samedi 5 janvier 2013

Sauvegarde, journal 2001-2003 de Imre Kertész, prix Nobel de littérature 2002

Sauvegarde : journal 2001-2003La maladie ayant restreint la maîtrise de sa main, Imre Kertész a pu tenir ce journal grâce à un ordinateur. Voilà la raison pour laquelle son titre fait allusion au traitement de texte. Couvrant les années 2001 à 2003, ces pages reviennent sur un moment crucial, un des plus grands bouleversements de la vie d’Imre Kertész : le prix Nobel de littérature en 2002.
Il y aborde aussi la genèse de son roman Liquidation, le travail littéraire quotidien, l’importance de la musique dans son existence, sa difficulté à concilier vie conjugale et vie d’écrivain, sa maladie de Parkinson, son rapport à la Hongrie nouvelle et à Israël, ainsi que son départ pour Berlin. Mais avant tout, il ne cesse de se pencher sur ce qui le préoccupe et lui importe le plus : la littérature. Un témoignage d’une sincérité radicale et d’une sombre lumière, nourri du sens subtil de l’auteur pour l’ironie. (Présentation de l'éditeur)
C'est un heureux hasard qui m'a fait découvrir ce dernier journal d'un prix Nobel de littérature dont je n'avais pas retenu le nom: l'écrivain hongrois d'origine juive,  Imre Kertész.  le troisième prix Nobel littéraire de ce deuxième millénaire, le premier étant  Gao Xingjian, écrivain français d'origine chinoise, et le second, V.S.Naipaul, écrivain  britannique d'ascendance de l'Inde du nord.  Il se trouvait sur la table des nouveautés de la bibliothèque et après l'avoir feuilleté  j'ai su que c'était un livre pour moi. Je ne m'étais pas trompée: j'ai du mal à m'en détacher et voudrais le recopier à la main. Plus qu'un journal intime écrit jour après jour sur son ordinateur,  c'est un livre de réflexions  que nous livre ici l'auteur. 
Depuis, en novembre dernier, il a décidé d'arrêter d'écrire, la maladie dont il est atteint ne lui permettant plus de poursuivre. Il a dans le même temps confié ses archives à l'Académie des Arts de Berlin : "C'est un geste émouvant de confiance et de réconciliation qu'Imre Kertész, en tant que survivant de l'Holocauste, transmette cette œuvre exceptionnelle à une académie de la capitale allemande." (Bernd Neumann, ministre fédéral allemand de la culture)

Quelques citations parmi toutes celles que j'ai retenues par ailleurs :
Kundera donne à réfléchir mais une question se pose: s'il sait tant de choses sur le roman, s'il est tellement intelligent,pourquoi ses livres sont-ils si médiocres?   ( là, il a la dent dure, je trouve. J'ai aimé: "La vie est ailleurs",  "La Valse aux adieux" et surtout "L'insoutenable légèreté de l'être", moins "l'Art du roman", c'est vrai!
Qui m'a appris le plus de choses?  Thomas Mann, je crois (la détermination et la contenance de l'écrivain, le travail et la dignité, sans parler de la culture), et aussi Camus (tenir sans concession à la seule possibilitédu seul matériau possible). Depuis, je ne les lis plus. - Cela dit, Stendhal était moderne. "Tout art est nouveau" 
Qui a dit que Goethe n'était pas romantique? Parce que lui-même s'en défendait?  Et Flaubert? La désillusion lucide exclurait-elle le romantisme? Allons...  Mais alors, me direz-vous, pour moi tout grand art, tout style de grande envergure serait romantique? Bien sûr, vous répondrai-je. il y a deux sortes d'art: le romantique et le mauvais.
Je n'ai choisi que des citations sur la littérature mais bien plus nombreuses sont celles sur la vie en général, la politique, la religion, le passé, l'histoire, ses souvenirs, sa fin de vie,  bref tout le reste. Il me faut le relire.   

Imre KertészKertész est né le 9 novembre 1929 dans une famille juive de Budapest. Déporté à l'âge de quinze ans à Auschwitz, il est ensuite transféré à Buchenwald puis au camp de travail de Zeitz. Son expérience des camps de concentration le marque profondément et imprègne toute son oeuvre. Écrivain de l'ombre pendant quarante ans, il reçoit le prix Nobel de littérature en 2002. Refusant tout nationalisme, il se décrit lui-même comme un juif européen et vit avec sa femme entre Berlin et Budapest. En France, son oeuvre est publiée par Actes Sud.

Sauvegarde: journal 2001-2003 de Imre Kertész chez Actes Sud, 184 p. Traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba. Septembre 2012

16 commentaires:

  1. Je connaissais son nom (pas facile à prononcer!) mais je me réjouis de ton enthousiasme...

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    1. Comment prononcer un nom hongrois? Une belle découverte, ce Journal.

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    2. Bonne question! ^_^
      Mais il n'est pas à la bibli...

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  2. Je pourrais faire de ce livre une prochaine lecture !

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    1. Je continue à relever certains passages pour ne pas les oublier! Je pense que tu pourrais apprécier ce livre.

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  3. j'espère que ma bibliothèque l'a acheté sinon je vais réclamer, j'aime les journaux et celui d'un écrivain comme Kertesz m'attire infiniment

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    1. Tant mieux. Tu vas l'aimer, je pense. J' en ai minimisé l'importance en ne mettant l'accent que sur des citations littéraires. Il est beaucoup plus riche que ça en réalité!

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  5. Sur quelle base Imre Kertész,peut-il déduire que les romans de Kundéra sont médiocres? Moi ses romans me fascinent et presque tout ce qu'il écrit d'ailleurs!Imre Kertész aurait pu voir des écrivaillons ailleurs! Et avait-il lu "la vie est ailleurs"?

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    1. J'aime bien tomber parfois aussi sur des observations que je ne partage pas. C'est comme dans une conversation avec un proche: on ne peut pas toujours être en parfait accord et ça permet un bon dialogue.

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  6. Il m'a l'air très intéressant !! Je sens que je vais encore faire peur à mon bibliothécaire car j'arrive à chaque fois avec une liste de toutes mes envies de lectures !! ;-)

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    1. Certains journaux sont trop lourds et lents car l'auteur ne veut rien oublier de sa journée. ce n'est pas le cas ici, heureusement. C'est rapide mais incisif.

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  7. J'ai du mal avec ce genre de journal. Par contre je découvrirais bien le reste de l'oeuvre de cet auteur...

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    1. Je lirais bien un de ses romans aussi maintenant: le Drapeau anglais , par exemple.

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  8. J'ai lu plusieurs livres de cet auteur (si tu veux t'en faire une idée les comptes rendus sont sur le blog), il est très fort et pas facile d'accès. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas une parole facile et qu'il ne craint pas de faire polémique mais en étant vrai. je te le conseille - mais faut être bien accrochée.

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  9. J'ai lu "Etre sans destin" de lui, un des livres sur la déportation qui m'a le plus marqué. Je voudrais lire aussi "kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas". Il a une écriture magnifique.

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