mardi 18 février 2014

Le Blog s'endort le temps des vacances de février


Impossible pour moi d'entretenir ce blog en ce moment  tout  en  m'occupant  toute la journée d'une petite fille de trois ans, vive et malicieuse, comme les petites de cet âge-là, qui n'aime pas la sieste et qui  demande  immédiatement, dès qu' elle me voit prendre un livre:
Tu me lis une histoire? 
Comme indiqué déjà mercredi dernier, il n'y aura donc pas de rendez-vous BD ces deux prochains mercredis. (19 et 26 février). Ils reprendront le 5 mars.

En attendant, voici quelques livres que je viens de quitter sans avoir le temps d'écrire de billets mais que  je dois  rendre à la bibliothèque:
  • Transition de Iain Banks: Sur des mondes parallèles . Intéressant mais j'ai eu du mal à me plonger dans l'histoire. 
  • La vie critique, Arnaud Viviant: J'ai pris beaucoup de notes et relevé de nombreuses citations mais le résumé est difficile à faire! C'est un livre très personnel.
  • Christian Bobin, La part manquante: Un petit recueil, très mince de réflexions personnelles, lui aussi. 
Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.
  • Mathieu Defalvard: Du temps qu'on existait. Pas totalement terminé.
  • Richard Powers: Gains. En cours. 831 pages. Extra! Je vais essayer de le faire prolonger!
Bonnes vacances à  tous ceux et toutes celles  qui en ont  ou qui vont en prendre bientôt! Bon courage aux autres...

(Image du blog: Les bons plans vacances d'Avignon et Vaucluse)

samedi 15 février 2014

La nuit étoilée, Denis Tillinac

Victor est un éditeur parisien,  l’ami à toute épreuve de Marcile, un écrivain secret, au savoir encyclopédique. Ils ont la soixantaine le jour où ils s’accordent pour visiter à Arles,  l’exposition  des œuvres de De Staël.
Les moments passés avec Marcile étaient toujours des fêtes pour l’esprit… Je me faisais une joie de retrouver ce coin de Provence où le génie de Van Gogh s’est affranchi. D’ailleurs Marcile m’avait fait redécouvrir Van Gogh en dissertant à sa manière devant «La Nuit étoilée sur le Rhône» au musée  d’Orsay. C’était une des œuvres qui revenaient périodiquement le hanter. 
 A cette occasion, il rencontre Claire, une  lumineuse jeune femme de quarante ans, que son ami lui présente comme son esclave. C’est leur histoire à tous les trois que Victor puis Claire racontent jusqu’à la mort de l’écrivain qui se sait très malade. Une histoire atypique, plus spirituelle qu’érotique. Ils ont en commun une passion absolue pour l’art et se sentent déplacés dans le monde, comme en exil, tels Van Gogh et tous les artistes incompris ou décalés qu’ils admirent et vont contempler dès que possible, fût-ce pour un seul tableau. Un jour ils vont sur la tombe de Paul-JeanToulet, un poète "désemparé et mélodieux" qu’ils admirent.
Nous sommes tous les trois désemparés au possible et en manque de mélodies un peu douces. Trois égarés dans un labyrinthe cauchemardesque, soudés par le même sentiment de dépossession, la même nécessité de nous enclore dans le jardin de nos délices – La beauté, l’harmonie, le sublime, l’absolu.
La fin est proche pour tous les trois, fin irréversible, intense - classique et sans surprise pour Victor et Marcile -  plus surprenante pour Claire.

