aube de Luc Bérimont


Une rose a percé la pierre de la neige
Une rose a percé la pierre de l’hiver
Galopez dans le ciel, chevaux blancs des cortèges
Une rose a percé la pierre de la neige.

Édifice du temps un enfant vous renverse
Une rose, une lampe, une larme au matin.
Il suffit d’un baiser qui réchauffe la neige
Et notre rose à nous brûle déjà ta main.

Luc Bérimont, "C'était hier et c'est demain", éd. seghers, 2004.
"Banc à Hambourg" de  Frits Thaulow, peintre norvégien,(1847, 1906)  beau-frère de Gauguin.

samedi 27 novembre 2010

L'odyssée Cendrars de Patrice Delbourg, biographie d' un romancier poète.

Ma chi me lo fa fare? Qu’est-ce donc qui me pousse à rédiger un  tel pensum? Qu’est-ce que j’y gagne  à la fin?
D’habitude je tire généralement  du plaisir et de  l’intérêt de ma lecture en cours! Cette fois-ci, c’est totalement loupé!  Au contraire,  j’ai  souffert.  Bien sûr, je dois rendre compte de ma lecture puisque j’ai accepté le livre de la part de Ulike, que je remercie  pour sa patience car  cela fait  plus de trois  mois que j’aurais dû  écrire ce billet !  Seulement voilà, ça coince quelque part! Moi qui aime tant Cendrars j’ai eu infiniment de mal à lire cette biographie pourtant bien détaillée et encensée partout, éditeur, bien sûr, ce qui est normal et journalistes, ce qui est désormais assez  attendu aussi. J’ai eu beau chercher le  compte-rendu d’un autre lecteur blogueur, je n’ai pas encore trouvé.  Dommage ! Je me lance donc dans un exercice que je trouve rébarbatif : expliquer pourquoi  je n’ai pas pu finir ce livre. Si j’ai tant traîné à le lire, j’ai cependant fait de gros efforts pour  essayer d’aller jusqu’au bout  mais je dois déclarer forfait. Stop! Page 187, je m’avoue vaincue! La biographie en elle-même se terminant page 210, il ne me reste plus que 23 pages. Le plus dur est fait mais «trêve de zoophilie littéraire» ( dernière phrase lue qui m'a découragée définitivement car ici commence une longue énumération qui m'entraînerait trop loin une fois de plus! p.183), je ne me sens pas le courage d’affronter les trois derniers chapitres : Xénophobie,  Yankee, Zone, sachant qu’à la vitesse où je m’avance dans cette histoire qui se veut poétique, j’en aurais encore pour une bonne semaine.
 Il y a pourtant eu de bons moments où j'avais l'impression d'en apprendre un peu  plus sur le poète et surtout sur les artistes de sa génération mais pourquoi,  aimant Cendrars  et affectionnant les biographies, pourquoi donc n'ai-je pas été vraiment  conquise cette fois-ci? Ce n'est pas une simple biographie, bien classique au service à la fois  de l'auteur et de  la clarté de lecture mais une étude de poète écrite sur un autre  poète. C'est ce qui m'a  le plus rebutée: le manque de simplicité du style.  Ainsi cette phrase comme il y en a tant:
"Le nez de Cendrars, son blase, son pif, son tarbouif, fut son principal sismographe. Un groin de fantaisie".
ou encore à propos des engagements politiques: "Cendrars s'en moque, il s'en tamponne dans les grandes largeurs, il est déjà dans les nuées. C'est-à-dire nulle part. Il ne s'attarde ni ne pèse, il vole, survole les péripéties de la vie des pouvoirs publics, plus léger que l'hélium dans  l'aérostat."
Pour moi, je le sais maintenant, trop d'effets de style dans une biographie, tue le style  en l'alourdissant et finit par m'épuiser! On ne va pas assez  directement à l'essentiel que sont les  informations.  
Ne voulant pas être injuste et  sachant tout le travail qu'il y a forcément derrière une telle somme de connaissances sur le poète, voici ce qu'on en dit ailleurs.
 À l'approche du cinquantenaire de la disparition de Cendrars, Patrice Delbourg rend hommage à cet acrobate de la prose et de la vie. Le reporter, le poète, le romancier (Moravagine, L'Or), le poilu, le « one manchot » (La Main coupée), le cinéaste raté, l'aventurier revivent au gré des chapitres de cetteOdyssée Cendrars, de A comme Alfa Roméo (celle qu'il a achetée à Braque et qu'il pilote d'une main, au Brésil, en 1924), à Z comme Zone, le poème-phare d'Apollinaire, auquelLa Prose du transsibérien (1913) dispute l'invention du vers libre. Sans oublier les autres lettres de l'alphabet : Bourlingue, Fabulateur, Grand reporter, Helvétie, Kodak, Paname, Sauser (son véritable patronyme),Utopie et même Xénophobie, dont les soupçons existent dans son oeuvre… qui figurera par erreur en 1941 dans la « liste Otto » des écrivains juifs à proscrire.  (Écriture, site de l'éditeur)
L'odyssée Cendrars de Patrice Delbourg  (Écriture,  août 2010,  220 p)

