mercredi 29 octobre 2014

Zombies,T3, Précis de décomposition, Peru, Cholet, Ma BD du mercredi, Challenge Halloween de Lou et Hilde





Il y a quatre ans, quand j’ai décidé de  lire des BD  tous les  mercredis pour combler mon retard en ce domaine,  je ne m’attendais pas à tomber  un jour sur  des histoires de  zombies, ces morts-vivants qui ne cherchent qu’à se nourrir d’êtres humains et qui me font si peur! Je n’ai d’ailleurs pas réussi à terminer Walking Dead,  la dernière  série  référence. Si j’en ai aimé le premier tome, je n’ai pas pu terminer le second malgré tous les bons billets que j’ai pu lire à son sujet. 
Et pourtant voilà que je me replonge dans une histoire  presque  semblable, challenge Halloween de Hilde et Lou oblige  auquel j’ai décidé de participer. J’ai donc choisi ce que j’ai pu trouver à la bibliothèque , le dernier tome de la série Zombies de Peru et Cholet  dont Yaneck a déjà bien parlé et qu’il apprécie tout en attendant la suite avec impatience puisque qu’une nouvelle série doit paraître  très bientôt 


Heureusement pour moi, cette fois j’ai réussi à terminer l’album et même à m’attacher à certains personnages, les enfants en particulier  et puis surtout, ce n’est pas qu’une suite de carnages et d’images gores,  il y a aussi des moments d’espoir et d’entraide. On peut rester optimiste quant à l’avenir des humains , grâce en grande partie, à la science et aux petits génies précoces. 
J’y ai vu aussi un rapprochement avec toutes nos angoisses actuelles concernant Ebola et les autres virus qui nous menacent régulièrement depuis quelque temps! 
Ici, c’est une épidémie de zombies qui s’est abattue sur les Etats-Unis et les rescapés essaient  par tous les moyens de les fuir puisqu’une seule morsure les transforme à leur tour en morts vivants. Certains humains  cependant semblent pouvoir être immunisés.  De plus, les survivants ont découvert que les ultra-sons  éloignaient les zombies et les faisaient fuir. Clay, un surdoué de dix-sept ans,  Serge Lapointe, l’acteur dévoué  qui sait rassurer les gens, et quelques autres qui  se comportent,  eux aussi,  en héros positifs et courageux, cherchent à rejoindre  les autres groupes de survivants dans les coins du pays où il en reste encore.


Après des  pages et des pages d’événements  traumatisants, un bébé naît enfin qui se nourrit de  lait et non de sang  comme tous le craignaient.
«Espoir et Avenir …
Deux mots qu’on ne murmure qu’intérieurement,
Qu’on cache au fond de soi par peur qu’ils disparaissent.
Deux petits mots qu’on doit à ceux qui ne sont plus là …
Deux petits mots 
Pour que la mort n’ait pas le dernier mot.»
Une bonne expérience finalement, cette lecture!

 Yaneck:

Zombies, T3, Précis de décomposition,
Olivier Peru, Sophian Cholet
(Soleil Anticipation, nov. 2013, 58 p.)

Participants à ce mercredi:

par Un amour de BD

Hervé:  Chroniques outremers: Intégrale, Bruno Le Floc'h
Stephie: Frères de terroirs - Carnet de croqueurs, Fernandez, Camdeborde 
Jérôme: Les vieux fourneaux, 2, Bonny and Pierrot, Lupano, Cauuet 
Noukette: idem
Mo: idem
Natiora: "Little joséphine", Raphaël Sarfati, Valérie Villieu
Marion+: Rouge Tagada, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini
JViel: Un océan d'amour, Lupano, Panaccione
Valérie:  Passeur d'âmes, Golo Zhao
Yaneck: Paul à la campagne, Michel Rabagliati
Faelys: Carmilla, Le Fanu, Mazzanti
Yvan Universal War Two, La terre promise, (T2) Denis Bajram
Élodie: Entretien avec un vampire: l'histoire de Claudia, Anne Rice, Ashley Marie Witter
Cuné: Quatre couleurs, Blaise Guinin
Bouma: Le monde de Milo, Marazano, Ferreira 
Marguerite:  Walking dead (Amour et mort, T4,)  Robert Kirkman


