vendredi 31 mai 2013

Mon chien Pompon, Iris de Moüy

Un chien et son petit maître vont se baigner dans ce qui semble un étang ou la mer.
Le chien Pompon est distrait par le vol d'une abeille au-dessus de lui. Il fait des bonds pour l'attraper. Le petit garçon  au short bleu , au bonnet gris et aux belles bottes jaunes,  essaie de le calmer
Un oiseau bleu dans un arbre gris et vert encadre le récit de cette promenade pleine de bonheur.
Les pages cartonnées,  les  rares mots  écrits très  gros,  les dessins et les couleurs des plus  simples, tout est parfait  pour plaire à un enfant de deux ans. 

Mon chien Pompon, Iris de Moüy
(École des Loisirs, Loulou et Compagnie, 2009, 30 pages cartonnées, 1er âge)

jeudi 30 mai 2013

La Nuit de la littérature à Paris, samedi 1er juin 2013

La Nuit de la Littérature est organisée pour la première fois à Paris, à l’initiative du Centre tchèque et du Forum des Instituts Culturels Etrangers à Paris (FICEP).

Elle a pour ambition de faire valoir la diversité littéraire et de promouvoir des auteurs étrangers, en proposant des œuvres littéraires de tous genres et pour tous publics (poésie, roman, bande-dessinée, jeunesse etc.)

Pour la première édition, 15 centres culturels ont pris part au projet, dont le Goethe-Institut, le Forum Culturel Autrichien, le Centre culturel d’Egypte, l’Institut finlandais, le Centre culturel Hellénique, l’Institut culturel Italien, la Mission culturelle du Luxembourg, l’Institut Polonais de Paris, l’Instituto Camões à Paris, le Centre tchèque de Paris, l’Institut culturel roumain, l’Institut slovaque de Paris, l’Institut suédois, le Centre culturel de Serbie et le Centre culturel suisse.

La Représentation en France de la Commission européenne participe aussi à l’événement.

Les œuvres littéraires seront lues par des comédiens français dans divers lieux parisiens (librairies, centres culturels, hôtels, églises). Ces lectures seront répétées toutes les heures, de 16h à 19h et de 20h à 22h, en présence de l’auteur et/ou du traducteur. Elles dureront une vingtaine de minutes et seront suivies par une rencontre avec le public.

 Ce dernier est ensuite invité à se rendre dans un autre lieu où il pourra assister à une autre lecture.

Pour ma part, si j'en ai la possibilité, je me rendrais volontiers ici:

Institut culturel italien 
73, rue de Grenelle, 75007 Paris
Téléphone :01 44 39 49 39

pour voir et écouter un poète italien:
"Adieu au foot" de Valerio Magrelli - Italie
Traduit par : Marguerite Pozzoli en collaboration avec René Corona
Année de parution: 2012
Édition : Actes Sud / Récits

Né à Rome en 1957,Valerio Magrelli est considéré comme l’un des plus grands poètes italiens d’aujourd’hui.Il est également essayiste et traducteur (entre autres de Mallarmé,Valéry, Roland Barthes...) et enseigne la littérature française  à l’université de Cassino. En  2002,l’Accademia dei Lincei lui a décerné le  prix Feltrinelli pour la poésie italienne.

à moins que je ne me rende dans un de ces endroits mythiques (mais il y en a plein d'autres proposés aussi)
Librairie Mazarine
78, rue Mazarine, 75006 Paris
Téléphone :01 46 33 48 37
Située rue Mazarine près du carrefour historique des rues de Buci, de l'Ancienne Comédie, de la rue Saint-André des Arts et de la rue Dauphine, la librairie est installée dans un immeuble du 17ème siècle. La librairie existe depuis 1946. En 2005 Pierre Durieu la reprend et la réoriente vers la création contemporaine. Il a été libraire spécialisé en arts, tout d'abord à La Hune (1978-1982) ; puis il a dirigé la librairie du musée d'Art moderne de la Ville de Paris (1982-2005) ainsi que la librairie du Palais de Tokyo (2002-2004).

Ancien atelier de Man Ray (chez Roswitha Doerig)Ancien atelier de Man Ray (chez Roswitha Doerig)

2, bis rue Férou, 75006 Paris

Téléphone: 01 45 39 95 16
Man Ray, né le 27 août 1890 à Philadelphie, est surtout connu pour ses photographies. A la fois peintre, créateur d’objets et réalisateur, il tentera avec son ami Marcel Duchamp, d’animer le mouvement Dada à New-York, mais sans résultat.