vendredi 26 novembre 2010

Ouragan de Laurent Gaudé

En 189 petites pages étroites, propres aux Actes Sud, Laurent Gaudé tente d’imaginer et de restituer la vie des quelques habitants de la Nouvelle-Orléans  restés sur place lors d’une terrible tempête qui ne sera d’ailleurs jamais nommée ni vraiment décrite mais dont  on suivra la progression à travers la montée des eaux, les changements du paysage,  l’écroulement des  fragiles maisons et le comportements des hommes.
 Cet ouragan  encadre strictement le récit  et nous suivons les destins d’une dizaine de personnes pendant ces journées d’apocalypse. Nous sommes  au sein de la tourmente et tremblons ainsi à l’approche de la catastrophe imminente sans rien savoir de plus que ce que peuvent comprendre les humains isolés et  abandonnés à leur sort alors que la majorité de la population a fui la ville.
 Roman polyphonique  où l’on passe très vite d’une histoire à une autre jusqu’à ce que toutes finissent par se mêler  sans jamais se rejoindre véritablement. La peur, la solitude, la mort accompagnent l’ouragan. Chacun affronte différemment  le cataclysme, enfoncé dans la violence de son passé et de  ses souvenirs, ses remords, son besoin de vengeance ou sa folie religieuse. Il y a  là, Joséphine Linc. Steelson, «négresse depuis presque cent ans», la rebelle,  qui vit dans le souvenir de son mari bien aimé,  lynché dans sa jeunesse, Rose et son enfant sans père  rejointe bientôt par Keanu celui qu’elle aimait et qui l’avait abandonné mais qui lui revient après le  traumatisme d’un accident du travail, Il y a le révérend qui cède aux voix divines, prêt à tuer le premier venu pour prouver sa foi. Les prisonniers  de la ville, eux, se sont sauvés et croient  pouvoir  s’imposer avec leurs armes tandis que les alligators  envahissent la ville.
Ai-je aimé ce roman ?  Pas vraiment, pas autant que je l’espérais. J’ai apprécié les premières pages avec l’évocation  de la vieille femme noire qui se fait la narratrice de son histoire. J’ai aimé Rose et  son amour pour cet enfant mal accepté et celui pour cet homme qui lui revient quand tout va mal mais je n’ai pas réussi à me sentir impliquée dans cette tragédie d’un groupe si disparate. Je suis restée à l’extérieur, en pure observatrice, sans  ressentir quoi que ce soit de particulier pour l’un ou l’autre des personnages évoqués. Le style est beau entre incantation, réalisme et lyrisme mais cette lecture ne m’a pas particulièrement impressionnée! Dommage!

Ont aimé: Choco qui en a fait un coup de cœur, Stephie, Cuné,.Hathaway, Midola, Liliba, Cécile
 Clara et Emeraude  sont beaucoup plus mitigées,  
Amanda, comme moi, est restée  en dehors!  Ceci dit ,personne n'a déclaré ne pas l'avoir aimé. Il ne s'agit que de différences de degrés dans l'appréciation positive! 
Ouragan de Laurent Gaudé (Actes Sud, 2010, 189 p)

jeudi 25 novembre 2010

mercredi 24 novembre 2010

63ème Journée Dédicaces de Sciences Po, samedi 4 décembre 2010

Le thème , cette année,  sera celui des «Littératures du singulier» qui mettra l’accent sur "la singularité de chaque œuvre". Thème ambitieux et que je trouve un brin ambigü, pour ma part. L'an dernier,  c'était  Balzac et le polar en 2008. C'était plus clair! Il n'empêche que, comme chaque année, ce sera très intéressant!  

