mardi 30 juillet 2013

Chagall en Russie, 1, 2, Joann Sfar, ma BD du mercredi 31 juillet 2013


Le titre «Chagall en Russie» semble très clair: le sujet de cette BD évoque  forcément l’enfance et la jeunesse du grand peintre russe, né près de Vitebsk, alors en Russie, en 1887, naturalisé français en 1937 et DCD à  Saint-Pol de Vence en 1885,  grand rival de Picasso à la fin de sa vie quand il envoyait son fils, le chanteur-compositeur et romancier David Mc Neil, épier les travaux en cours de  ce dernier( son fils qui a reçu le nom du mari de sa mère  a raconté son enfance avec son père dans son livre: «Quelques pas dans les pas d’un ange», en Folio désormais).  
On se trompe cependant en pensant à une biographie. Joann Sfar avertit d’emblée  en avant-propos:   
Si on veut entendre parler du vrai Chagall, il ne faut pas lire ma bande dessinée, mais se plonger dans «Ma vie», l’autobiographie de jeunesse qu’il nous a laissée. Mon livre ne parle pas du vrai Chagall. Ça parle des vrais coups de pied aux fesses qu’on lui a mis en Russie, quand Malevitch (peintre russe célèbre) et ses copains lui ont fait comprendre qu’il ne faisait pas partie de l’art russe. Ça parle de cette révolution durant laquelle les armées rouges, blanches ou polonaises prenaient l’habitude de s’essuyer les bottes sur la figure des Juifs. C’est une époque dont les historiens russes commencent à peine à parler. Il faut lire l’ouvrage de Lidia Miliakova «Le livre des Pogroms». Ma bande dessinée, comme souvent, ne sert à rien. Ça tombe bien, c’est l’histoire d’un peintre qui a le sentiment de ne servir à rien. 
 En effet, j’ai  davantage eu  l’impression de lire un conte sur fond de folie furieuse  sous toutes ses formes les plus sauvages: primaire, sanguinaire, guerrière, antisémite, cataclysmique,  dans lequel le peintre et les personnages, tous plus déjantés les uns que les autres, qui l’accompagnent dans cette aventure sont prisonniers, un cauchemar auquel nul ne peut échapper sauf en acceptant de se réfugier dans le carnet de dessins de Chagall.

 L’histoire se déroule dans la Russie du début du XXe siècle et le peintre très amoureux doit choisir entre  son amour et la nécessité d’avoir un bon métier pour  pouvoir se marier ou poursuivre seul son rêve de devenir peintre.  Pour prendre la meilleure décision à ce sujet il va tout d’abord consulter le célèbre rabbin du coin qui ne sait pas quoi lui dire alors  il décide de suivre son rêve et de construire  un opéra avec tous  ceux qui le suivent: un rêve fou et dangereux car ils se savent tous condamnés par la réalité des ghettos dans lesquels ils vivent. Seuls les rêves les plus inouïs et improbables restent une solution puisque le monde dans lequel ils vivent  est encore plus fou! 
Un jour j'ai mis toute ma Russie et tous les juifs de mon village à l'abri dans mes dessins. Puis je me suis envolé par le toit d'une grange en flammes.  J'ai atterri à Paris, sur la coupole du bâtiment qui me semblait le plus joli. Il y avait des anges dans la façade. ça m'a attiré. C'était un opéra.  (fin du tome 2)
Après un premier temps où le côté étrangement farfelu et rocambolesque des personnages et  de leurs aventures m'a quelque peu déroutée, j'ai fini par beaucoup aimer ce récit à la fois désespéré, cruel,  déraisonnable mais surtout  poétique, parfaitement rythmé par les dessins très personnels de l'auteur et les couleurs dans les tons  majoritairement clairs malgré le côté sombre de l'histoire.  Un récit en deux tomes  dont la lecture  m'a fait plaisir. 

Intéressant, ce que Joann Sfar dit de  ces BD sur son site,  ICI,

Je ne résiste pas non plus au plaisir de présenter quelques œuvres de Chagall en Russie.  J'y vois  de  curieuses ressemblances avec la BD: récit déstructuré et couleurs dynamiques!