Il n'y a que l'embarras du choix sur le site organisateur de cette première Nuit de la Littérature

mercredi 29 mai 2013

"Icare" de Mœbius et Jirô Taniguchi, ma BD du mercredi

Qui est ce bel Icare dont la naissance est une malédiction puisque né d’une femme, venue d’ailleurs, accoucher sur une terre livrée aux attentats kamikazes et qui dès sa naissance se met à voler dans les airs ? On ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est beau et charmant et surtout qu’il vole.  Cette particularité attire évidemment l’attention des autorités qui décident de le mettre en cage pour mieux l’étudier et s’en servir comme arme secrète contre les menaces terroristes. Icare vivra une vingtaine d’années dans cette cage immense, soumis à toutes sortes d’expériences scientifiques mais, n’ayant  rien connu d’autre, il y vit tranquillement et ne se révoltera avec des envies de fuite et des démonstrations d’une force phénoménale que lorsque,  tombé amoureux de Yukiko, une jeune scientifique qui l’aime aussi, il voudra conquérir sa liberté loin de sa cage, avec son amour mais avec  le monde entier contre lui.


C’est en cherchant des mangas pour  la Quinzaine nipponne   organisée par  Marilyne et Choco  qui se déroulera du 3 au 16 juin 2013, que je suis tombée sur ce bel album cartonné issu de l’association de deux grands de la BD,  Mœbius pour le scénario original et Taniguchi comme dessinateur. C’est un one-shot de 284 planches, suivi d’un entretien avec Mœbius, également très intéressant. On y apprend que le projet initial était bien plus ambitieux puisque  l’histoire de cet Icare du futur devait se dérouler sur une quinzaine de volumes mais l’éditeur japonais,  avec Taniguchi lui-même, a décidé de ne publier que le préliminaire de l’histoire, ce qui fait que,  comme beaucoup d’autres lecteurs, je suis un peu restée sur ma faim, ayant trouvé le récit bien court, malgré le grand nombre de pages  (284) cependant j'ai pris beaucoup d' intérêt au sort du jeune homme attachant qu’est devenu le bébé mutant des premières pages. C’est un manga que j’ai lu d'une traite, avec grand plaisir. Il faut dire que les dessins sont superbes, détaillés et poétiques à la fois et si explicites que les textes se font rares

Mo en a parlé,  Marilyne aussi.

Top BD de Yaneck: 17
Icare, Mœbius , Jirô Taniguchi, Kana (Dargaud-Lombard), 2005, 284 planches)
Logo BD rougeLogo BD noir


 Anne, Alex, Blogaelle, Brize,  Choco,  Cristie,   Cuné, 


Delphine,  Didi,  Élodie, 


Estellecalim,  Hilde, 



Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,

Itzamna,



Lou, Lounima,   Lystig, Mango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss,   Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka, Mo',   Natiora,  Noukette,   OliV,   Pascale,


Paulinelit, Sandrounette, Sara,  Sophie,  




Theoma, Un amour de BD,  Valérie,   Vero,


  Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

dimanche 26 mai 2013

Propos sur le bonheur - pour ma mère


A ma mère -  où qu’elle soit -  ce propos d’Alain qu’elle  a toujours su appliquer et que j’essaie de suivre à mon tour:

 Il n’y a rien de plus profond dans l’amour que le serment d’être heureux. Quoi de plus difficile à surmonter que l’ennui, la tristesse  ou le malheur de ceux que l’on aime? Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur,  j’entends celui que l’on conquiert pour soi, est l’offrande la plus belle et la plus généreuse.


Alain. ( 1868-1951) - Propos sur le bonheur (Folio, essais, p.210) 

vendredi 24 mai 2013

On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps, Patrick Pelloux


 Dis-moi comment tu meurs, 
Je te dirai qui tu es
et à quoi ressemblait ton temps.