J’ai bien apprécié ce récit un peu décadent mais plein d’allusions à des artistes que j’aime. 
C'est la première fois que je lis cet auteur, sans l'avoir voulu ni recherché. Par hasard simplement parce que la bibliothèque fermait et que je n'avais pas mon compte de romans. Un lecteur devant moi venait de le rendre et je l'ai pris à la volée. Ainsi va parfois  ma cuisine littéraire à la merci  du hasard alors que la plupart du temps, je suis guidée par  une liste minutieusement choisie de livres à lire à tout prix et le plus vite possible mais ça, bien sûr, c'est dans l'absolu et la réalité comme toujours est  différente. C'est souvent le hasard qui prime, par manque de temps comme cette fois-ci ou par absence du titre recherché.  L'avantage, c'est que j'étais comme neuve dans ma lecture, n'ayant  pas  encore entendu parler de ce titre et ne voulant pas lire la présentation de l'éditeur. 
Je l'ai  par conséquent commencé de façon neutre et terminé  rapidement avec satisfaction, non que je l'aie perçu comme un chef d'œuvre, je n'irai pas jusque là,  mais cette lecture m'a intéressée par son parti pris "à contre courant" et optimiste malgré les désillusions, les renoncements multiples et le parti pris de reconquête de soi à travers l'intime et l'absolu vécus comme une œuvre d'art. 

La nuit étoilée, Denis Tillinac, (Plon, 2013, 265 pages)   

mercredi 12 février 2014

Corto Maltese, Les Celtiques, Hugo Pratt, ma BD du mercredi


Quel bel album qui rassemble  quatre aventures de Corto Maltese sur les  terres celtiques d'Irlande et de Bretagne  pendant la première guerre mondiale!  
On y trouve le concert en o mineur pour harpe et nitroglycérine où il rencontre la sauvage Banshee, la femme d'un traître irlandais devenu le héros du Sinn Fein pour les besoins de la cause. Il s'en éprend et lui propose de partir ensemble mais elle refuse  car elle porte malheur aux hommes comme la sorcière dont elle porte le nom. 
Dans Songe d'un matin d'hiver, la grande Histoire se mêle à la mythologie pour évoquer la lutte entre l''Angleterre et l'Allemagne et en même temps le conflit entre leurs protecteurs magiques.  A Stonehenge, dans la plaine de Salisbury,  Corto  est réveillé par les légendaires protecteurs d'autrefois: le corbeau Puck, Obéron, la fée Morgane. A bord d'un remorqueur il se rend à Tintagel pour repousser une invasion    allemande à bord d'un sous-marin espion.  Ce faisant ce sont aussi les Nibelungen,  les Walkyries, la Lorelei qui sont chassés du territoire. 
"Cette fois-ci, non, non, nous ne perdrons pas la Britannia celtique. Nous devons tous nous réunir: Brownies, Bogies, Boggarts, Pookas d'Irlande, Korrigans de Bretagne, Lepréchauns du Pays de Galles et tous les enchanteurs, les fées et les sorcières d'Ecosse pour chasser les envahisseurs."
Dans Cotes de nuit et roses de Picardie, comme dans la réalité,  c'est le fameux Baron rouge, l'as de l'aviation allemande qui est abattu dans la Somme, en 1918, par Clem,  un jeune soldat enivré par le vin  de Corto. 
Enfin dans le dernier récit: Burlesque entre Zuydcoote et Bray-Dunes, Corto se fait enquêteur pour sauver un ami tombé amoureux  de la grande sorcière Mélodie Gaël.    Il y est question de Merlin l'enchanteur mais aussi du capitaine Rothschild et de Caïn Groovesnore, l'ami très cher  manipulé comme une marionnette et en état d'hypnose. 
Corto a de l'humour et de la fantaisie et tout s'arrange puisqu'il est venu en France pour y goûter les bons vins et qu'il a rencontré Rotschild justement! La vie reste belle! 