Chagall en Russie, 1, 2, Joann Sfar, 
(Gallimard, 2011, 62 et 63 pages)
 Couleurs de Brigitte Findakly
Top BD Yaneck: 18/20

Logo BD rougeLogo BD noir

Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  Choco,  Cristie  Cuné


Delphine,  Didi,  Élodie, 


Estellecalim,  Hilde,


Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,

Itzamna,


Jérôme,  Kikine La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, 


Lou, Lounima,   Lystig, Mango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss,  Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka,  Mo',   Natiora,  Noukette,   OliV,   Pascale,


Paulinelit, Sandrine,  Sandrounette, Sara,  Sophie,  


Soukee, Stephie,  Syl,


Theoma, Un amour de BD,  Valérie,   Vero, 


Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,    Mr Zombi, 32 octobre,

mercredi 24 juillet 2013

Le beau voyage, Springer, Zidrou, ma BD du mercredi

Un beau voyage apparemment que celui de Lea, une jeune animatrice de télé, moderne et heureuse  qui revient sur son passé à la mort de son père, un médecin totalement dévoué à sa clientèle, de jour comme de nuit, mais qui la néglige, elle, sa fille, par manque de temps.
Des secrets de famille et des regrets  d'enfance resurgissent à l'occasion de ce deuil: sa mère est partie avec un autre sans jamais l'avoir câlinée et  avec cette habitude de l'appeler Léo.  Ses dessins d'enfant  pour son père sont restés ignorés  et surtout un terrible secret  empêche  le couple d'être heureux. 
Léa le découvrira à l'occasion de ce deuil et ses parents lui apparaîtront alors tout autres. Elle aura la surprise de sa vie en découvrant la nature du trésor caché de son père et en écoutant son dernier message:  sa vie s'éclaircira.
Comme Léa, chacun de nous voyage avec, dans ses bagages, son souvenir préféré, son numéro 1. On le gonfle de temps en temps, à la manière d'une bouée, pour s'aider à rester à la surface de la vie. Chacun a également, dans ses poches, un souvenir lourd comme une poignée de cailloux, un souvenir qui l'entraîne au fond de la piscine. Qui a dit que la vie était un "Beau Voyage" ?
Le titre vient d'une chanson de Bobby Lapointe, le chanteur préféré du père auquel celui-ci  avait fini par ressembler. "Nous avons fait un beau voyage..."

( billet interrompu par une  coupure d'électricité pendant l'orage, interruption d'internet et,  bien sûr,  disparition du texte non encore enregistré car j'étais en cours d'écriture quand la panne est survenue.  je publie d'abord et terminerai mon billet ensuite. )

Reprise!
Jamais je n'ai eu autant de mal qu'aujourd'hui  à écrire un billet sur une BD -  pour diverses raisons qui ne tiennent pas toutes à ma seule lecture   d'ailleurs mais aux vacances trop affairées, au climat trop étouffant et orageux, à une certaine nonchalance aussi qui me fait volontiers délaisser mon activité favorite. Cependant, en dehors de toutes ces excuses, je n'arrive pas non plus à atteindre le niveau de satisfaction de la plus grande partie des blogueurs qui ont lu et aimé ce one-shot.: ils sont très nombreux.  Je me suis sentie à l'extérieur de cette histoire avec  en même temps le sentiment de l'avoir déjà lue ou entendue  raconter plusieurs fois mais par petits bouts, ici et là. Le dessin ne m'a pas accrochée du tout sans être vraiment capable d'expliquer pourquoi, ce que je trouve désolant. Quant à la fin  si optimiste, elle m'a semblé trop  brusquement décalée du reste  amplifiant encore le sentiment de déception  constamment sous-jacent à ma lecture. Sans doute en attendais-je trop! 