Seront présents de 14h à 18h dans les locaux de Sciences Po…: 
Patrick et Olivier Poivre d’Arvor, 
Geneviève Brisac,
 Laurent Fabius, 
Colombe Schneck , 
Vincent Ravalec, 
Ann Scott, 
Max Gallo,
Camille Laurens 
Bertrand Tavernier,
ainsi que  ceux que j'aimerais approcher si par hasard je me rendais à cette journée:
Alix de St André, pour son récit sur le pélerinage de Compostelle que j'ai déjà choisi de lire : 
En avant, route, 2010
Michèle Fitoussi pour sa  biographie, Helena Rubinstein, la femme qui inventa la beauté
lu et  beaucoup aimé. 
Marie Le Gall  pour La Peine du menuisier (Phébus, 2009) premier roman poignant qui s’inspire de sa propre vie qui fut nominé pour le prix Goncourt du premier roman et qui vient d’être récompensé par le Prix Bretagne 2010.
Emmanuel Pierrat, essayiste et avocat français investi spécialement dans la défense des droits d’auteur et des du droit de la communication. pour son livre sur les avantages d'être insomniaque: Troublé de l'éveil
Shan Sa, née en 1972 à Pékin, jeune poète en Chine, pour le livre que j'ai adoré: La Joueuse de go en 2001, roman vendu à plus de 100 000 exemplaires et gagnant du Prix Goncourt des Lycéens. Elle  revient en 2010 avec La Cithare nue. 
Laurent Seksik pour son cinquième roman, Les derniers jours de Stefan Zweig, que j'ai beaucoup aimé 
aussi et plein d'autres auteurs qui se trouvent sur le site de Sciences Po où sont également précisées les diverses animations de la journée. 

La Vieille dame qui n'avait jamais joué au tennis, et autres nouvelles qui font du bien de Zidrou, La BD du mercredi

Ce sont 9 dessinateurs différents  qui racontent  15 histoires très courtes, dans cet album qui ressemble à un cahier cartonné. "Quinze nouvelles à lire la larme à l'œil et le sourire aux lèvres".
L’idée de départ me plaît bien qui consiste à  présenter les petites joies de la vie de tous les jours de gens très ordinaires, de ceux  que l’on rencontre partout et auxquels on ne fait pas toujours très attention.  Les regards sont tendres, les dessins dans le style réaliste mais, malgré tout, chacun avec  son originalité.

J'ai aimé tout particulièrement le récit qui encadre les autres, intitulé "Coltrane" du nom du chien d'un  grand-père  très âgé isolé dans sa  petite maison de village  qui recueille son musicien de petit-fils à sa sortie de prison.. Il lui offre ce qu'il a de plus précieux , ses vieux disques de jazz et  un soir, pour son anniversaire, il a le droit à une soirée musicale offerte par les amis musiciens compagnons de galère de son rejeton. Il est heureux! 
La fin de l'histoire est aussi celle de l'album. Elle vient longtemps après toutes  les autres .
J'ai aussi beaucoup  aimé les trois scènes de "L'intimité" dessinées par Homs, où les corps nus sont magnifiques avec leurs coupures et  leurs  déchirures comme autant de cicatrices souvenirs du passé.
  En somme l'ensemble est sympathique à condition  de ne pas  lire  trop d'histoires à la suite  mais seulement à petites doses, une ou deux histoires à chaque fois sinon, tout au moins pour moi, ça devient ennuyeux à la longue. Les nouvelles sont beaucoup trop courtes pour qu’on ait le temps de s’attacher aux personnages et on saute trop vite d’un récit à l’autre ce qui m’a donné l’impression d’une lecture  morcelée,  sautillante et superficielle..Mais pour qui ne craint pas ce genre d'histoires  courtes, c'est sûrement un bel album très attachant! 

La Vieille dame qui n'avait jamais joué au tennis, et autres nouvelles qui font du bien, écrites par  Zidrou, (Dupuis, 2010, 127p)
Participent pour l'instant aux BD du mercredi de Mango, Sandrounette, Kikine,  Yoshi73, Mo'lafée,  Noukette,  Valérie,  Jérôme,  Hathaway,  Manu,  Choco, Irrégulière, Lystig,   Sara, Mathilde,   Hilde,  Hérisson08,  Lounima,  Dolly, Emmyne,  Theoma, Estellecalim,
Participation au Challenge Palsèches de Mo'lafée et à celui de Mr Zombi

mardi 23 novembre 2010

De blogs en blogs

Récolte de la nuit.  J'ai découvert et apprécié: 
Un intéressant projet de  café bibliothèque chez Trendsnow
La liste des 15,  plus détaillée que la mienne avec plein d'auteurs que je ne connais pas de  Quoi de 9 Cécile. 
"Peut-on mourir de Saudade?"  demande Armando dans du bleu dans mes nuages  en nous présentant la jeune violoniste Natalia Juskiewicz
Comme chaque jour,  je suis passée chez Éric Chevillard  recueillir  la remarque grinçante du jour.
Les chaînes H et M, Gap, Comptoirs des cotonniers, Promod, Pimkie, Caroll, Jennifer,Etam et Princesse tam-tam manifestent une inquiétude grandissante suite aux OPA de la librairie Au plaisir de lire de la littérature pointue qui rachète une à une leurs enseignes et leurs boutiques pour s’y déployer sauvagement.


 Chrys propose  le mardi de la différence où elle aborde le lourd sujet du handicap. Elle nous invite à lire le blog de maman blablate sur ce thème.

