dimanche 31 mars 2013

Joyeuses Pâques!

Joyeux dimanche pascal! 
Simples ou colorés,  les œufs sont déjà bien cachés et n'attendent plus que d'être recherchés et mangés.


samedi 30 mars 2013

Je n'emporte rien du monde, Clémence Boulouque


Ce tout petit livre de 92 pages parle de suicide ou plutôt d’ êtres chers à l’ auteur, un père et une amie de collège qui se sont suicidés. 

La mort de son père, le juge Boulouque, en 1990, alors qu’elle n’avait que treize ans, elle l’a racontée, en 2003, dans son livre: Mort d’un silence,  devenu en 2005, le film: La Fille du juge.
La mort de son amie Julie, survenue quelques mois plus tard, quand elles avaient 14 ans et qu’elles se retrouvaient au lycée Condorcet,  est arrivée alors même que  leur amitié faiblissait.
Il s’agit dès lors pour la romancière  non pas de raconter la cause de cette tragédie mais de se demander ce qu’elles seraient devenues l’une pour l’autre si la vie  avait continué normalement son cours.

Loin d’être un récit pur et simple, c’est donc avant tout un  ensemble de réflexions et de belles citations qui nous est offert dans cet opuscule. Le talent stylistique, ce n’est certes pas ce qui manque à  Clémence Boulouque. La prose est belle et je l’ai lue avec plaisir. Mon seul regret est que je suis restée sur ma faim quant à l’histoire elle-même.  Julie demeure un prénom, c’est tout. Elle n’est que trop peu évoquée. Ce n’est qu’un prétexte pour parler d’une douleur bien réelle et ravivée une nouvelle fois mais son souvenir est très vite effacé pour réchauffer ceux de l’époque elle-même.
 Je ne sais plus si Eternal Flame des Bangles était la chanson de mon premier slow ou du sien, avec Nicolas, je ne sais plus, parfois, laquelle de nous deux est présente dans les souvenirs, dans cette vie.  
 Le ciel s’est cassé ce jour-là. (…) J’ai sombré. L’amitié qui se fend. J’ai dérivé, sans bruit, loin d’elle.Je lui en ai voulu. Avec mutisme, sans l’affronter. Par esquive.- Tu viens ? Je vais m’acheter des chaussures.-  Non, je suis occupée.-  A quoi ?-  A être occupée.-  J’ai raccroché, elle trouverait quelqu’un d’autre pour l’accompagner.-  J’ai lu Le ravissement de Lol V. Stein. Pour être avec elle, sans le lui dire.-  Je ne sais plus ce que j’ai pensé. 
Ne me reste que cette acrimonie envers Duras, cette obstination à la tenir responsable de l’incandescence de Julie, des mots plantés dans son abdomen, avec son écriture griffue. Coupable d’avoir, à l’esprit de mon amie, pianoté son désespoir, cet inassouvissement des vies, des possessions, des mots. Elle l’a façonnée et Julie était cette inassouvie, peut-être consciente de ne jamais pouvoir devenir autre qu’un désir d’exister au superlatif, se cherchant des attaches, des envies. (…) Julie est partie avec ses trop-pleins. 
Nous sommes ceux qui restent, ceux qui demeurent - des demeurés. Les yeux des endeuillés ont l'opacité du regard qui est aussi celle des aveugles, cette fixité rivée à ce que l'on ne voit plus, au noir. Nous sommes les proies de fixations,celles qui diraient pourquoi? Faibles d'esprit, faibles. Marguerite Duras était responsable, voilà ma fixation de demeurée.  

Je n'emporte rien du mondeClémence Boulouque (Gallimard, décembre 2012, 92 pages)

vendredi 29 mars 2013

Le bonheur commence maintenant, Thomas Raphaël


C’est vrai : le bonheur commence maintenant pour moi,  justement  avec la lecture de ce second roman de Thomas Raphaël dont j’avais déjà lu le premier: La vie commence à 20h10  mais celui-ci  peut très bien se lire indépendamment du précédent

J’en avais bien besoin  de ce bonheur de lecture après un enchaînement de petites déceptions dans le choix des  derniers romans,   commencés  pourtant avec enthousiasme et qui se sont révélés bien décevants. 

Ici, au contraire, c’est un moment de vrai plaisir que j’ai vécu avec l’histoire de Sophie, devenue presque une copine désormais, tellement je  me suis sentie proche d’elle dans toutes ses aventures pour réussir sa vie professionnelle  - et amoureuse aussi tant qu’à faire!