Cependant le plus beau de ma lecture vient de la préface de Mario Steiner évoquant les endroits et les images d'Irlande et de Bretagne qu'il préfère et qu'il retrouve avec  Hugo Pratt:  ce sont  ceux des films de David Lean: La Fille de Ryan et  de John Ford: L'Homme tranquille puis la colline de Tara , la tombe de Yeats,, le pont musical de Bellacorrick, the sky road, dans le Connemara,  Inishmore et les îles  Aran, , Brocéliande, la terre de Merlin , dans le Morbihan. 
Il y a toujours une autre île engloutie lorsqu'on suit les pas de Corto, que ce soit une Atlantide ou une Avalon car comme dit Morgane:"Notre monde  ne mourra jamais ... Tant qu'il y aura quelqu'un qui rêvera dans les Bretagnes ... nous existerons."
Corto Maltese, Les Celtiques, Hugo Pratt, 
Très belle Préface de Marco Steiner, traduite par Patrizia Zanotti
Photos de Marco d'Anna
(Casterman, 2009, )


topbd_2013   janvier 2014





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En raison des vacances scolaires de la zone C, (Paris, Versailles, Bordeaux, Créteil),   il n'y aura pas de rendez-vous BD du mercredi les deux prochaines semaines (19 et 26 février) -  Reprise le 5 mars. 

Participent peut-être ce mercredi:

Anne,  AcrO,   Alex, Angéla Morelli, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  


Carolinedécouvrelemonde,


Choco,  Chroniques littéraires, Cléanthe,    

 
Cristie,  Crokbulle, Cuné,   Cynthia, 

 Delphine,  Didi, 

 Elodie,   Estellecalim,  Evalire,  Hilde,   Hélène,    Hervé


  Iluze, 
 Irrégulière,   Itzamna


 JViel,  Jérôme,    Julie, 






Lorouge, Loo Lou, Lounima,   Lystig,  


 Manu,  Margotte,  Marguerite,   Marie, Mariejuliet, 


Marjorie,  Marion,  MarionPluss ,  Marilyne,
  

Mathilde, Mélo, Miss Alfie,


Miss Bouquinaix, Moka,   Mo,  Mr Zombi,   Natiora,  Neph, 


Noukette,   OliV',  Pascale, Paulinelit,


  Sandrine, Sandrine (Mes Promenades),  Sandrounette,  Sara,


Sophie (des Bavardages), Sophie/Vicim,  Sophie Hérisson,


 Soukee,  Stephie,  Syl,  Theoma, 



Un amour de BD 

Valérie,  Vero,  Yaneck,  Yoshi73, Yvan,

BD du mercredi 12/02/14
La colère de Fantomas, Olivier Bocquet, Julie Rocheleau, par Un amour de BD
La colère blanche de l'orage, Benoit Sokal, par JViel
Violette Nozière, Vilaine chérie, Benyamina Simon, par Noukette
Diantre! Un manant, Kate Beaton, par Cuné
Rosko, Zidrou, Alexeï Kispredilov, par Yvan
Vois comme ton ombre s'allonge, Gipi, par Stephie
Jardin d'hiver, Dillies, La Padula, par Moka
Idem par Jérôme
L'auberge du bout du monde, Prugne, oger, par Sandrine (Promenades)
Le magasin des suicides, Olivier Kra, Domitille Collardey, Jean Teulé, par Yaneck
Le cahier bleu, André Juillard, par Hélène
Tsunami, Stéphane Piatszek, Jean-Denis Pendanx, par Natiora
Un printemps à Tchernobyl, Emmanuel Lepage, par syl
Muchacho, Emmanuel Lepage, par Kikine
Où sont passés les grands jours? T1, Jim, Tefenkgi, par Choco
Presque, Manu Larcenet, par Cynthia
Long John Silver, T2, Neptune, Xavier Dorison, Mathieu Lauffray, par Soukee
Blacksad,T5, Amarillo, Diaz Canales, Guarnido, par Manu
Django unchained, Quentin Tarentino, Guéra, par Khadielit
Amorostasia,Cyril Bonin, par La-ronde-des-post-it
San Mao, le petit vagabond, Leping Zhang,  par Lire pour le plaisir
Silex and the city, T1, Jul,  par Hilde
Les souliers rouges, T1: Georges, Gérard Cousseau, Damien Cuvillier, par HervéErnest & Rebecca, 1, Mon copain est un microbe, Guillaume Bianco, Antonetto Dalena,par Élodie
Le Legs de l'alchimiste (T1), Tanquerelle & Hubert, par Itzamna
Cinq kilomètres par seconde, Manuele Fior, par Marguerite
Les autres gens, 2, Thomas Cadène, par Blogaelle
Geek Agency Level 2: Dragon Geek, Huet, Briones, par Mr Zombi
Carthago Adventures, T1,Bluff Creek, Christopher Bec, Jouen Salün, par Loo
Romain & Augustin, Un mariage pour tous, Thomas Cadène, Didier Guarguilo, Joseph Falzon, par Anne
Chute de vélo, Etienne Davodeau, par Sophie (des Bavardages)