Kenza m'enchante toujours autant même si je ne laisse pas toujours de commentaires car que dire devant ses choix si ce n'est pousser des cris d'admiration  comme pendant les feux d'artifice! L'image du jour::
                                                                    Franz von Stuck (1863–1928), Susanna Bathing
Pour rire un peu, le top 10 des bonnes raisons de vouloir être réincarné en chat
Quant à Dimitri, son parcours de blogueur,  lecteur et mannequin m'impressionne!

Sans oublier d'aller voter pour GeorgeS chez ELLE


Je pouurais continuer  tant j'aime ces visites mais ma vie active m'appelle.

Novembre de Flaubert en nocturne

Levée de bonne heure, ce qui m'apparaît toujours comme une aubaine et tout en écoutant la lecture de Novembre de Flaubert par Louise  sur Direct8, dans l'émission: "Voyage au bout de la nuit"j'en profite pour visiter les blogs de la nuit les plus récents de mon GR.  Ce ne sont pas forcément ceux que je fréquente le plus ni les plus littéraires mais ceux qui réussissent le plus à m'étonner, à me faire sourire ou même à me révolter. Je ne sais pas encore
Je pars à l'aventure!
Mais d'abord deux mots sur ces lectures de la nuit que je commence à bien  apprécier. En lisant les commentaires,  ce matin, j'en découvre  un peu les coulisses et je trouve ça amusant. Les auditeurs ont leurs lecteurs ou lectrices préférés , de vrais fans! Dernier commentaire au moment de ma lecture: Manie la star de voyage au bout de la nuit ! A mon humble avis Manie est la lectrice la plus originale, la plus authentique du programme, ce soir elle m'a très agréablement surpris par son sens dramatique j'ai adoré sa lecture et contrairement aux quelques petites fantaisies et éclats de rires répétés des fois passées, ce soir l'alchimie a plus que parfaitement opéré, elle fut à la hauteur jusqu'au bout, radieuse et tellement talentueuse; Manie un grand bravo à vous. Certains plaisent davantage mais il y a aussi des jaloux ou jalouses  qui se sont plaints des jupes trop courtes puisque maintenant celles-ci sont interdites! Tous en pantalon pour lire! Séduction bannie! De toutes façons, mon préféré, c'est Lionel, le seul garçon de la bande, plus dynamique, plus inspiré, plus drôle. Justement il revient  demain soir. Voici le programme de la semaine 
Lionel lira La Petite Fadette de George Sand  demain soir, mercredi 24 novembre à 3:30
Lionel lira La Petite Fadette de George Sand  Jeudi 25 novembre à 03:30
Soraya lira La Mare au diable de George Sand Vendredi 26 novembre à 03:30
Audrey lira La Mare au diable de George Sand Lundi 29 novembre à 03:30
Manie lira La Vieille Fille d’Honoré de Balzac Mardi 30 novembre à 03:30


'Novembre' a été écrit par Gustave Flaubert à Paris durant l'automne 1841-42. Il est une bonne initiation à l'oeuvre de Flaubert. Il s'agit d'un texte de jeunesse hanté par les thèmes romantiques -exaltation de soi, aspiration à l'infini, sentiments de la solitude et de la mort, amour impossible- qui inscrit Flaubert dans la lignée des écrivains de son temps : Chateaubriand ou Musset. Le personnage féminin du récit est Marie, une jeune prostituée au grand coeur. Son portrait anticipe la place singulière qu'occuperont le désir féminin et l'amour dans l'oeuvre de l'écrivain. Marie, qui affirme la violence de la sensualité, apparaît comme la face cachée de Madame Bovary. Ce renversement marque bien cette lutte intérieure par laquelle Flaubert s'efforcera de gommer son romantisme de jeunesse, d'en maîtriser le lyrisme pour se forger son style.(Note de l'éditeur)
La lecture n'est pas terminée mais je vais me procurer le livre pour la finir et demain matin,  j'écouterai  "La petite Fadette", que je connais bien mais que je redécouvrirai avec plaisir!

lundi 22 novembre 2010

"Guerre et Paix¨ de Tolstoï sur la Cinq

Ce soir , je ne manquerais pour rien au monde la première partie de Guerre et Paix qui passe sur la cinq 
Un film de Robert DornhelmBrendan Donnison, avec comme acteurs principaux : Greg MullavyBettye AckermanErnest Harada.
Début du XIXe siècle. Napoléon conduit sa Grande Armée en Russie et la vie continue à Moscou. Le comte Rostov s'apprête à célébrer la fête de sa fille Natacha. Véritable garçon manqué, la jeune femme supporte difficilement le corset que sa mère l'oblige à porter. Là, se coisent le prince André Bolkonski et sa femme Lise, enceinte ; Pierre, le fils illégitime du comte Bezoukhov ; Maria Dmitrievna, la tante de Natacha ; et enfin Nicolas Rostov et sa cousine Sonia, follement épris, l'un de l'autre. Au cours du bal, un messager délivre un pli annonçant l'entrée en guerre de la Russie aux côtés de l'Autriche. Les hommes s'en réjouissent, les femmes s'en inquiètent
Je donnerai mes impressions quand ce sera terminé! 
Edit de 22H30
C'est déjà terminé! Je le regrette! Je retiendrai surtout la belle reconstitution de la bataille d'Austerlitz. Le cinéma se prête bien aux grands mouvements de troupes en uniformes. J'ai moins aimé les gros plans pris au cœur des combats.. Les bals et les réceptions mondaines aussi ont réussi à me séduire mais je n'ai pas aimé le jeu des acteurs et surtout des actrices,  trop excessif à mon goût.
N'empêche, je ne manquerai pas le deuxième épisode lundi prochain.  