Nombreux sont les blogs qui en ont parlé: Choco,  (un peu mitigée)  Yvan, ( coup de cœur), Yaneck, (très enthousiaste) Noukette, (également),  Un amour de BD,   (admiratif)  Val,  (coup de cœur aussi)

Le beau voyage , Springer, Zidrou, (Dargaud, 2013,54 pages)

Top 50 Yaneck: 15,5/20
Logo BD noir
Logo BD rouge



Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,

  Choco,  Cristie,  Cuné,  Delphine,  Didi,  ÉlodieEstellecalim Hilde, Hélène,  Sophie,  

Hérisson, Iluze,  Irrégulière,  

Itzamna, Jérôme,   Kikine,   La-ronde-des-post-it,

Lirepourleplaisir, Lou, Lounima,   Lystig,  Mango, Manu,  Margotte,  Marguerite, Marie, 

 Marion,  Marion Pluss,  Marilyne,
  
Mathilde, Mélo, Miss Alfie,

Miss Bouquinaix, Moka,  Mo',    Natiora,  Noukette,   OliV,    Pascale, Paulinelit,

  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,  Sophie,   Soukee,  Stephie Syl, Theoma, 

Un amour de BD Valérie,  Vero,  Yaneck   Yoshi73,  Yvan,

dimanche 21 juillet 2013

Il fait chaud ... dans certains romans aussi ... mais lesquels?


Par désœuvrement, ennui, agacement, curiosité et plaisir aussi  heureusement,  j'ai eu envie de relire certains  passages de livres qui , dans mon souvenir,   évoquent le mieux la  grande chaleur. Je ne les ai pas tous sous la main mais  celui qui m'a le plus marquée de ce point de vue-là, c'est certainement "Le hussard sur le toit"de Giono 

 Vers  1832, Angelo, le hussard italien de 25 ans, fuit le Piémont après avoir tué en duel un officier autrichien. Il franchit à cheval la frontière française pour se retrouver à Manosque où sévit une épidémie de choléra. 
Mais auparavant, c'est la canicule qui le frappe et que décrit l'auteur.
La montée régulière de la chaleur bourdonnait comme d'une chaufferie impitoyablement bourrée de charbon. Le tronc des chênes craquait. Dans le sous-bois sec et nu comme un parquet d'église, inondé de cette lumière blanche sans éclat mais qui aveuglait par sa pulvérulence, la marche du cheval faisait tourner lentement de longs rayons noirs. La route qui serpentait à coups de reins de plus en plus raides pour se hisser à travers de vieux rochers couverts de lichens blancs frappait parfois de la tête du côté du soleil. Alors, dans le ciel de craie s'ouvrait une sorte de gouffre d'une phosphorescence inouïe d'où soufflait une haleine de four et de fièvre, visqueuse, dont on voyait trembler le gluant et le gras. Les arbres énormes disparaissaient dans cet éblouissement; de grands quartiers de forêt engloutis dans la lumière n'apparaissaient plus que comme de vagues feuillages de cendre, sans contours, vagues formes presque transparentes et que la chaleur recouvrait brusquement d'un lent remous de viscosités luisantes.
Il devait être à peu près midi. Le soleil tombait d'aplomb. La chaleur était, comme la veille, lourde et huileuse, le ciel blanc; des brumes semblables à des poussières ou à des fumées sortaient des champs de craie. Il n'y avait pas un souffle d'air, et le silence était impressionnant malgré les bruits des étables ...
 Je me souviens aussi du livre de   ... Inutile! Je ne retrouve plus le nom de l'auteur (une Italienne mais pas Simonetta Greggio comme je croyais me souvenir) Tant pis! Je rechercherai plus tard, je dois aérer la maison maintenant  avant tout et j'ai un peu la flemme aussi, à vrai dire! 

 

vendredi 19 juillet 2013

Plus jamais d'invités! Vita Sackville-West



Durant un long  week end de Pâques, de nombreux invités  s’annoncent  à Anstey, la splendide demeure du couple Rose et Walter Mortibois. Lui est un homme en vue, avocat estimé, distingué, riche, très maître de lui.  Elle est d’origine plus modeste, belle et  surtout très amoureuse  de son époux. Son drame est que leur mariage n’est pas consommé malgré  une vingtaine d’années  de cohabitation. Ainsi  le veut le contrat accepté en se mariant: ni sexe ni enfant. Pourtant elle continue à espérer un rapprochement de ce genre  entre eux. En vain jusque là. Il n’aime que deux  choses dans la vie:  sa magnifique propriété et son jardin si admirable qu’on vient de loin pour le visiter  mais bien  plus encore  son chien Svend, un superbe berger allemand qui lui est entièrement soumis et que  sa femme se surprend parfois  à jalouser. 