Il faut bien rire de la mort qui se moque 
bien de nous enlever la vie  

On le sait : Patrick Pelloux  n’est pas des plus tristes et ce livre sur trente morts célèbres de notre histoire n’a rien de morbide même si les détails médicaux les plus horribles ne nous sont pas épargnés. 
Ni  livre de philosophie sur la mort, ni manuel d’histoire, ni encore moins simple récolte d’anecdotes  sur les derniers instants, ce livre  est  un peu un livre de médecine, fait pour expliquer la mort et son pourquoi.  …  
C’est surtout un plaidoyer pour que la médecine reste humble face à l’Histoire. Combien de médecins ont tué  leurs malades au cours des siècles? 
C’est une vulgarisation médico-psycho-sociale appliquée aux textes que j’ai pu retrouver. Presque tous les rois de France ont été autopsiés. Les informations que nous laissent les archives sont précieuses. Les lois ont changé et rares sont les personnalités désormais autopsiées. 
Ce livre est peut-être tout simplement une fiction. Où à travers mon exercice de la médecine et à force de voir des malades mourir, des corps inertes, à force de vivre les derniers instants, j’ai imaginé ceux , et avant eux ce que fut la santé de ces personnalités. Nous souvenir, c’est aussi constater nos progrès avec optimisme. 
Ce livre de Patrick Pelloux, je ne pouvais pas passer à côté. J’ai couru l’acheter dès que j’ai connu son existence (sur le plateau de la 2  avec Carrère d’Encausse et Michel Cymès). J’aime Patrick Pelloux, la seule voix institutionnelle secourable lors de l'épisode caniculaire de 2003 que j'ai encore du mal à oublier.  J’aime aussi les livres de médecins quand ils s’intéressent à autre chose qu’aux malheurs de leur clientèle. 
Ça tombe bien: ici  c’est un travail d’historien qui a été accompli  avec, en plus,  le savoir  de la science médicale actuelle. J'ai trouvé le procédé très intéressant. Bien sûr, l'intérêt varie selon les personnalités mises en lumière qui vont de Jésus à Churchill, sans oublier les morts anonymes des soldats de Waterloo et celles des GI débarqués si jeunes en Normandie. Parmi   celles qui m'ont le plus frappée, il y a la mort par tuberculose, à 24 ans, de Charles IX, atroce, celle de Louis XIII, pour la même raison mais dont l'agonie traîne horriblement. plusieurs mois. Il se vide de son sang mais son corps  se remplit de vers qui ont percé la barrière digestive. C'est le début de la perforation du côlon sigmoïde dans l'abdomen Douleur atroce, péritonite, infection de tout son ventre. Puanteur constante de tout le château de Saint-Germain. Les médecins ne savent lui faire que des saignées, des purges et des lavements. Il meurt à 41 ans. 
Suivent Molière, Lully, La Fontaine, Louis XIV, Louis XV  dont je connaissais mieux les derniers moments.
C'est Voltaire qui m'a le plus émue ensuite alors qu'à 83 ans, atteint de tuberculose et d'une infection des reins, il agonise longuement  à Paris, dans une cabane,  au fond de la cour d'un hôtel particulier,  en face du Louvre, gardé par une cuisinière et un garde-malade, aux ordres de Mme de la Villette, sa fille adoptive qui l'héberge et de Mme Denis, sa nièce.
 Abandonné, il est même présenté à des visiteurs qui ont payé pour voir la déchéance du maître. Certains écrits rapportent qu’il mangeait ses excréments et hurlait. Tout n’est que bobards destinés à discréditer le défenseur de l’affaire Calas. La religion se venge. Il ne lui est prodigué aucun soin, il n’est même pas lavé, lui qui était si propre ; on ne lui donne ni à manger ni à boire."
 Un livre très riche qui m'a passionnée.

 On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps. Les derniers jours des grands hommes, Patrick Pelloux
(Robert Laffont, mars 2013, 230 pages)

mercredi 22 mai 2013

Icarus, Manuele Fior, ma BD du mercredi

De Manuele Fior, je n'avais lu que  "Cinq mille kilomètres par seconde",  album que j'avais bien aimé.  Je voulais lire cette semaine "L'entrevue", après tant de billets élogieux sur son compte mais je n'ai trouvé que "Icarus" qui m'a laissée très perplexe lorsque je l'ai feuilleté. D'emblée, j'ai craint ces grands dessins, aux trois couleurs sans nuances, rouge, blanc et noir, sans presque aucun décor. Rien que des corps-silhouettes et des visages presque caricaturaux auxquels j'ai finalement réussi à m'habituer et que j'ai même trouvés beaux. 
Non,  le malaise ressenti ne venait pas d'eux! 
Le malaise tenait à l'histoire elle-même - que je n'ai pas bien  comprise!
J'espérais que la lecture contredirait cette première impression de désarroi mais au contraire, elle n'a fait que l'amplifier. A quoi mène donc  cette reprise de différents mythes  célèbres comme celui de Faust, du Minotaure, d'Icare et de Dédale réinterprétés à diverses époques dont l'actuelle, semble-t-il? 
Je n'ai pas la réponse.  