Première page du livre qui s'ouvre par un paragraphe en français ( en bleu et en noir quand il s'agit du russe) comme s'il s'agissait d' un hommage à cette langue  parlée par les bonnes sociétés de l' époque dans toute l'Europe


-"Eh bien, mon prince! Gênes et Lucques ne sont plus que des apanages, des propriétés de la famille Buonaparte! Non je vous préviens  que si vous ne me dites pas que nous avons la guerre, si vous vous permettez encore de pallier toutes les infamies, toutes les atrocités de cet Antéchrist (ma parole, j'y crois), je ne vous connais plus, vous n'êtes plus mon ami., vous n'êtes plus mon fidèle serviteur, comme vous dites.  Allons , bonjour, bonjour. Je vois que je vous fais peur, asseyez-vous et racontez.
C'est ainsi qu'en juin 1805,  la fameuse Anna Pavlovna Scherer, demoiselle d'honneur et favorite de l'impératrice Maria Fedorovna, accueillit le prince Basile, un haut personnage, arrivé le premier à sa soirée. Anna Pavlovna toussait depuis plusieurs jours, elle avait la grippe, disait-elle. (grippe était alors un terme nouveau et rares étaient ceux qui en usaient): Les billets qu'un valet en livrée rouge avait distribués le matin même étaient libellés ainsi:
"Si vous n'avez rien de mieux à faire, M;le Comte (ou mon prince), et si la perspective de passer la soirée chez une pauvre malade ne vous effraye pas trop, je serai charmée de vous voir chez moi entre sept et dix heures. Annette Scherer."
- Dieu, quelle virulente sortie! répondit le prince nullement troublé par cet accueil. Il arborait sur son uniforme de cour brodé des plaques de divers ordres, portait bas de soie et escarpins, et son visage plat respirait la bienveillance.
Il s'exprimait en ce français raffiné que parlaient nos grands-parents, dans lequel même ils pensaient, et sa voix avait les inflexions douces et protectrices propres aux gens qui ont vieilli dans les milieux du monde et de la cour et y ont exercé de hautes fonctions. Il s'approcha d'Anna Pavlovna, lui baisa la main en inclinant sa tête chauve, luisante et parfumée, puis s'assit sans hâte sur le divan. ". 