mardi 11 février 2014

J'ai aimé lire ce matin le billet d'humeur de Galéa,

J'ai aimé lire ce matin le billet d'humeur de Galéa:  Lettre à David Caviglioli, le méprisant chroniqueur littéraire du Nouvel Observateur: ça vaut son pesant d'or! 
Moi maintenant je file me procurer "Un avion sans elle "  de Michel Bussi, "l'un des dix écrivains les plus lus en France" mais quels sont les autres? 
Guillaume Musso, Marc Levy, Gilles Legardinier, Françoise Bourdin, David Foenkinos, Delphine de Vigan, Maxime Chattam, Michel Bussi, Grégoire Delacourt, Pierre Lemaitre (Source: Le Figaro)

lundi 10 février 2014

Fiançailles, Chloé Hooper


Venue d'Angleterre, Liese Campbell travaille dans une agence immobilière à Melbourne. Afin de rembourser ses dettes, elle a pris l'habitude de retrouver Alexander, un riche homme d'affaires, dans des appartements en location, pour s'adonner à des jeux érotiques rémunérés. Alexander ne sait rien du double jeu de Liese, qui commence quant à elle à éprouver un certain malaise par rapport au rôle qu'elle s'est façonné, qui l'oblige à mythifier son passé et à redoubler de prudence. Résolue à quitter l'Australie, elle accepte toutefois la proposition d'Alexander de passer un week-end dans sa grande propriété au milieu du bush. Mais rien ne se passera comme elle l'avait imaginé...
«Comme dans les meilleurs romans de Patricia Highsmith, on ne sait pas clairement si un crime a été commis. L'une des grandes qualités de ce roman tient justement au fait que sa relecture ne résout pas tout mais instille au contraire davantage de doute. Fiançailles nous rappelle l'immense pouvoir de la fiction.» The Gardian
«Un thriller psychologique complexe qui s'inscrit dans la lignée de Jane Eyre et Rebecca. [...] Puissamment érotique The Independant
(Quatrième de couverture)
Mon avis
Qui est qui? Qui ment? Difficile de le savoir en refermant le livre!
Liese, la narratrice, criblée de dettes, raconte au riche Alexander, ses aventures avec ses autres clients soi-disant rencontrés dans les belles maisons de Melbourne qu’elle fait visiter en tant qu’agent immobilier. Alexander, qui semble puritain et rigide, est  très attiré par ces récits et invite la jeune femme à passer un week end dans sa propriété victorienne du bush australien avant qu’elle ne retourne en Angleterre, son pays d’origine. Ceci, bien sûr, en lui promettant, comme toujours, une forte somme d’argent.
Jusqu’ici, la lectrice que je suis  suivait agréablement les jeux  érotiques que Liese semblait mener à sa guise mais tout a changé du tout au tout lorsque de la ville  l’action s’est transportée  dans l’immense domaine désertique de celui qui se montrait alors  plus fermier qu’homme d’affaire. A ce moment j’ai craint le pire,  le récit semblant virer au thriller avec Alexander pour psychopathe. Tout semblait le suggérer: la grande maison vide avec les portes toujours fermées à clé, les chiens menaçants, l’absence de voisins et de téléphone et surtout le comportement soudain très dominateur de l’homme qui se montrait possessif et jaloux du passé de Liese, tout en se déclarant amoureux, lui imposant une très belle bague   de fiançailles suivie de la cérémonie. Liese se sentait piégée et n’avait qu’une envie:  s’enfuir.
Mais  c’était sans compter sur les lettres d’inconnus dénonçant la cupidité de Liese et son passé de véritable prostituée quand elle-même prétendait le contraire, affirmant que tout avait été inventé par elle  pour attiser le désir de son partenaire.
J’ai toujours eu envie de la croire mais je n’en suis plus sûre désormais étant donné ce qui se passe à la fin! Qui a mené le jeu en définitive? Qui est sain d’esprit et sincère? Qui est fou dans cette histoire où deux vérités s’opposent?  J’ai ma petite idée maintenant …
En tout cas , ce livre m’aura finalement bien intéressée et c’est avec plaisir que je l’ai lu.