Les invités arrivent: la famille d’abord, la sœur de l’une avec son  mari et son  fils et le  frère de l’autre,  brillant chercheur en médecine,  plus une excentrique lady, moins légère et superficielle qu’il n’y paraît. Au fil des rencontres et des discussions, durant ces cinq jours, les masques cèdent et on apprend à connaître les faiblesses et la médiocrité de chacun lorsque deux drames surgissent, liés l’un à l’autre, à l’instigation du frère docteur qui exerce une forme de chantage pour améliorer la situation du couple.
Résultat: il n’y aura plus jamais d’invités à Anstey et pour cause!
Question finale: qu’en sera-t-il de l’amour conjugal et de l’orientation choisie par Walter à propos de Rose après ces deux bouleversements concernant ses deux seuls grands amours?

J’ai beaucoup aimé! C’est brillant, enlevé (sauf un passage avec une conversation un peu trop métaphysique à mon goût), léger et profond à la fois bien que complètement insensé et quelque peu invraisemblable par bien des aspects comme cette insolite situation maritale et cet affreux et cruel chantage par pure bienveillance et bonté fraternelle mais qu’importe, j’y ai cru le temps de ma lecture. J’en suis ravie.
Il me reste encore tout à découvrir de V. Sackville-West, cette amie de Virginia Woolf  et de bien d’autres femmes dont j’aimerais lire la correspondance maintenant ainsi que son livre Toute passion abolie, entre autres. 

Voici le début:
"Walter!- Chérie?"   Rose avait attendu qu'il termine de lire le Times  pour s'adresser à lui."Lucy a téléphoné hier soir. Vous êtes rentré si tard que je n'ai pu vous en parler. Elle m'annonçait que Robin serait de retour vers le six. Que penseriez-vous d'inviter Lucy, Dick et Robin à Anstey, pour Pâques? - Si cela vous convient, oui, bien sûr, chérie, c'est peut-être une idée. Nous n'avons pas vu Robin depuis tant d'années... trois peut-être? " (p.7)
et un peu plus loin: 
"-Un jour, un vieil homme m'a dit que la passion pour une cause valait mieux que toute rhétorique." 
Ensuite, plus aucune citation relevée: j'étais trop prise par le récit. 
Quelques autres billets: Lilly, Passion Lectures, Au bonheur de lire, et sûrement bien d'autres...
Plus jamais d'invités! -  Vita Sackville-West, Traduit de l'anglais par Micha Venaille
(Littératures Autrement,  2007, 164 p.)
Titre original:  The Easter Party (1953)

jeudi 18 juillet 2013

Bonne pensée du matin



A quatre heures du matin, l’été,
Le sommeil d’amour dure encore.
Sous les bosquets l’aube évapore
L’odeur du soir fêté.

Rimbaud ( Derniers vers)
Bonnard 1920

mercredi 17 juillet 2013

Gatsby le Magnifique, d'après F. Scott Fitzgerald, Melchior-Durand, Bachelier, ma BD du mercredi

Déjà plusieurs fois présentée dans les BD du mercredi et très appréciée  par Noukette,  Yvan,  MarionPluss,  entre autres,  cette première adaptation BD du roman culte de J. Scott Fitzgerald a tout d’abord commencé par me séduire grâce à la très belle couverture représentant Gatsby, le héros magnifique, le millionnaire amoureux mais toujours solitaire, seul une fois de plus  au milieu d’une de ses folles  fêtes nocturnes régulièrement offertes à la société la plus aisée,  dans la somptueuse villa où il vit reclus durant le jour.

J’en ai profité pour relire le roman  et  si j’ai trouvé bien inutile la transposition de la  New  York des années 20 à la ville chinoise  du XXIe siècle,  jamais citée cependant,  je dois reconnaître que le scénario reste très fidèle au roman jusque dans les petits détails  et les réflexions.