Les Chutes de Joyce Carol Oates

En 1950, le premier mari d’Ariah Littrel se jette dans les Chutes du Niagara à l’issue de sa nuit de noces. Quelques semaines après, elle se remarie avec un célèbre avocat de l’endroit,  Dick Burnaby,  qui l’a aidée dans la recherche du corps. Scandalisées, les familles les renient. Ils sont heureux pendant dix ans avec leurs trois enfants, Chandle,r Royall et Juliet. Ariah s’épanouit dans son rôle de mère possessive et manipulatrice et dans celui de professeur de piano, malgré la grande aisance financière de la famille.
Le malheur viendra quand le père prendra la défense de la femme en noir et des malheureux qui souffrent de la pollution de l’endroit où ils vivent.
Il se donne sans compter à la cause  de ce qui sera une des premières défenses  de l’environnement  mais il vient trop tôt et il est seul, abandonné par tous ses amis les notables des environs et par sa femme qui soupçonne une infidélité, tant il passe de temps avec la femme qui a tout déclenché.
La seconde partie du livre est consacrée au devenir des trois enfants, élevés seuls par leur mère  qui les maintient dans l’ignorance totale de tout ce qui concerne leur père.
Les chutes, les chutes, les chutes! 
Livre coup de cœur, livre chef d’œuvre, livre plaisir!
Je l’ai dévoré!
Chutes du Niagara, constamment présentes puisque toute l’action se déroule tout près. 
Chutes, morts violentes,  suicide et meurtre  des deux époux de Ariah Littrel, l’héroïne, «la veuve blanche des Chutes» comme on l’appelle, elle qui se croit damnée et dont l'histoire devient légendaire.
Chute sociale du second mari avocat,  Dick Burnaby, défenseur avant l’heure de l’écologie locale.
Chutes individuelles des enfants d’Ariah, les trois Burnaby, Chandler, Royall, Juliet, discriminés et insultés  par les autres enfants en raison de leur nom et du passé de leur famille.
Ce sont des  fragments de vie,  difficiles, durs, désespérés et désespérants  qui nous sont racontés et cependant l’impression ressentie à la lecture n’est pas la tristesse, bien au contraire, mais une farouche envie de vivre, de surmonter les difficultés, de s’affirmer, de rire, d’aimer, de créer. L’espoir, une certaine forme d’humour, un énorme appétit de vivre chez tous les protagonistes l’emportent sur les faits et les évènements dramatiques.   
D’ailleurs, tout se termine de façon positive, en un final éblouissant, juste revanche sur l’injustice d’un destin brisé net par la corruption des notables politiques et économiques, dans l’Amérique des  années cinquante et soixante. 
C’est une fin comme je les aime, à la fois fermée et ouverte. L’auteur ne nous laisse pas tomber, au petit bonheur la chance! Il s’agit d’une vraie fin. La boucle est bouclée. Après, la vie reprendra ses droits, et c’est une autre histoire  mais cette apothéose aura eu lieu et c’est une belle occasion de terminer magistralement un roman  de cette envergure qui se déroule sur une trentaine d’années, en commençant par la journée du 12 juin 1950, la journée fatidique de la première nuit de noces, celle du premier veuvage d’Ariah jusqu’à l’épilogue évoquant la cérémonie du 21 septembre «In memoriam de Dick Burnaby», le père  si mal connu. 
J’ai aimé l’héroïne, cette femme si pleine de contradictions, aimante et dure à la fois, fragile et forte, secrète et courageuse. Elle se réfugie dans son monde et ne veut rien savoir de ce qui l’entoure ou le moins possible. Ses enfants la protègent à leur façon plus qu’elle ne les protège. Chacun d’eux  est complexe et attachant. J’ai trouvé un peu long au début l’histoire de Juliet que l’on ne connaît que très tard mais finalement elle aussi est intéressante avec cette étrange attirance pour ce curieux  fils du policier maudit! 
Joyce Carol Oates est décidément une très grande romancière, capable de faire surgir avec brio tout  un monde, un lieu, un passé, une famille, des vies individuelles  si justes et si vraies que j’ai l’impression qu'elles font désormais partie de ma vie!
Je me demande cependant:  qui est le narrateur? Trop prise par  le déroulement de l'histoire, je n'y ai pas vraiment fait attention tout d'abord. Maintenant je m'interroge. Il me semble que les deux premières parties sont écrites d'un point de vue extérieur, tout puissant: "Et ce fut tout ce que vit Dick Burnaby"
Au contraire, la dernière partie intitulée "Famille" commence ainsi: "Nous allâmes habiter au 1703, Baltic, près de Veterans' Road, une maison délabrée en brique et en stuc". Le narrateur est manifestement un des trois enfants mais lequel? Je n'ai pas réussi à savoir qui raconte cette suite! Cette phrase m'intrigue qui m'a semblé être la seule à pouvoir apporter une réponse:: 
"Il y avait Chandler, qui était l'aîné de nous trois et le serait toujours. Il y avait Royall, qui avait sept ans de moins que son frère. Il y avait Juliet, née en 1961. Ce qui était trop tard".
Quelques lignes plus loin, il y a bien cette phrase: "C'est arrivé après ma naissance" qui semblerait désigner Juliet comme narratrice mais c'est la phrase que la mère a demandé à chaque enfant de prononcer si on leur parle des événements.
Je penche pour Royall  mais je n'ai pas vraiment approfondi la question. Si quelqu'un peut m'éclairer!
Lecture commune avec Restling, Manu et Vilvirt.
Les Chutes de Joyce Carol Oates, (Éditions Philippe Rey, 2004, 505 p) Titre original : The Falls, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.

dimanche 21 novembre 2010

Connaissez-vous l'île... Aragon


Connaissez-vous l’île
Au cœur de la ville
Où tout est tranquille
Eternellement


L’ombre souveraine
En silence y traîne
Comme une sirène
Avec son amant


La Seine profonde
Dans ses bras de blonde
Au milieu du monde
L’enserre en rêvant


Enfants fous et tendres
Ou flâneurs de cendres
Venez-y entendre
Comment meurt le vent


La nuit s’y allonge
Tout doucement ronge
Ses ongles ses songes
Tandis que chantant


Un air dans le soir
Est venu s’asseoir
Au fond des mémoires
Pour passer le temps

Louis Aragon

samedi 20 novembre 2010

Dommage! Les journaux de voyage en Italie ne se ressemblent pas

 Pas de chance cette semaine, trois déceptions à la suite, ça commence à faire beaucoup! Fatigue –lassitude de ma part peut-être ou manque d’atomes crochus tout simplement entre ces livres et moi. Mais j’ai dû abandonner trois lectures à mi-parcours tant elles devenaient une souffrance plus qu’un plaisir. 