Les billets:  ceux de Cynthia, et de  Gwen sont mitigés,   Theoma,  elle, a aimé ainsi que Lillyinthevallée, et quelques autres.
Fiançailles, Chloé Hooper, (Bourgois, septembre 2013, 304 pages)
Titre original: The Engagement. Traduit de l'anglais (Australie) par Florence Cabaret

Chloé Hooper, est journaliste et habite à Melbourne. Elle a suivi des cours de creative writing à New-York. Ce roman est son troisième livre après "Grand homme" et "Un vrai crime pour livre d'enfant".

dimanche 9 février 2014

Sa femme, Emmanuèle Bernheim, Prix Médicis 1993

«Sa femme» Le titre en dit plus qu’on ne croit et m’a fait deviner le tournant du roman mais pas la fin cependant! Il est question ici de Claire, un jeune médecin célibataire, bien installée dans une  vie simple et bien organisée,  entre ses clients et son amant du moment. Elle vient justement d’en quitter un pour retrouver un autre, Thomas Kovacs,  surgi  du chantier voisin où il travaille et qui lui ramène ses papiers et ses clés qui viennent  de lui être volés. Comme ce dernier  est marié avec  enfants, ils ne se voient qu’une heure et  quart chaque fois. Claire est très éprise et collectionne les petits objets du quotidien lui rappelant l’homme qu’elle aime. En son absence, elle ne cesse de penser à lui et à sa vie aux côtés de  sa femme. Elle est heureuse mais un jour survient un drôle d’aveu qui lui fait jeter ses  objets-souvenirs, (seulement eux!)  et recommencer une nouvelle collection.
Michel, Thomas, M. Corey, le nouveau client … la liste s’allonge. L’imagination de Claire aussi!

Prix Médicis 1993, ce roman tout mince de 114 pages,  je l'ai lu en moins de deux heures et je l'ai aimé, ce qui  m’étonne un peu tant l’intrigue est mince et puis … à la réflexion … pas tant que cela finalement! Ses qualités tiennent à la personnalité de l’héroïne tout d’abord,  cette Claire si claire en apparence mais en réalité… -  à l’ intrigue amoureuse aussi, tellement simple et  sans fioritures, si  vite  imposée, si rapidement et méthodiquement  vécue  et pourtant… - au style  enfin  et peut-être surtout, concis, précis, méthodique… De la nourriture, sèche en somme, sans gras.  A croquer!

J’ai été surprise puis assez vite conquise et, en fin de compte, je reste un peu sur ma faim en indécrottable  inconditionnelle des romans à rallonge que je suis. Les fins aussi brutalement ouvertes  et inattendues  comme ici,  me laissent toujours  en manque, inapaisée, anxieuse : mais pourquoi ? mais comment ? Mais qu’arrive-t-il ensuite ? Est-ce un bien est-ce un mal ? Bref, je  referme le volume en soupirant, un peu déçue car j'avais imaginé autre chose mais n’empêche: j’ai passé un bon moment avec ce récit qui aura même réussi à me faire oublier le mal de tête que j’avais en le commençant (mais est-ce un bon critère?)