mardi 28 octobre 2014

Elizabeth George, Juste une mauvaise action

Résumé de l'éditeur
Le sergent Barbara Havers est catastrophé. Hadiyyah, la fille de son cher ami Azhar, a été enlevée par sa mère et aucune poursuite judiciaire n'est possible. Azhar n'a jamais épousé Angelina et l'enfant ne porte pas son nom.
Alors qu'Azahar se désespère, Angelina refait finalement surface avec une nouvelle alarmante : Hadiyyah a été kidnappée sur la place d'un marché toscan.
La police italienne est chargée de l'enquête et Barbara devra prendre les choses en main, frôlant l'incident diplomatique, pour que Scotland Yard intervienne en la personne du célèbre inspecteur Thomas Lynley.

Bien vite, les deux enquêteurs découvrent que l'affaire est beaucoup plus complexe qu'un simple enlèvement...
Du brouillard londonien aux collines ensoleillées de Toscane, Elizabeth George nous emporte, avec cette dix-huitième enquête de Thomas Lynley, dans un tourbillon d'émotions et de trahisons.

                                        ***
De cette romancière, j'ai déjà lu : Le Rouge du Péché et c'est parce que mon avis avait alors été très mitigé que j'ai accepté de découvrir la dernière aventure de l'inspecteur Lynley et de sa collaboratrice, Barbara Havers, lorsque Babelio me l'a proposé  dans le cadre de son opération Masse Critique. 
700 pages! C'était un véritable défi que j'ai mis longtemps à mener à bien. Dire que je suis simplement déçue pour la seconde fois serait en dessous de la vérité, j'ai tout simplement été à deux doigts de m'arrêter en cours de route. Je n'ai pas réussi à croire aux personnages  ni à m'intéresser à cette histoire d'enlèvement d'enfant qui n'en finissait pas! A chaque reprise du livre, il me fallait revenir en arrière pour me rappeler les derniers développements.  J'ai rarement été aussi peu passionnée par un roman policier! C'est beaucoup trop long et  certains passages m'ont tout simplement paru totalement caricaturaux tellement la sauce y était délayée. Tout devient prétexte à développement: les lieux, les pièces, les vêtements, les dialogues, les déplacements, jusqu'aux   nouveaux venus  qu'on ne reverra plus  qui ont aussi droit à une ou deux pages définissant leurs identités et expliquant leur présence. C'est lourd, pesant, sans génie! 
Même Barbara Havers m'a semblé fade, cette fois, malgré un portrait prometteur, p. 574:
Quand elle était sur une enquête, elle s’y plongeait tout entière et donnait le meilleur d’elle-même. Elle n’avait jamais peur de tenir tête à quelqu’un dont elle ne partageait pas l’opinion. Elle ne faisait jamais passer ses chances de promotion avant la résolution d’une affaire. Et quand elle tenait ce qu’elle pensait être une piste, on ne pouvait pas plus la lui faire lâcher qu’à un pitbull un morceau de steak. Son esprit frondeur et sa faculté à ne se laisser démonter par personne, si haut placé que soit ce personne…En un mot, Barbara était hors normes, et c’était exactement le genre d’officier dont on avait besoin dans une équipe.
Sympa peut-être, ce personnage,  mais on est loin de Lisbeth Salander, par exemple,  et je ne pouvais m'empêcher de faire la comparaison!
En somme, cette lecture, trop sage et trop fade, a eu tendance à m'endormir! C'est loin d'être ce que j'attends d'un thriller!
 Juste une mauvaise action, Elizabeth George,
(Presses de la Cité, octobre 2014, 700 pages)