Abandon d’un roman graphique. Journal d’Italie tome 1, Trieste et Bologne de David B

 Je m'attendais pourtant à apprécier ce roman graphique, vu le titre. En effet, j’aime non seulement  l’Italie mais aussi les nombreux  journaux de voyage  concernant ce pays  dont quelques-uns  ont fait mon bonheur,  en particulier les deux plus fameux d’entre eux, celui qu’écrivit Montaigne, de 1580 à1581, pour aller prendre les eaux afin de soigner ses douleurs dus à des calculs rénaux, en passant aussi   par la Suisse et l’Allemagne  et le journal  que tint  Goethe, de 1786 à 1787, des grands lacs du nord jusqu’en Sicile.
Ici, il  ne s’agit que d’une mosaïque de petites histoires, souvent à base de rêves, de légendes, de souvenirs. Les villes traversées ne sont que des prétextes à raconter un peu tout et n’importe quoi, sans réelle unité, comme la journée du 4 mars 2005 consacrée aux «Saisons de la jeune fille»,  un fait divers  lu dans  un supplément féminin de la Repubblica . Si seulement j’avais aimé les dessins mais leurs traits grossiers et leurs couleurs très sombres ont  contribué aussi à mon désenchantement ! 
Journal d’Italie tome 1, Trieste et Bologne de David B. (Shampoing, 2009), 

Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller feuilleter mon exemplaire du Journal de Montaigne, je suis tombée sur son arrivée à Venise et cette fois c'est moi, lectrice,  qui ai commencé à rêver, à me projeter vers cette époque de la fin du seizième siècle dans une Italie morcelée mais toute puissante et déjà riche de ses créations artistiques. J'ai imaginé alors une Italie sans touristes ...le vrai grand rêve!  

(C'est le secrétaire qui tient la plume, les mains de Montaigne le faisant souffrir)
"Nous nous rendîmes à la Chaffousine (le Palais Contarini, à Nivia), vingt milles, où nous dînâmes. Ce n'est qu'une hôtellerie , où l'on se met sur l'eau pour se rendre à Venise. Là abordent tous les bateaux le long de cette rivière. Avec des engins et des poulies, que deux chevaux tournent à la mode de ceux qui tournent les meules d'huile,on emporte ces barques avec des roues qu'on leur met au dessous, par dessus un plancher de bois pour les jeter dans le canal qui se va rendre en la mer, où Venise est assise. 
Nous y dînâmes, et nous étant mis dans une gondole, vînmes souper à Venise, cinq milles."
Journal de voyage en Italie de Montaigne (Société Les Belles Lettres, 1946)
                                                              

 Coffre du château de Montaigne dans lequel fut retrouvé en 1770 par l'abbé Prunis, chanoine érudit spécialiste de l’histoire du Périgord, le manuscrit du Journal de voyage édité en 1774 (Wikipedia)

vendredi 19 novembre 2010

Le malentendu de Irène Némirovsky

Le héros,Yves Harteloup, est un  célibataire qui revient passer un mois de vacances  sur la côte basque, à Hendaye,  la  plage à la mode  de son enfance heureuse, après quatorze ans d’absence.  Né dans une famille riche  de la grande bourgeoisie parisienne, il s’est comporté en héros pendant la grande guerre mais il en sort ruiné, sans fortune, n’ayant gardé que son appartement parisien.  Il doit travailler mais auparavant il s’offre des vacances de rêve en cet été 1924 quand s’ouvre le récit. Ayant  gardé des habitudes de luxe, il est descendu dans le plus grand hôtel de l’endroit où il peut rencontrer des gens de son ancien milieu de personnes oisives et insouciantes comme il l’était avant la guerre. C’est ainsi qu’il finit par tomber amoureux de Denise, sa voisine de plage, mère d’une adorable petite fille et épouse exemplaire d’un mari souvent absent pour ses affaires. Une idylle naît entre eux,  sincère et passionnée,  qui se renforce à leur retour à Paris jusqu’au moment où la différence de condition sociale  se fait sentir. Yves, désargenté mais orgueilleux s’endette et s’assombrit en s’enfermant dans un silence source de malentendu d’où le titre du roman.
Attention fin du roman, spoiler!  Elle ne le comprend plus, se trompe sur son attitude et ses sentiments,  en souffre beaucoup et, mal conseillée par sa propre mère, flirte avec son cousin, dans sa voiture, un soir,  au Bois, un jour de réunion mondaine aux courses. Il surprend leur baiser et disparaît …
Le malentendu leur aura été fatal.
«Voilà, voilà, c’est fini.  Et je n’ai pas su ce qu’était le bonheur… et à présent, c’est fini … »