L'avis de Quoi de 9 Cécile? 

Sa femme, Emmanuèle Berheim, (Roman, Gallimard, juillet 1993, 114 pages) 

( Potin d'actualité: E. Bernheim a été  nommée en janvier 2014 dans le jury de la Villa Médicis de Rome et non Julie Gayet comme prévu.)

samedi 8 février 2014

Dissimulation de preuves, Donna Leon, Nouvelle enquête du commissaire Brunetti à Venise

« Dissimulation  de preuves » est le quatorzième roman de Donna Leon et ma première lecture  de cette romancière, américaine du New Jersey,  vivant depuis plus de trente ans à Venise après de longs séjours «en Suisse, en Arabie Saoudite, en Grande Bretagne, en Iran et en Chine» ai-je appris en allant sur son site.
Il s’agit d’une enquête de son commissaire favori: Guido Brunetti, à l’occasion du meurtre de Maria Grazia Battestini,  une très vieille dame « dont même la plus généreuse des âmes n’aurait pu dire le moindre bien.»  Son médecin lui-même la haïssait, «le prêtre avait déclaré forfait,  ses voisins en parlaient avec dégoût. Elle n’entretenait de liens avec sa famille que via les lois qui régissent les successions.» Son défaut principal était l’avarice.
L’enquête démarre très vite, en l’absence du commissaire parti en vacances avec les siens. Son remplaçant accuse immédiatement l’aide ménagère roumaine de service retrouvée morte, fauchée par un train, alors qu’elle semblait s’enfuir vers son pays, ses économies en poche.
Dès son retour Brunetti oriente l’enquête différemment et ses soupçons se portent de préférence vers les disfonctionnements des services administratifs de Venise et de quelques-uns de ses représentants. Personne ne veut le croire et c’est seul  contre tous ou presque qu’il doit se battre pour dénouer le mystère.

L’enquête  m’a intéressée pour deux raisons: le lien inextricable reliant  intimement tous les faits et méfaits à Venise qui occupe presque la place d’un personnage et la personnalité désabusée et  solitaire  du héros dont les dialogues avec sa femme Maria au sujet de ses  lectures et en particulier de ses considérations sur les sept péchés capitaux du catéchisme l’aident à dénouer l’intrigue.
Pas de course poursuite ici, évidemment. Rien de trépidant. L’enquête est menée au rythme des canaux tranquilles et des habitudes culinaires des habitants, ce qui m’a rendu plutôt sympathique la lenteur du dénouement.
«Au bout d’une heure, il se rendit jusque dans le labo de Bocchese, mais un des techniciens lui dit que son patron avait été appelé sur une autre scène de crime, à Cannaregio. Du coup, Brunetti se rendit tranquillement jusqu’au bar à côté du pont, où il commanda un panini accompagné d’un verre de vin blanc: puis il alla se dégourdir les jambes sur la berge du canal en contemplant San Giorgio avec, au deuxième plan, la silhouette de Redentore. Finalement il retourna dans son bureau.»   
Dissimulation de preuves, Donna Leon (Calmann-Lévy suspense, 2004/2007,  286 pages)
Titre original: Doctored Evidence - Traduit de  l'anglais (États-Unis), par William Olivier Desmond