mercredi 22 octobre 2014

Mortelle Adèle, 5, Poussez-vous, les moches! BD du mercredi, Challenge Halloween




Dans la série «petite sorcière» et « maligne petite peste», j’ai enfin fait la connaissance d’ Adèle, la mortelle, la vilaine gosse  dont j’ai beaucoup entendu parler déjà et  dont je ne voudrais  surtout  pas comme petite fille, mais qui  m’amuse beaucoup quand je lis les  tours pendables qu’elle joue aux autres,  aussi bien à ses amis et à sa famille qu’à ses pires ennemies, Jade et Miranda, les deux autres pestes de la classe qui se prennent pour des top-modèles et qui ont fondé le club des Barbie Malibu.
 C'est pour se venger de ces filles prétentieuses et méprisantes, qui se moquent de tous les "trop petits", les "trop gros", les "trop intellos",  qu'Adèle, dans ce tome 5, fonde le club des Bizarres « pour mettre des bâtons dans les roues de ce groupe de pestes ». Et la guerre commence.
 Ce sont des petits gags sur  une ou deux pages et j’ai trouvé ça très amusant mais à petites doses.  Quitte à y revenir souvent.


                                                         (Photo 2  chez Val Bouquine)

Mortelle Adèle, 5, Poussez-vous les moches!  Mr Tan, Miss Prickly.
(Photo 2  chez Val Bouquine)


 Yaneck: 15


Bienvenue aux participants de ce mercredi: les fervents, les courageux, les durs de durs, les très réguliers, les "de passage", les Halloween, les curieux, les occasionnels  qui font un petit tour et puis s'en vont (et pourquoi pas après tout?), les presque professionnels, les vrais mordus, les dilettantes, bref, à tous ceux qui désireront partager une BD  avec moi, ce mercredi et tout particulièrement à Bouma  dont c'est aujourd'hui la toute première participation. 
C'est une petite semaine car en période de vacances  le temps libre me fait toujours défaut. Je me contente donc du minimum et regrette déjà si je ne réussis pas à répondre à tous mais j'aurai le reste de la semaine pour passer lire vos billets, j'espère. 
 A bientôt! 
Participants à ce mercredi:  

Mo Un petit goût de noisette, Vanyda
Cuné Moah je soâgne par la parôôôle! Lisa Mandel
Sandrine La petite famille de Dauvillier, Lizano, Rouger
Yaneck Mots rumeurs, mots cutter, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini
Yaneck L'interview audio de Stéphanie Rubini,
Hervé: Interview de Stéphanie Rubini
Noukette Melvile, L'histoire de Samuel Beauclair, Romain Renard
YvanLe château des étoiles, Alex Alice
Hélène: Anuki , T3, Le coup du lapin,  Senegal, Maupome
Cristie Les vieux fourneaux, Ceux qui restent, Lupano, Cauuet
Natiora: Les vieux fourneaux,Lupano, Cauuet
Jérôme: Love in vain: Robert Johnson, 1911-1938, Mezzo, J.M. Dupont
OliV':  Une affaire d'hommes, Fonteneau, Ricci, Simonacci
Élodie: Une bien belle nuance de rouge: Garance, Mauricet
Bouma Mots rumeurs,mots cutter, Charlotte Bousquet, Stéphanie Rubini
Un amour de BD: La lune est blanche, Emmanuel et François Lepage
Sophie Hérisson: Melusine, Sortilèges, Gilson, Clarke
HildeCourtney Crumrin et Le dernier sortilège, 6, Naifeh, Ted
Maël: Mars aller retour, Pierre Wazem

dimanche 19 octobre 2014

L'horizon, Patrick Modiano. " Des souvenirs en forme de nuages flottants."