Nick Carraway, le narrateur, habite près de la luxueuse propriété de Gatsby, face à celle de sa cousine Daisy, désormais mariée à Tom Buchanan, millionnaire lui aussi mais par héritage et non par son travail et ses activités mystérieuses comme son voisin,  qu’il ne fréquente d’ailleurs pas,  sauf  lorsqu’il en devient brusquement jaloux. Lui-même trompe sa femme avec  Myrtle, la femme de son garagiste.

La vie de Gatsby tourne autour de son idée fixe: reconquérir Daisy, son seul grand amour. Pour cela il se sert de Nick et de  la réception qu’il veut organiser chez celui-ci pour y attirer enfin la femme qu’il adore et qui feint de ne pas le voir. Il y parviendra mais le drame guette. La fête est finie. Les lumières s’éteignent. Place aux terrifiantes cases noires finales! 
  

Je me demande bien pourquoi je ne suis pas au diapason de l’approbation  admirative des autres lecteurs! Sans être véritablement déçue, je reproche cependant à cette adaptation un côté trop appliqué - dans le graphisme tout au moins. Seules les images des fêtes nocturnes m’ont véritablement plu.
Je déplore le manque de variété dans les visages, ceux des hommes surtout, des couleurs trop neutres aussi, trop douces,  trop pastel là où j’imaginais plus de brillance et même de tapage, de force, d’extravagance. Le roman suggère plus de violence,  de dissipation, de plaisirs variés dans la recherche de l’oubli et de distractions de toutes sortes. Ici, mis à part les trois grands dessins verticaux de la fureur du garagiste, l’époux  de Myrtle,  ça reste trop sage, je trouve. 
Je ne voudrais pas être injuste cependant à trop vouloir retrouver dans cette BD un calque absolu du roman ou du moins de ce que j’en ai ressenti une fois de plus  après cette dernière lecture: beaucoup de mystère, de romantisme, de désespoir, de solitude et de folie  surtout dans les excès, les extravagances, le besoin de s’étourdir à tout prix d’une société privilégiée au sortir d’un lendemain de guerre.  La lecture en est agréable. Place au film maintenant: ma prochaine étape.

Gatsby le Magnifique, d'après F. Scott Fitzgerald, Melchior-Durand, Bachelier(Gallimard 2013)
Logo BD noir
Logo BD rouge


Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,

  Choco,  Cristie,  Cuné,  Delphine,  Didi,  Élodie, Estellecalim Hilde, Hélène,  Sophie,  

Hérisson, Iluze,  Irrégulière,  

Itzamna, Jérôme,   Kikine,   La-ronde-des-post-it,

Lirepourleplaisir, Lou, Lounima,   Lystig,  Mango, Manu,  Margotte,  Marguerite, Marie, 

 Marion,  Marion Pluss,  Marilyne,
  
Mathilde, Mélo, Miss Alfie,

Miss Bouquinaix, Moka,  Mo',    Natiora,  Noukette,   OliV,    Pascale, Paulinelit,

  Sandrine,  Sandrounette,  Sara,  Sophie,   Soukee,  Stephie,  Syl, Theoma, 

Un amour de BD,  Valérie,  Vero,  Yaneck   Yoshi73,  Yvan,

mardi 16 juillet 2013

Station Rome, Vincent Pieri, Premier roman

C'est l’histoire d’un pianiste, brillant élève du conservatoire de la rue de Rome à Paris, ( avant que celui-ci ne soit déplacé à la Villette)  qui a tout quitté par désespoir amoureux pour une violoncelliste immensément douée mais très spéciale.  
Il  vit désormais en clochard  dans la station de métro toute proche. Il essaie avant tout  d'éviter les foyers,  de se maintenir propre et de se montrer bien élevé lorsqu'il est obligé de faire la manche. Son seul plaisir est d'écrire son journal dans des petits carnets qu'il cache ensuite soigneusement pour qu'ils ne soient pas volés.  Son destin est lié à celui d'une très jeune femme  qu'il remarque dans cette station de métro et qui devient son élève car elle se révèle  une violoncelliste hors pair.  Il se met à la guetter tous les jours. Lui rappelle-t-elle son passé?  Il lui semble la voir partout.
Peu à peu il se met à changer.  La fin  est  alors ...  (non , mieux vaut ne pas le dire!)

