mardi 28 août 2012

Un seul corps par Stéphanie Le Bail, premier roman

Un seul corps est celui que forment une jeune fille Ernie et son cheval Mazeppa qu’elle monte à cru depuis son enfance et qui est son seul ami. 
Ernie vit seule avec sa mère dans une grande maison ancienne, en lisière de bois, au milieu d’un vaste jardin désormais borné de grillage.
On a civilisé les arbres.
Je suis un de ceux-là. Je suis le grand cèdre bleu planté en face de la vaste demeure.
Voilà un passage qui m’a beaucoup surprise. En effet c’est cet arbre séculaire qui se révèle être le narrateur de la tragédie qui se déroule dans cet endroit. 

Un jour, Ernie et le cheval disparaissent.  La mère, désespérée, appelle la police ainsi que le médecin de famille. Ernie est malade et sans les médicaments qu’elle n’a pas emportés avec elle, sa vie ne tient qu’à un fil. Il faut la retrouver au plus vite. On la recherche longtemps en vain lorsqu’on pense à questionner le palefrenier. Celui-ci les met sur une voie possible.
Je ne peux raconter la fin.

Ai-je aimé ce récit étrange?  Oui, plutôt!  Ce n’est pas vraiment une réussite mais j’y ai senti quelque chose de prometteur. Les passages avec le cheval et la jeune fille sont beaux et émouvants même pour qui, comme moi, n’a jamais fait d’équitation. 
  
Cependant, c’est un premier roman et ça se voit: les maladresses sont nombreuses. Le choix du narrateur est peut-être original mais peu justifié. L’enquête et les recherches policières manquent terriblement de conviction. Les réactions de la mère m’ont semblé difficiles à cerner.  L’avenir entrevu pour elle et le médecin semble peu crédible car très mal préparé.

Restent le lyrisme de la nature, l’amour  pour les chevaux, la liberté débridée de la vie sauvage, une grande aspiration  vers ce qui pourrait être un retour vers une forme  moderne du chamanisme. Les arbres et les animaux, les silencieux, les taciturnes, les solitaires sont les êtres les  plus purs, les plus sûrs, les meilleurs, l’espoir de l’avenir. Ce livre évoque le retour à la terre,  le rêve de l’homme-animal, la possibilité de l’unité des corps.
Les chevaux sont des êtres de silence. Ils ronronnent parfois, pour saluer ou demander quelque chose. Les oreilles se tendent, l'encolure se grandit,  une goulée d'air chaud fait vibrer les naseaux, d'abord de manière imperceptible, puis plus fort, jusqu'à produire un son grave. Chaque cheval a sa note.  Parce qu'elle est rare, cette marque d'affection est prisée et recherchée par les cavaliers, qui se ressourcent à la suavité du ronron des chevaux.
 A lire par curiosité ou par amour des chevaux. 
Un seul corps par Stéphanie Le Bail, (Éditions du Rocher,  2012, 131 pages)
Nouvelle participation au challenge d'Anne: Premier roman.
Un rendez-vous raté pour Stéphie,
Raphaël Igni,  en revanche, du magazine hippique: Femme-Cheval-Passion, déclare:
 J’ai dévoré ce livre et maintenant il me dévore

5 commentaires:

  1. Je ne suis pas suffisamment intéressée par les chevaux et l'équitation pour me frotter à ce premier roman.

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    1. C'est une très belle évocation de l'amour pour les chevaux!

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  2. Bon, je crois que je vais attendre le roman suivant, alors.

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  3. J'espère qu'une bonne surprise nous attend avec le second!

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  4. mouais, pas mal de bémol. Quand aux narrateurs qui sont des arbres, des maisons, des animaux... ils deviennent si nombreux que plus si originaux que cela je trouve.

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