Depuis quelque temps, Bosmans pensait à certains épisodes de sa jeunesse, des épisodes sans suite, coupés net, des visages sans noms, des rencontres fugitives. Tout cela appartenait à un passé lointain, mais comme ces courtes séquences n'étaient pas liées au reste de sa vie, elles demeuraient en suspens, dans un présent éternel. Il ne cesserait de se poser des questions là-dessus, et il n'aurait jamais de réponses. Ces bribes seraient toujours pour lui énigmatiques. 
Ce début du roman pourrait être celui de tous les récits du nouveau Prix Nobel, lui aussi  "à la recherche du temps perdu": celui du Paris d'après guerre aux noms évocateurs servant de repères  illusoires à des héros  attentifs à tout signe susceptible de ressusciter leur passé
C'est ainsi que Bosmans, grâce à son carnet de moleskine toujours dans la poche intérieure de sa veste,  retrouve, trente ans après,  la trace de Marguerite Le Coz, un ancien amour de jeunesse, disparue précipitamment pour de sombres histoires demeurées  floues, sans plus jamais lui donner de nouvelles. Il décide d’aller la rejoindre en Suisse où elle tiendrait désormais une librairie. 
Il était fatigué d’avoir marché si longtemps. Mais il éprouvait pour une fois un sentiment de sérénité, avec la certitude d’être revenu à l’endroit exact d’où il était parti un jour, à la même place, à la même heure et à la même saison, comme deux aiguilles se rejoignent sur le cadran quand il est midi. »  (p. 171)
 Auparavant c’est à une véritable enquête que se livre le héros  pour reconstituer  l’histoire de leur rencontre si discrète : deux personnes solitaires et traquées, l’un par sa propre mère, la terrifiante femme en rouge, l’autre par un ancien compagnon devenu menaçant.
«Il aurait voulu  …renouer un à un les fils brisés, oui, revenir en arrière pour retenir les ombres et en savoir plus long sur elles. Impossible. Alors il ne restait plus qu’à retrouver les noms. Ou même les prénoms. Ils servaient d’aimants. Ils faisaient ressurgir des impressions confuses que vous aviez du mal à éclaircir. Appartenaient-elles au rêve ou à la réalité?» (p. 13)
«Est-on vraiment sûr que les paroles que deux personnes ont échangées lors de leur première rencontre se soient dissipées dans le néant, comme si elles n’avaient jamais été prononcées?  …Et si toutes ces paroles restaient en suspens dans l’air jusqu’à la fin des temps et qu’il suffisait d’un peu de silence et d’attention pour en capter les échos?» (p.23)
«Il avait toujours imaginé qu’il pourrait retrouver au fond de certains quartiers les personnes qu’il avait rencontrées dans sa jeunesse, avec leur âge et leur allure d’autrefois. Ils y menaient une vie parallèle, à l’abri du temps.» (p.54)
«Il lui semblait atteindre un carrefour de sa vie, ou plutôt une lisière d’où il pourrait s’élancer vers l’avenir. Pour la première fois, il avait dans la tête le mot avenir, et un autre mot: l’horizon. Ces soirs-là, les rues désertes et silencieuses du quartier étaient des lignes de fuite, qui débouchaient toutes sur l’avenir et l’horizon. (p.85)
J'ai aimé ce roman autant que: Du plus loin de l'oubli  et que : L'herbe des nuits.
J'aimais et j'aime Modiano. Il fait partie de mes romanciers préférés dont la liste est longue mais d'où émergent parmi les auteurs qui publient en ce moment: Irving, Oates, Murakami, Yu Hua, Hornby, J. Mc Inerney, J. Coe, J. Barnes  mais j'en oublie tellement...

Edit du 11/02/2015. A un lecteur qui n'a trouvé "aucun intérêt" à ce roman,voici ma réponse:

"Un roman sans intérêt", c'est une critique qui revient souvent à propos des livres de Modiano.  Il se trouve que cet auteur ne m'a encore jamais déçue. Je l'aime infiniment et je ne saurais le défendre qu'en précisant que je trouve un charme fou et indéfinissable  dans chacun de ses romans. Le lire est toujours un moment de pur bonheur. Il s'y mêle de la nostalgie, de la poésie, de la douceur, de la mélancolie et comme une petite musique, comme une rengaine qui me convient très bien. De l'intérêt, j'en trouve ailleurs, dans les romans historiques par exemple mais ce n'est pas ce que je recherche chez Modiano. "  