mercredi 5 février 2014

Un Enchantement, Christian Durieux, ma BD du mercredi


Un soir de grande cérémonie au musée du Louvre, l’homme politique, en l’honneur de qui est donnée cette réception, quitte discrètement les invités pour errer seul dans les salles désertes,  deux bouteilles de grands crus pour toute compagnie.
Il rencontre bientôt une jeune femme  qui joue à se cacher les yeux et à les ouvrir au hasard sur l’un des grands chefs d’œuvre  exposés là : c’est la Vierge en Majesté de Duccio. Le grand homme est séduit et lui montre la fiole de cyanure de potassium qu’il a toujours sur lui «pour me défendre ou pour assassiner le président du conseil italien,(Berlusconi ?)» avoue-t-il  «Sa grossièreté a tout bafoué.  Il a tout piétiné. On ne peut pas pardonner ça.»
Ils décident alors de  boire le vin ensemble et de mettre les voiles de salle en salle, en commençant par l’ancien bureau  du ministre des finances, fonction occupée par le vieil homme durant quatre années.

La visite se poursuit et se prolonge toute la nuit, de tableaux en statues,  en se jouant des gardes partis à leur recherche.   Poursuites légères, disparitions, retrouvailles,  remarques poétiques, ironiques ou désabusées s’enchaînent et c’est une grande partie de l’histoire de  l’Art qui  est ainsi revisitée avant de s’embarquer pour un voyage clandestin, incognito, là où il n’y a « rien qui finisse." La fin est logique et belle,  poétiquement mythique,  comme il se doit.


J’ai beaucoup aimé cette escapade dans le musée désert. Heureusement je n’ai appris qu’ensuite qui était probablement l’homme important. Mieux vaut ne pas le savoir, je trouve. Elle, elle peut être à la fois, la muse, l’ange, un fantôme. C’est une jeune femme, cultivée, rieuse, coquine, pleine de vie. Elle reste mystérieuse et évanescente tandis que lui  se montre grincheux, exaspéré, révolté par les invités au début puis on le voit de plus en  plus amusé, intrigué, se prêtant à tous les  jeux mais, fataliste aussi  et  désireux de s’éclipser, il est prêt pour la divine et ultime  évasion proposée, grâce à Watteau, parmi les  plus belles sans doute.
C’est un album très réussi et pour l’histoire et pour les dessins. J’aurais seulement préféré des couleurs moins uniformément dans les marrons mais après quelques pages, ce défaut à mes yeux a été vite oublié pour le seul plaisir du récit  et des découvertes. On y rencontre au fil des pages : La Victoire de Samothrace,  des tableaux de David, Ingres, Delacroix, Cimabue, Boucher, Fragonard et d'autres encore.
J'ai beaucoup apprécié aussi les deux pages de postface intitulée: "Il faut aimer les fantômes pour aimer les musées", où l'auteur suggère quelques pistes intéressantes: 
"Qui mène qui, dans cette nuit qui est un pélerinage? Une fête galante qui n'est faite que pour deux personnes. ... En toute naïveté, j'aimerais faire une poésie de bande dessinée. "
"Quand j'ai rêvé du Louvre pour en faire une histoire, j'ai rêvé l'intime dans ce grand décor de théâtre."
Une belle réussite. 

Vu aussi chez Moka qui en a fait un coup de cœur.Vu chez OliV'


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Les tops BD fleurissent en ce moment. Voici ceux de Yaneck et de "Un amour de BD"



topbd_2013   janvier 2014

Les cinq premiers de chaque liste:l

Chez Yaneck: 
  1.  Le journal de mon père, Jiro Taniguchi, Casterman
  2.  Persépolis,    Marjanne Satrapi, L’Association
  3.  Un printemps à Tchernobyl,  Emmanuel Lepage, Futuropolis
  4.  Le loup des mersRiff Reb, Soleil
  5. Asterios Polyp,     David Mazzuchelli, Casterman
Nouveauté chez Un amour de BD: 
  1. Bouncer (T9) "and back",  Alejandro Jodorowsky et François Boucq,  Glénat
  2. Blacksad (T5) "Amarillo", Juan Diaz Canales et Jaunjo Guarnido,  Dargaud 
  3. Mattéo (T3), Jean-Pierre Gibrat,  Futuropolis 
  4. Charly 9, Richard Guérineau,  Delcourt 
  5. La Mondaine (T1),  Zidrou et Jordi Lafebre,  Dargaud
Participent peut-être ce mercredi:
Bienvenue cette semaine à Itzamna,