Je me suis reprise à plusieurs fois pour relire les passages obscurs. J'ai lu aussi, je crois,  presque tous les billets que j'ai pu trouver sur cet album: aucun n'explique  vraiment ce qui s'y passe . Aucune explication. Tout le récit baigne dans le flou. 
C'est Mo'  qui explique le mieux ce qu'on peut y trouver. 
On erre dans un espace-temps indéfini, on cherche des repères et on s’accroche à nos connaissances sur la Mythologie grecque sans savoir réellement si c’est la bonne marche à suivre.
Et de terminer son billet ainsi: 
Je n’aime pas réellement me faire mener par le bout du nez sans avoir la possibilité, à un moment, de cerner les tenants et les aboutissants de ma lecture. Ici pourtant, tel fut le cas… Une adaptation très personnelle du mythe d’Icare.
Je crois que je vais demander à David et à tout autre lecteur potentiel de cet album d’éclairer ma lanterne.
Je suis au regret d'avouer que je suis bien incapable également d'apporter les éclaircissements demandés! Je n'ai tout simplement pas envie de transformer ce temps de lecture, agréable le plus souvent, et qui doit le rester,  en un vilain pensum me rappelant de bien mauvais souvenirs.   
Icarus, Manuele Fior, (Atrabile, 2006,)

Top BD de Yaneck: 12

  Challenge Roaarrr de Mo'

Logo BD noir

Logo BD rouge


Aux fidèles participants  de ces BD du mercredi: 
Désolée si je n'ai pas toujours le temps certaines semaines de passer lire tous vos billets en y laissant des commentaires. Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque mais il se trouve que  mon temps libre est très réduit en ce moment.  Je réclame donc votre indulgence pour ce manque d'assiduité, en ce mois de mai si pluvieux
Ça ne durera pas 
Le soleil aussi reviendra! 
Il finit toujours par revenir! 

Bienvenue à Itzamna dont c'est la première participation!


 Anne, Alex, Blogaelle, Brize,  Choco Cristie,   Cuné, 


Delphine,  Didi,  Élodie


Estellecalim,  Hilde, 



Hélène,  Sophie Hérisson, Iluze,  Irrégulière,


Jérôme Kikine, La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, 


Lou, Lounima,   LystigMango,


Manu,  Margotte,  Marguerite, 


Marie, Marion,  Marion Pluss,   Marilyne 


Mathilde, Mélo,


 Miss Alfie, Miss Bouquinaix,


Moka, Mo',   Natiora,  Noukette,   OliV  Pascale,


Paulinelit, Sandrounette, Sara,  Sophie 


Soukee, Stephie,  Syl,


Theoma, Un amour de bd,  Valérie,   Vero,


  Yaneck,    Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

lundi 20 mai 2013

Double identité, Didier Van Cauwelaert


«A force de se croire un autre, on finit par le devenir.» 


Curieux livre que celui-ci ! Le premier que je lis de l’auteur. Tout ça parce que j’ai aimé sa prestation télé dans le petit moulin ancien où ils sont trois personnalités qui ne se connaissent pas mais qui se confient leurs souvenirs tour à tour, plus ou moins  aidés par  le journaliste organisateur. (La parenthèse inattendue)

J’ai commencé par aimer l’histoire et le style sec et rapide de Van Cauwelaert mais quand le récit vire au thriller version espionnage botanique, j’ai décroché, perdue dans trop de dédales pertes de temps. J’ai lu jusqu’au bout mais ne me souviens plus  que vaguement de la fin. Je ne croyais plus ni aux personnages ni à leur histoire. Peu importe ce qui leur arriverait, je n’étais plus à leurs côtés. 