Lu par Hélène

L'horizon, Patrick Modiano, 
(Gallimard, roman, 2010, 176 p)

mercredi 15 octobre 2014

Apocalypse sur Carson City,4, Halloween, Griffon, ma BD du mercredi et le challenge Halloween



Une série d’horreur et d’humour pour le challenge Halloween BD de ce mercredi, ça ne pouvait pas mieux tomber, d'autant plus que le tome 4, le dernier sorti, s'intitule «Halloween» car c'est ce jour-là que se déroule toute  l’aventure.   Elle commence dans un cimetière envahi de morts vivants. On se sent  tout de suite dans l’ambiance  avec  un premier chapitre portant le numéro 13: «La créature du cimetière».
La situation est celle-ci: les trois frères Blackwood,  de dangereux  gangsters,  barricadés dans leur vieux manoir, sont poursuivis par le shérif de Carson City, une ville perdue du Nevada,  mais le pire c’est que des morts vivants les menacent aussi. Il leur faut échapper à tout prix à la police et aux zombies.

C’est plus drôle qu’horrible malgré les détails en gros plans:  le sang qui coule partout, les visages grimaçants, les hurlements et les cris divers, les morts qui s’accumulent et les sottises de certains "gentils" qui les rendent plus dangereux que tout, comme celles d’Ashley, la pom-pom girl du lycée qui ne "dégage pas assez d’ondes cérébrales pour se faire repérer par les zombies et qui ne comprend pas grand chose à ce qui se passe".



Les planches sont en noir et blanc et font beaucoup d’effet avec de très nombreux détails.
"Un mec qui ouvre une porte me prend déjà une page!" a déclaré  Guillaume Griffon,  (l'auteur aussi de Billy Wild) qui est à la fois le scénariste et le dessinateur, ce qui lui donne une grande liberté pour la mise en page; Il dit  aimer les planches surchargées, le graphisme caricatural, les personnages un peu "cartoon", "des mecs méchants mais un peu ridicules".



 Les dialogues sont percutants et amusants et renvoient à de nombreuses BD et films célèbres dont j’ignore tout mais, n’empêche, ça ne m’a pas gênée et cette lecture m’a bien amusée malgré certains clichés machos, agaçants parce que trop systématiques mais c’est peut-être la loi du genre?  

L’ensemble m’a semblé cependant suffisamment bon enfant pour que je me sente indulgente et de bonne humeur en refermant l’album. Dire que j’attends la sortie du tome 5 avec impatience serait sans doute exagéré mais  je lui donne 17 au top de Yaneck, ce qui ne me semblait pas gagné d’avance vu le peu de sympathie que je prends à lire des histoires de zombies. Des sorcières et des maléfices anciens, oui, tant qu'on veut, mais des morts-vivants, non ou alors à petites doses. Mission accomplie avec cet album!  

L'avis de Yvan

Apocalypse sur Carson City, 4, Halloween,  Griffon, (Akileos, septembre 2013, 112 p.)