Anne,  AcrO,   Alex, Angéla Morelli, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  


Carolinedécouvrelemonde,


Choco,  Chroniques littéraires, Cléanthe,    

 
Cristie,  Crokbulle, Cuné,   Cynthia,  Delphine,  


Didi,  Elodie,   Estellecalim,  Evalire,  Hilde,   Hélène,  


  Iluze  Itzamna,  JViel,  L'Irrégulière, 

Hervé,

Jérôme,    Julie, 




Lirepourleplaisir, 


Lorouge, Loo,  Lou, Lounima,   Lystig,  


 Manu,  Margotte,  Marguerite,   Marie, Mariejuliet, 


Marjorie,  Marion,  MarionPluss ,  Marilyne,
  

Mathilde, Mélo, Miss Alfie,


Miss Bouquinaix, Moka,   Mo,  Mr Zombi,   Natiora,  Neph, 


Noukette,   OliV',  Pascale, Paulinelit,


  Sandrine, Sandrine (Mes Promenades),  Sandrounette,  Sara,


Sophie (des Bavardages), Sophie/Vicim,  Sophie Hérisson,


 Soukee,  Stephie,  Syl,  Theoma, 



Un amour de BD,  

Valérie,  Vero,  Yaneck,  Yoshi73, Yvan,

BD du mercredi 05/02/14

Wake up, America - 1940/1960 - Lewis, Aydin, Powell, par Noukette
Idem par Jérôme
Borderline, 4, Alexis Robin, Nathalie Berr, par Loo
Lâcher prise, Katin, par Mo
HP, 1, L'asile d'aliénés, Lisa Mandel, par Cuné, 
Je mourrai pas gibier, Alfred, par Sandrine (Mes promenades)
Amorostasia, Cyril Bonin, par Natiora
Moby Dick, par Christophe Chabouté, par Yvan
Les kids Halloween, 2, Un copain parfait?, Angus, Oscar, par Syl
Betty Blues, Dillies, Jouvran, par Stephie
Azimut, 2, Que la belle meure,  Lupano, Andreae, par Un amour de BD
Lulu femme nue, 1, Etienne Davodeau, par Kikine
Zombies, 3 Précis de décomposition, Peru, Cholet, Champelovier, par Iluze
Ma révérence, Lupano, Rodguen, Ohazar, par Yaneck
Les eaux mortes, Maucler, Rodolphe, par Itzamna
Sherlock Holmes, Crime Alleys, T1, T2, par Angéla Morelli
Blacksad, 5, Amarillo, Dias Canales, Juanjo Guarnido, par Hélène
Trois Ombres, Cyril Pedrosa, par Sophie (des bavardages)
Le grand combat de Zéphir, par Cristie
Ouessantines, Weber, Nicoby, par La-ronde-des-post-it
Le train des orphelins, Charlot, Fourquemin, Smulkowski, par Élodie
Violette Nozière, Vilaine chérie, Simon/Benyamina, par Choco
Idem chez Moka
 One Model Nation, Courtney Taylor, Jim Rugg, par Cynthia
Pablo, 1, Max Jacob, Julie Birmant, Clément Oubrerie, par Anne
Le combat ordinaire, T4, Planter des clous, Manu Larcenet,  par Khadielit
Le Tueur, T1, Matz,Jacmon, par Blogaelle
Louca, 1, 2, Dequier, Thomas, par Mr Zombi
Où le regard ne porte pas, Georges Abolin, Olivier Pont, par Hilde
On les aura. Carnet de guerre d'un poilu, Barroux, par Alex