samedi 25 août 2012

Rentrée littéraire 2012, Ce que cache ton nom de Clara Sanchez

Sur les 261 œuvres présentes  sur la liste du prix Nadal 2010, la plus prestigieuse  récompense littéraire espagnole,  c’est ce roman de Clara Sanchez qui l’a obtenu. 

Au cœur de ce roman se tient  la rencontre, plus qu’improbable a priori, dans une petite ville de la Costa Brava espagnole, de deux êtres que tout sépare et qui n’aurait jamais dû se rencontrer: Julian, à la fin de sa longue vie, un républicain espagnol, rescapé du camp de Manthausen  et Sandra, une toute jeune femme, enceinte d’un homme qu’elle croit ne pas aimer, venue se réfugier là, dans une petite maison prêtée par sa sœur.
Julian poursuit des criminels  nazis, de paisibles retraités en apparence, dont un couple d’octogénaires norvégiens  qui se prennent d’amitié pour Sandra qu’ils installent bientôt dans leur belle villa.  Quelle est leur véritable intention ?
Heureusement Julian met en garde Sandra qui va l’aider dans ses recherches mais le danger guette cependant.

Ce n’est pas à proprement parler un thriller ni un policier mais plutôt un bon roman psychologique où priment les sentiments humains, des plus violents aux plus subtils. La haine, l’amour, l’amitié, lla jalousie et le besoin de vengeance et de justice, dominent tour à tour. La toile de fond, derrière l’apparence légère et anodine d’une petite station balnéaire espagnole, n’est rien moins que la tragédie apocalyptique des camps de concentration nazis dans  toute leur horreur.
C’est  avec plaisir et intérêt que j’ai lu ce roman essentiellement pour les deux narrateurs que sont les deux personnages  principaux  habilement campés dès les premières pages. Après quoi, la curiosité nous entraîne à vouloir savoir ce qu’ils vont devenir : on ne peut plus lâcher l’histoire! Le récit balance constamment entre les récits des deux narrateurs
Julian: «Ma fille pensait que j’étais un vieux fou, un cas désespéré obsédé par un passé qui n’intéressait plus personne et dont il n’oubliait ni un jour, ni un détail, ni un visage, ni un nom,  même si c’était un nom allemand long et compliqué, alors qu’il devait souvent faire un gros effort pour se rappeler le titre d’un film.»
Sandra: «J’étais enceinte de cinq mois et, plus ça allait, moins je voyais clair dans la question de savoir si je pouvais avoir ou non  l’envie de former une famille ; d’un autre côté,  c’était un fait que j’avais laissé mon travail, avec une complète insouciance,  justement maintenant que le travail était difficile à trouver, et que ça allait être dur de m’occuper toute seule de l’enfant.
C’était fin septembre: on pouvait encore se baigner et prendre le soleil.  Vers le milieu du mois, les maisons alentour avaient fermé leurs portes jusqu’au  prochain été. Quelques-unes seulement , comme la nôtre, restaient habitées toute l’année et  la nuit,  malgré les lumières, d’ailleurs peu nombreuses et éparpillées, elles donnaient une terrible impression de solitude.» 
 
Rentrée littéraire 2012, Ce que cache ton nom de Clara Sanchez, Prix Nadal 2010,  (Marabout,  à paraître le 26  septembre 2012, 443 pages),Lo che esconde tu nombre, Traduit de l’espagnol par Louise Adenis, 2010
Challenge rentrée 2012: Ici.  Autre avis positif: Pimprenelle

26 commentaires:

  1. Le thème est intéressant, après il faudra faire le tri des priorités dans tout ce qui sort ..

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    1. Oui, le choix est toujours vertigineux à la rentrée!

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  2. Je ne suis pas très fan des romans psychologiques. Et puis ma PAL "rentrée littéraire 2012" est tellement épaisse que je préfère passer.

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    1. Comme tu veux, mais tu sais que ce roman ne déçoit pas.

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  3. Je l'avais réservé pour les chroniques de la rentrée littéraire, mais quelqu'un l'a trouvé bien avant que je passe le chercher et l'a détourné de mon chemin. Ton billet me fait regretter de ne pas l'avoir reçu, il faudra que je trouve une petite occasion ;)

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    1. A peine lu, à peine échangé, comme à chaque rentrée. Attention, il ne paraît que le 26 septembre. J'espère que celui que tu recevras te plaira tout autant.

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  4. Mais on me l'avait proposé... j'ai laissé tomber le mail, n'ayant pas trop envie d'histoire de l'Espagne.Mais ça a l'air drôlement bien!

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    1. Je craignais une énième histoire sur les camps mais non. Cette fois le présent est bien là. Les souvenirs aussi mais sans trop de retours en arrière. Reste le désir de vengeance et l'oubli impossible.

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  5. Pourquoi pas, mais je pense faire vite une overdose de rentrée littéraire, si je ne me freine pas !

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    1. Oui et à nous de faire le tri, ce qui n'est pas si simple mais tant pis,l'aventure est belle et vaut la peine! A la découverte!

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  6. je ne l'avais pas repéré celui-là, merci Mango, ma liste s'allonge grâce à toi,
    bonne journée, bises

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    1. Bah, mieux vaut une liste bien longue que pas du tout! Bises à toi aussi.

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  7. je l'ajoute à mon panier virtuel de médiathèque histoire de ne pas l'oublier car il faudra du temps pour mettre la main dessus

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    1. un roman qui fait passer un bon moment sans trop se forcer:

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  8. Je l'avais repéré chez Pimprenelle, c'est tout à fait le genre de roman qui pourrait me plaire...!

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    1. Pas un chef d'œuvre, bien sûr, mais un roman très satisfaisant.

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  9. Je pourrai me laisser tenter. J'espère que l'histoire de l'Espagne n'est pas trop présente dans le roman, et qu'il est plus axé psychologie.

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  10. une de mes prochaines lectures !

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  11. Pimprenelle aussi a aimé... je sens que je vais le lire

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  12. Oui, votre résumé est alléchant et la couverture, n'en parlons pas...Mais savez-vous qu'il a un 647ème roman à ne pas louper ? Il s'agit de "Joif ou Avanie à La Havane" premier roman d'Hélène Py. Vous pouvez lire les 31 premières pages sur son blog, ça ne mange pas de pain... Cliquez ici

    Bien à vous Mango !

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  13. Pas mal à mon avis, belle construction, mais je l'ai quand même trouvé bien long. J'en parle aujourd'hui sur mon blog, ici: http://fattorius.over-blog.com/article-ce-que-cachent-les-cotes-espagnoles-110429197.html

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    1. J'ai pris l'habitude de lire en diagonale les longueurs de ce genre de livres. Parfois, c'est si facile d'imaginer ce qui est écrit inutilement pour l'action.

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