Le narrateur est Steven Lutz,  un agent de la CIA, vrai tueur professionnel qui agissait sous l’identité de Martin Harris, un botaniste réputé, lorsqu’un traumatisme crânien bouleverse tout autour de lui puisque en sortant du coma, seule cette seconde personnalité demeure dans sa mémoire. Il a tout oublié de Steven Lutz et se croit pour de bon Martin Harris. Il contacte Liz,  la veuve du vrai Harris et en tombe amoureux. C’est à elle qu’il se confie jusqu’au dernier chapitre où c’est elle qui a le dernier mot. 
Jusque là j’étais ravie et curieuse de connaître le développement de cette histoire peu banale mais c’est alors qu’ont commencé les poursuites rocambolesques autour du monde, les Indiens et leurs derniers chamanes, la plante miracle,  plus précieuse que l’or puisqu'elle rend  sa jeunesse au visage  et tout ce qui s’ensuit de meilleur au niveau cosmétique.
J’étais vraiment  prête à les aimer, pourtant,  ce roman et son auteur. 

Double identité, Didier Van Cauwelaert,  (Albin Michel, 2012, 250 p.)

Sagan ma mère, Denis Westhoff

J'ai aimé le précédent livre de Denis Westhoff, le fils de Françoise Sagan, sur sa mère (ICI.)  J'ai pris également beaucoup de plaisir à regarder le livre illustré qui l'a suivi.Le procédé choisi est intéressant: chaque fois que c'est possible, la photo est accompagnée d'un texte de Françoise Sagan  sur   le lieu, l'époque,  le moment particulier ou les personnages qui s'y trouvent. Ensuite Denis Westhoff intervient pour compléter avec ses souvenirs personnels . 

Voici ce qu'elle écrivait concernant ses rapports avec son fils, en 1974 
"Il faut qu'un enfant ait des points de repères solides: sa chambre, ses jouets, son école, les gens avec lesquels il vit, ses camarades avec qui il joue. Il faut qu'il ne soit pas témoin de la vie privée de ses parents, la mienne en l'occurrence. De temps en temps il faut lui taper un peu sur les doigts, lui tirer les oreilles s'il a de mauvaises notes. Mais plus que tout il faut l'aimer, qu'il soit au chaud. Au chaud et dans l'ordre.L'amour de mon enfant est ce que j'ai de plus précieux, mais enfin, il peut m'arriver des catastrophes,mon fils ne m'empêchera pas d'être malheureuse comme les pierres. Si j'aime quelqu'un qui ne m'aime pas, si une amie à moi meurt, la présence de mon fils ne suffira pas pour m'empêcher de pleurer. Il faut être un monstre pour se borner à l'amour maternel, ce que je ne suis pas. Il ne m'empêche pas d'être ouverte au reste de la terre. Mon accident de voiture m'a appris déjà qu'on est définitivement seul.Quand on a très mal, on est toujours seul. Les gens qui vous aiment le plus ne peuvent plus rien pour vous. [...] Denis ne peut pas m'empêcher d'être seule parfois et je ne peux pas l'empêcher  de l'être non plus. Mais nous ferons tout l'un pour l'autre, nous ferons attention." 
Les fidélités électives, gardes du cœur et admirations: 1974, 
"Cela va paraître un peu trop simple, mais j'aime les gens naturels qui ne cherchent pas à donner d'eux- mêmes une autre image que ce qu'ils sont réellement. Cela inclut intelligence, une certaine forme de bonheur intérieur et une certaine bonté"
 Idée reprise par son fils:
" Il y a aussi les familles de hasard. [...] Ce n'est pas ce qu'on appelle la famille de l'esprit ni celle des corps, c'est une parenté faite de silences, de regards, de gestes, de rires et de colères retenus, ceux qui se choquent ou s'amusent des mêmes choses que vous."

Mourir à Honfleur et retrouver Carjac. 
"Je suis morte cliniquement plusieurs fois et je peux vous dire qu'il n'y a rien! Et c'est bien rassurant! Ce qui m'inquiéterait, c'est l'idée d'une âme toute seule, tournoyant dans les airs, et qui hurlerait à la mort dans le noir absolu.  Je n'ai pas le m^me point de vue sur la mort que ceux qui ne l'ont jamais vue de près. Avoir entrevu la mort lui enlève beaucoup de prestige. Du coup, je suis peut-être une des personnes au monde qui a le moins peur de la mort."