                                                                                      chez Marjorie



Participent à ce mercredi

Marguerite: Vampire (Intégral),  Joann Sfar 
OliV': Magasin général, T9, Notre Dame des Lacs, Loisel, Tripp
Jérôme: Perico, T2, Berthet, Hautière
Sandrine Mon quai des Bulles 2014
Yaneck:  Le vieil homme et la mer, Thierry Murat, (Hemingway)
Yvan:  Velvet, 1, Avant le crépuscule, Ed Brubaker, Steve Epting
Brize Paroles de taulards, Corbeyran, Collectif
MarieJuliet Death Note, 2, Tsugumi Ohba, Takeshi Obata
Mo 7e étage, Grennvall
Hilde That One Spooky Night, Dan Bar-el, David Huyck
Syl Hell School, Rituels, 1, Dugomier, Ers
NouketteJournal d'un chat assassin, Véronique Deiss, (Anne Fine)
FaelysLes classiques manga, Nobi-Nobi
Anne Olympe de Gouges, Catel, Bocquet
Cuné La collectionneuse, Pascal Girard
Sophie Hérisson Chocola& Vanilla,1, Sugar Sugar Rune, Moyoco Anno
Marion Héléna, 1, Jim et Lounis Chabane
Maël: Appartement 23, Michel Alzéal
Sophie Un homme est mort, Kris, Etienne Davodeau
Elodie: Otaku Blue, Tokyo Underground, Marazano, Kerfriden
Marjorie: Mélusine, 1, Sortilèges, Clarke et Gilson
Angéla Morelli Paris Maléfices, 1, 2, Pécau, Dim. D
AcrO:  La Petite Mort, 2, Le secret de la Licorne, Davy Mourier

dimanche 12 octobre 2014

Les grands, Sylvain Prudhomme

Allongé près d’Esperança, la femme qu’il aime, un jour de 2012,  Couto, l’ancien musicien d’un groupe célèbre  des années 70 en Guinée Bissau, apprend  la mort  soudaine de Dulce, la chanteuse du groupe, son grand amour de jeunesse, celle  qui l’a quitté pour épouser Gomes, l’actuel dictateur du pays. 
Pour tout le monde,  c’est un grand bouleversement et on revit le  prestigieux  passé du groupe avant de rassembler "les grands",  ceux qui formaient le groupe  fameux  des Super Mama djombo,  pour un dernier hommage d’enfer à la chanteuse mythique ! 
Commencé dans les rues de la capitale, dans la chaleur, la soif, la misère et  la tristesse de  cette perte, le récit montera en puissance avec  les souvenirs de trente ans de musique à travers le monde  et des succès qui reviennent en force.  Tandis qu’un coup d’état se prépare, que les forces de police sillonnent la ville, et que des coups de feu éclatent, les jeunes et les musiciens présents et lointains, les exilés comme les autres, tous n’ont plus qu’un seul désir et qu’un seul but: le concert de Chiringuitó. Ce sera magique !
Je quitte ce livre enchantée et tellement triste aussi , avec une nostalgie infinie. C’est la saudade.  Ça serre le cœur!   C'est magnifique! 
Son haut et sa jupe étaient là, par terre, à côté de leurs slips abandonnés sur le lino. Affaissés, dérisoires. Boules de linge informes.
Elle savait comme lui ce que signifiait la disparition de Dulce. Quelle patience il leur faudrait  à tous les deux avant que la nouvelle de cette mort se retire d’entre eux, s’estompe, les laisse à nouveau l’un à l’autre. Et il n’y avait rien à faire qu’attendre.Cette diablesse de femme que tu aimeras toujours, disait-elle en riant les fois où passait une chanson de Dulce à la radio. Cette ensorceleuse contre laquelle je ne pourrai jamais rien. La voix de Dulce ruisselait dans la pièce, planait entre les murs autour d’eux, enfantine, pleine de grâce. 
Né en 1979, Sylvain Prudhomme construit depuis quelques années une œuvre littéraire ouverte sur le monde. L’Afrique contemporaine où il a longtemps vécu et travaillé est une des sources d’inspiration principale de ses derniers livres et reportages.


Ce livre fait partie de la sélection  du Grand Prix de l'Académie française,(décerné le 30 octobre)
et de celle du Femina (le 4 novembre)
Les grands, Sylvain Prudhomme ( Coll. L'Arbalète, Gallimard, septembre 2014, 252 pages)