Ce beau récit que j’ai beaucoup aimé,  paru en 1926, et qui vient d’être réédité, est le premier roman de la jeune romancière russe de 23 ans. Plus qu’une simple histoire d’amour, il s’agit ici de l’évocation de tout un monde aujourd’hui disparu, celui des années folles, juste après la première guerre mondiale où l’envie de rattraper le temps perdu, l’envie de rire et de s’amuser était alors la plus forte . Il n’empêche, les souvenirs douloureux de la guerre et des amis perdus assombrissent le héros et gâchent vite les plaisirs trop légers et les amours les plus authentiques. Rien n’est aussi simple qu’il le semble et les  malentendus  entraînent vite  incompréhension et solitude  dans ce monde nouveau où les changements n’apportent pas forcément le bonheur! 
Un roman d’amour des années folles, léger et classique à la fois, brillant par le style , délicieux à la lecture ! 
Le malentendu de Irène Némirovsky (Denoël, 2010, 169 p) Préface de Olivier Philiponnat

jeudi 18 novembre 2010

Être père, dit Philippe Claudel, citation

Être pères, disent-ils
Te protéger toujours, ne jamais t'étouffer. Je ne sais pas si je parviens à trouver l'équilibre. Je ne sais pas si je suis un bon père. J'essaie, J'essaie de toutes mes forces. Mais il me semble si souvent que je m'y prends mal. Je veux seulement que mon ombre t'épargne les grandes brûlures.Je ne veux pas qu'elle te prive de lumière.
Philippe Claudel

Être pères, disent-ils, d'Olivier Adam, Philippe Claudel et Philippe Delerm

Parce que j’ai aimé quelques-uns de leurs livres, j’ai acheté et lu ce Librio qui rassemble trois textes de trois auteurs célèbres du moment ayant accepté de parler de leur propre expérience de père. 
Être père, disent-ils et ils le disent avec sincérité. C’est ce que j’ai le plus apprécié. 
Ce sont des hommes qui ne se revendiquent pas si  différents  que ça de leurs propres pères. Ils  ne revendiquent aucune supériorité et  ne cherchent pas à se montrer plus féminins ou féministes ou quoi que ce soit d’autres de meilleur ou de pire que ce qu’ils se sentent être et ce  qu’ils ont vécu.

Le premier texte proposé est celui de Philippe Claudel, né en 1962, père d’une fillette de onze ans quand il a écrit ce texte intitulé : Ma petite fille.
C’est un vrai cri d’amour, très poétiquement écrit, un amour fort pour un être fragile par un autre plus fragile encore. Il évoque les premiers moments depuis la naissance  de sa fille  quand il hume son odeur comme celle d’un animal jusqu’à  la scène du mariage où il s’imagine à son bras remontant la grande allée de l’église, heureux de la savoir heureuse. Cliché s’il en est dont il est le premier à se moquer mais il se pose les éternelles questions de tout parent responsable,  aimant et toujours inquiet: 
«Que t’aurais-je appris ? Que retiendras-tu vraiment de moi ? M’aimeras-tu toute ta vie ? Ne deviendrai-je pas un jour un étranger, un gêneur, celui qu’on ne veut plus voir, celui qu’on fait disparaître et auquel seulement on pense de temps à autre avec aigreur? Comment être ton père ? Comment être père tout simplement »?
La seule chose dont il est sûr, c’est que désormais il ne peut plus, comme il en a eu la tentation auparavant, se retirer du monde, quitter le jeu, bref  envisager le suicide. 
Texte fort, beau, frémissant : mon préféré. 

Le second, Olivier Adam l’a intitulé : Naissances et, comme son nom l’indique, il raconte les deux accouchements de sa femme à six ans d’intervalle,  très différents, le second une perfection, le premier plus traumatisant ! 

Enfin, le dernier texte a été écrit par Philippe Delerm , né en 1950, père du chanteur Vincent Delerm. Le titre: Quelle sera votre rime»? est inspiré  du poème de Walt Whitman  cité par le professeur du film  Le cercle des poètes disparus, film vu et revu et su par cœur par le père et le fils 
«Qu’y a-t-il de bon dans tout cela ?
Que la vie existe, et l’identité,
Que le prodigieux spectacle continue
Et que tu peux y apporter ta rime»
Il se peint comme un père trop protecteur d’un fils de bout en bout exemplaire, un amour d’enfant qu’il remercie  à la fin pour avoir réalisé ce rêve de tous les pères :
«Je ne veux plus t’entendre parler, je veux entendre parler de toi». 

Un très joli bouquet de textes tendres, cadeau idéal à offrir à un futur très jeune papa!
Val  l'a  aimé aussi 
Être pères, disent-ils, d'Olivier Adam, Philippe Claudel et Philippe Delerm (Librio, 2009, 78p)