J'ai beaucoup aimé. Lu d'une traite en un après-midi de dimanche ensoleillé mais l'ambiance de ce roman est nocturne et ténébreuse et m'a beaucoup impressionnée d'autant plus que le style sans reproches de ce journal intime rend crédible l'opposition constante entre la réalité sordide dans laquelle s'est enfermé le personnage et le rappel constant de ses dons et de ses souvenirs musicaux. C'est sa force, son mystère, sa folie ... mais qui est-il vraiment et quel est son nom?  Entre la gloire des podiums, l'ensorcellement amoureux, le vacarme  du métro et la musique silencieuse de sa mémoire, est-il encore quelqu'un ou n'est-il déjà plus personne? 
Beaubourg, 16 h 53  -  J'ai vu mes doigts engourdis se mouvoir contre mon gré, accompagner puis se substituer aux mains de Martha Argerich. Ils  se souviennent et frappent la table, emportés par le rythme. Sonate en ré mineur de Scarlatti, mouvement allegro final. J'ai ôté le casque pour achever le morceau tout seul avec ma musique, l'interprétation que je suis le seul à entendre. La jeune femme assise en face de moi vient de lever la tête. Nos regards se croisent. Elle doit me prendre pour un fou. Un mec qui joue du piano sur une table blanche, les ongles noirs de crasse, elle ne doit pas en rencontrer tous les jours. (p.94)
Rome, 16 h 31 - Creux de la journée. peu de passage. J'aimerais bien qu'on me touche. Pas forcément beaucoup. Juste qu'on me prenne la main. (p.131)
 Station Rome, Vincent Pieri, (Mercure de France, 2013, 240 p.) 

"Vincent Pieri est professeur de lettres en Île-de-France. En 2004, il part aux Philippines comme volontaire humanitaire pour Enfants du Mékong." 

Prix Edmée de la Rochefoucauld 2013

lundi 15 juillet 2013

Doodle Rembrandt, anniversaire, autoportraits

Rembrandt van Rijn
( Leyde, 15 juillet 1606/Amsterdam, 4 octobre 1669) 407ème anniversaire. (+ 63 ans)
Peintre baroque de l'école hollandaise du XVIIe siècle.  A réalisé une centaine d'autoportraits. J'aimerais lire sa biographie. La plus récente que j'ai pu trouver en français est celle de Pierre Descargues.

                                     1629 (23 ans)

                                          25/26 ans                                                 34 ans

dimanche 14 juillet 2013

Les Harlequinades reviennent! Été 2013

Ouf! A croire que je n'attendais que ça pour  réveiller mon envie de lire -  mais des choses faciles - du genre en question justement -  ces fameuses harlequinades qui reviennent chaque été depuis que Fashion a inauguré ce rendez-vous estival qui a toujours eu  tant de succès! C'est Karine qui le reprend ICI  et Syl  et  bien d'autres ont déjà  fait leur choix!
Ça tombe bien: quatre Harlequins  sommeillaient sur leur étagère depuis l'an dernier. J'ai d'ailleurs eu du mal à les retrouver tellement ils étaient bien cachés par les nouveautés de l'année! 
Par quel titre commencer? Sérieux dilemme car il risque d'être le seul! :) J'ai le choix entre: 
L'étranger de minuit
Mariés pour l'été
L'héritière amoureuse
Un cadeau unique! 

Bof!..L'histoire sera toujours un peu la même et finira par l'inévitable Happy end de toutes façons alors l'un ou l'autre!... 
Bon, je me lance! 
Pas question d'attendre plus longtemps...

Billets Harlequin des années précédentes:
L'été en flammes de Vicky Lewis Thompson

Un dangereux séducteur de Maggie Cox.

vendredi 12 juillet 2013

L'album enfant de la semaine

Sur les 10 albums choisis cette semaine,  le préféré,  celui qu'on recherche en premier et qu'on commente seule après quelques lectures faites par les plus  grands de la famille,  le voici:


Bébé et sa bouée, papa et ses lunettes de plongée courent sur la plage  se baigner dans la mer.
Le soleil brille, une mouette plane dans le ciel,  il fait chaud,  tout est calme et bébé sourit en se laissant flotter sur l'eau lorsque soudain son attention est attirée par des bulles qui se forment près de lui ...
Bloub ...  bloub  ...  bloub ...  Qu'est-ce-que-c'est? 
Et voilà que papa surgit en le soulevant dans sa bouée!
 Ensuite les bulles recommencent et à chaque fois c'est un nouvel arrivant qui sort de l'eau et ainsi s'élève peu à peu une pyramide faite d'une tortue, d'un morse,  d'une baleine et enfin d'une pieuvre jusqu'à ce que cet équilibre fragile s'écroule et qu'il ne reste plus à la fin  que le petit garçon et son papa: Qu'est-ce que c'était bien! On recommence?
Bloub ... Bloub... Bloub de Yuichi Kasano (Ecole des loisirs, 2007)
                                                              ***
Quant aux autres albums choisis cette semaine,  les voici, par ordre de préférence décroissant.





Contrairement aux autres, ce dernier n'a pas été écouté jusqu'au bout et n'a plus jamais été choisi.  
 Beau mais très difficile à saisir.
L'adulte lecteur lui-même n'est pas sûr d'avoir bien compris! 

mercredi 10 juillet 2013

Le Bus, Paul Kirchner, ma BD du mercredi

Le bus  est l'endroit neutre où tout devient possible. Un quidam quelconque, toujours vêtu de la même façon, prend le bus chaque matin, rituellement,   pour se rendre à son travail et ne semble jamais s'étonner de rien mais on s'étonne pour lui car il lui arrive de tout avec ce bus. 
Le temps et l'espace sont disloqués mais ce sont surtout les autres voyageurs qui sont  mis à contribution. Lui , c'est le spectateur qui garde son calme en lisant  son journal du matin et qui, quoi qu'il arrive,  se retrouve au même point de départ du bus le jour suivant. Entre temps, le monde explose autour de lui. Les événements les plus loufoques surgissent qui ne le troublent cependant pas outre mesure. 
C'est parfois bon enfant comme quand le bus termine son parcours en sortant  par un trou de souris, se retrouvant dans une pièce face à un chat tout étonné  ou poétique lorsque brusquement, à la vue d'une voyageuse différente, l'intérieur du bus se transforme en cour de ferme fleurie où picorent des poules mais c'est le plus souvent onirique,  surréaliste, cataclysmique comme dans l'épisode des crabes araignées mangeurs d'hommes, mais toujours avec humour  et surtout un talent éblouissant. 
Un épisode par page, ça va très vite, Des récits très variés, peu de paroles, vraiment très peu mais les dessins se suffisent, nets,  précis, réalistes, en noir et blanc. D'eux surgit un monde imaginaire, féroce, dangereux, hostile ou souriant et débonnaire, toujours déroutant.
 La surprise est au bout de chaque planche!


J'ai beaucoup aimé après avoir admiré l'imagination inépuisable de l'auteur. Seul défaut qui  tient surtout au genre lui-même et non au talent: il est difficile de ne pas lire cet album par petits bouts. Les histoires sont si brèves qu'en lire trop à la suite finit par fatiguer.  C'est un livre à feuilleter, à déguster  pendant quelques instants entre deux activités, rapidement, mais à part ça,  c'est un album que je trouve génial.


A l'origine, c'était une série de strips signés Paul Kirchner et parus  dans Heavy Metal, la version américaine de Métal Hurlant.

Le Bus, de Paul Kirchner – éd. Tanibis,  2012, 96 p.
Traduit de l'anglais par Patrick Marcel,

Top BD de Yaneck: 18, 5/20

Logo BD rougeLogo BD noir

Anne, Alex, Asphodèle,  Blogaelle, Brize,  Choco,  Cristie,   Cuné



Delphine,  Didi,  Élodie, 


Estellecalim,  Hilde,


Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,

Itzamna,


Jérôme,  Kikine,  La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, 


Lou, Lounima,   Lystig, Mango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss,  Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka,  Mo'  Natiora,  Noukette,   OliV,   Pascale,


Paulinelit, Sandrine,  Sandrounette, Sara,  Sophie,  


Soukee, Stephie,  Syl,


Theoma, Un amour de BD,  Valérie,   Vero, 



Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,