Challenge littéraire 2014 chez Hérisson  9/12

samedi 11 octobre 2014

Joyce Maynard, L'homme de la montagne

Il y a un peu plus de trente ans, un jour de juin au coucher de soleil – sur un versant de montagne dans le Marin County, Californie -, un homme s’est approché de moi, tenant dans ses mains un bout de corde à piano, avec l’intention de mettre fin à mes jours. J’avais quatorze ans et il avait déjà tué beaucoup d’autres filles. Depuis ce jour, je sais ce que signifie regarder un homme dans les yeux en se disant que son visage est la dernière chose que l’on verra jamais.
C’est à ma sœur que je dois d’être ici pour raconter ce qui s’est passé ce soir-là. Par deux fois ma sœur m’a sauvée, alors que moi, je n’ai pas pu la sauve.
Voici notre histoire. ( Prologue, p. 11)
Cette histoire justement, c’est celle de Rachel et de Patty, deux sœurs qui s’adorent malgré leurs différences: Patty, la plus jeune, est douée pour le sport, Rachel, la narratrice deviendra écrivain et c’est en tant que telle, une trentaine d’années après les faits  de cette fameuse année 1979, en Californie, qu’elle raconte les meurtres horribles du serial killer de la montagne, poursuivi par leur père, l’inspecteur de police  Torricelli. Plus rien ne sera pareil ensuite, pour elle et sa famille mais l’histoire ne s’arrête pas là puisque la traque de l’assassin ne cessera qu’à la suite de la parution du roman où elle raconte les crimes de celui qui restera connu comme l’Étrangleur du crépuscule.

Ce que j’ai surtout aimé, ce n’est pas le côté policier du roman qui reste secondaire,  mais les liens très fusionnels  entre les sœurs, suite au divorce de leurs parents, distendus cependant quand l’aînée réussit à faire partie de la bande du lycée, la popularité acquise par son père pour ses enquêtes et ses passages à la télévision y étant pour beaucoup. C’est que son père est beau, charmant, sexy et volage tandis que sa mère passe son temps à lire et à se morfondre. 

Ce n'est pas un coup de cœur mais c'est un roman très agréable pour les raisons qui me sont très claires maintenant concernant mes préférences pour des lectures distrayantes et faciles.

 - Le côté "qui fait peur"  est mis en sourdine bien qu'au cœur de l'intrigue: ( ici, les crimes en cascade par l'homme de la montagne) - Le suspense n'est que moyen, sauf lors d'un passage où j'ai soudain soupçonné le père lui-même. 

- L'histoire familiale est plus évoquée que fouillée, voire autopsiée comme si souvent! C'est juste un père trop charmant et charmeur qui oublie de plus en plus souvent de  rentrer chez lui, ce qui cause des ravages évidemment chez sa femme et ses filles. 
De nous deux, c'était Patty qui jetait un regard sans concession sur notre père et parlait de lui durement quand elle pensait qu'il faisait souffrir notre mère. Sur certaines choses - par exemple le fait qu'il conduisait une Alfa mais n'avait jamais assez d'argent pour permettre à Patty de se faire arranger ses dents, elle ne disait rien. Mais elle lui reprochait de plus en plus  son incapacité à aider financièrement notre mère et nous et, surtout, ses promesses réitérées de venir nous voir, qu'il ne tenait jamais. Tout en n'abandonnant pourtant pas l'espoir qu'il assisterait un jour, d'un bout à l'autre, à l'un de ses matches de basket.

  - Il est tellement  occupé par son job, disais-je.

  - Tu l'excuses tout le temps.
  - Et toi, tu es méchante.
Je l'aime, protesta-telle. Mais c'est un perdant.
-  Le meilleur du roman  pour moi, cependant,  restera l'analyse  de l'adolescence de ces deux jeunes filles à cette époque et à  cet endroit-là. C'est finement évoqué, sans lourdeur,  avec le ton juste et la  légèreté qui conviennent dans un contexte suffisamment pesant et dramatique par ailleurs!

Un bon choix de lecture. A conseiller!
Les billets de Kathel, Clara,  Sylire, Lily,  et bien d'autres ...



Joyce Maynard, L'homme de la montagne
(Philippe Rey, roman, août 2014, 320 pages)
After Her, 2013) Traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Adelstain

Challenge littéraire 2014 chez Hérisson  ( 8 ème participation)