Françoise Sagan, ma mère, Denis Westhoff
( Flammarion, novembre 2012, 224 p.)

dimanche 19 mai 2013

Si on me laissait faire, Guillaume Apollinaire


Ô temps, ô seul chemin d’un point à l’autre
Si on me laissait faire, j’aurais vite changé
Le cœur des hommes et partout il n’y aurait plus
Que de belles choses


 







Si on me laissait faire j'achèterais
Les oiseaux captifs pour leur rendre leur liberté
Je les verrais avec une joie sans mélange
Prendre leur vol et n’avoir pas même l’idée
D' une vertu nommée reconnaissance
A moins que ce ne soit gratitude.












Guillaume Apollinaire
Poèmes inédits (La Pléiade, p.859)
Georges Braque

samedi 18 mai 2013

Un diable en hiver, Lisa Kleypas

J’avais besoin d’une romance, je l’ai trouvée, je l’ai eue. Et ça m’a fait du bien.

 Ayant choisi au hasard  dans la collection «Aventures et Passions»,  je ne le regrette vraiment  pas,  bien que je sois tombée sur le troisième tome de «La Ronde des Saisons»,  une trilogie pour le moment mais qui devrait se prolonger puisqu’il reste une dernière amie à marier.  On le comprend dès le début.

A Londres, en 1843, quatre amies font tapisserie un soir de grand bal. Dépitées, elles jurent de se marier avant la fin de l’année. Deux ont déjà réussi quand s’ouvre ce troisième volume. 
C’est au tour d’Evangeline Jenner maintenant, celle qui bégaie, et que personne ne remarque, la timide, l’orpheline de mère maltraitée par ses oncles et tantes qui veulent récupérer l’argent de son père,  le riche propriétaire d’une maison de jeux qui se meurt de tuberculose. Pour cela, ils vont la marier à son cousin  qu’elle méprise. 
Pour éviter  ce mariage et les menaces de sa famille,  elle s’enfuit  chez l’homme le plus redouté de son entourage, le sulfureux Lord  St Vincent,  le pire séducteur de la région,  Sebastian, celui qui a tenté d’enlever la  fiancée de son meilleur ami,  pour combler ses dettes car il est aux abois.  Par désespoir, Evangeline se jette  chez lui, un soir pour lui proposer de l’épouser  en échange de son héritage puisque son père est mourant  mais à la condition  de ne plus la toucher après le jour des noces. Dans l’urgence, poursuivis par la  famille  enragée de voir leur proie s’échapper, ils font route à toute allure vers l’Ecosse où le mariage sera immédiatement possible.  Le trajet est infiniment pénible. Il pleut . Il fait froid. Ils ont faim.

Voilà l’ouverture du récit . Le reste est plein de rebondissements, d’émotion, de violence et de tendresse, de sensualité aussi, ce qui ne gâte rien., bref il ne manque aucun des ingrédients nécessaires au succès de cette littérature  faite de passions et  d’aventures érotico-romantiques.
J’ai eu ce que je recherchais. Je ne suis donc aucunement déçue.   C'était un bon moment passé avec ce livre. 
Sebastian, lord Saint-Vincent, observait la jeune femme qui venait de forcer la porte de sa résidence londonienne. Et il lui vint à l'esprit que, peut-être, ce n'était pas la bonne héritière qu'il avait tenté d'enlever la semaine précédente, à Stony Cross Park. Certes, l'enlèvement ne figurait pas jusqu'alors sur la longue liste de ses méfaits; il n'empêche qu'il aurait pu faire preuve de plus d'habileté.
Un diable en hiver, Lisa Kleypas, (Devil in winter, 2006, La Ronde des Saisons - 3)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Edwige Hennebelle
(J’ai lu, 2010,  378 pages, Collection, Aventures et Passions)

Lisa  Kleypas, née en 1964,   est un écrivain de romances à plein temps.  Elle se place régulièrement en tête des classements de livres à succès. 
Sa vocation s’est confirmée quand  sa mère et elle, ayant  eu  leurs maisons inondées, en 1998, au Texas, et ayant tout perdu, se sont retrouvées  au supermarché sans s’être concertées,  pour y  acheter un roman d’amour dont elles sentaient le besoin pour évacuer leur stress.