C’est en effet une ambitieuse, Sophie, mais correcte et pas une louve aux dents trop longues comme son ennemie infernale, cette terrible manipulatrice  qu’elle rencontre sans cesse sur son chemin, cette Joyce Verneuil, la femme forte et inflexible qui règne dans bien des domaines où Sophie voudrait percer: la  mode, le journalisme, le cinéma…

Qui est Sophie? Une jeune trentenaire de Bordeaux, follement amoureuse de Marc, jeune et brillant  professeur  universitaire qui l’encourage à publier sa propre thèse, comme sa mère d’ailleurs, intraitable carriériste de l’enseignement supérieur, déçue par le manque apparent d’ambition de sa fille. 

Dans un premier temps elle a écrit un roman que personne n’a encore voulu publier et a été engagée comme collaboratrice de l’égérie de la mode, Joyce Verneuil, avec laquelle elle est désormais brouillée. 

Sa chance cette fois, sera Lucas Gardel, un réalisateur célèbre  qui,  voulant tourner un film tiré de son roman,  lui impose d’en être la directrice artistique. Bien que ne connaissant strictement rien à ce monde du cinéma mais  toujours courageuse, bien qu’hésitante,  Sophie doit surmonter  tout un tas d’obstacles pour réussir, d'autant plus que  Marc, lui, de son côté, l’a laissée tomber dès le début du roman.
  
Terrifiée et malheureuse, elle s’installe à Paris le temps du tournage,  en colocation avec des amis dont on partage également la vie et les mésaventures peu banales elles aussi,  et c’est ce nouveau parcours qui nous est raconté cette fois. 

Contrairement à ce qui m’arrive généralement, cette  nouvelle aventure de Sophie m’a encore plus séduite que la première! Ce qui est peu dire!   Que tentera-elle  donc la prochaine fois?

Un livre pour tromper son ennui, pour enjoliver ses journées, pour sourire ou s'apitoyer, bref pour vivre par procuration une autre jeunesse, quand tous les espoirs sont encore possibles.

Merci Thomas Raphaël pour m'avoir procuré cet intermède  de bonheur et de détente ensoleillée, durant ces dernières journées d'un hiver bien froid!  

Autres billets aussi enthousiastes : Clara, Keisha, Philisine Cave,

Le bonheur commence maintenant, Thomas Raphaël, 

Et si on forçait le destin?
(Flammarion, mars 2013, 523 pages)

jeudi 28 mars 2013

Un lieu devenu dangereux, une bibliothèque ?

Lu sur Le télégramme, journal régional breton: 


La bibliothèque de Concarneau (29) a été le théâtre d'une scène d'une grande violence, lundi après-midi. Deux jeunes adolescentes encagoulées sont venues agresser une troisième jeune fille. Après l'avoir frappée à plusieurs reprises, elles lui ont arraché les cheveux et l'ont aspergée de gaz lacrymogène, cassant au passage un ordinateur. Les deux adolescentes ont ensuite rapidement quitté la bibliothèque, sous le regard stupéfait des quelques personnes présentes. La directrice a immédiatement appelé la police, la jeune victime étant prise en charge.
Et dire que jusqu'ici, pour moi, une  bibliothèque a toujours signifié le silence, le calme,  la paix,  bref  le bonheur!
Un lieu d'accueil, une halte pour se ressourcer dans les moments pénibles.
On ouvre un livre et le monde est à nos pieds. Les soucis s'éloignent! 
Va-t-il falloir être sur ses gardes là aussi, maintenant? 
(Photo prise au hasard sur le net. Ce n'est pas celle de l'endroit concerné) 

mercredi 27 mars 2013

Une semaine sur deux, Pacco, ma BD du mercredi

Une semaine sur deux, Maé, une petite fille très délurée de six ans dont les parents viennent de divorcer, est prise en charge par son père, un quadragénaire installé dans le sud-ouest, un dessinateur en mal d’inspiration qui la laisse faire un peu tout ce qu’elle veut, trop souvent dépassé par le dynamisme et les emballements de sa fille.
C’est le père célibataire type, caricatural à outrance, plein de bonne volonté mais maladroit, sans discipline, toujours dépassé par les évènements. Sa fille lui fait faire à peu près tout ce qu’elle veut. Il est agaçant et attachant à la fois: un vrai gamin par bien des côtés.
L’histoire, les sketches sont sympathiques mais sans grande originalité non plus.
Ce que j’ai préféré , heureusement, ce sont les dessins, nets et  précis, juste ce qu’il faut , en noir et blanc la plupart du temps sauf les passages avec Maé qui sont joyeusement colorés.
L’ensemble est tonique, souriant, agréable à parcourir  mais sans plus. C’est déjà ça cependant.


Une semaine sur deux, Pacco (Fluide Glacial, 2012, 162 pages)

Top BD de Yaneck: 14/20


Logo BD noirLogo BD vertLogo BD rouge

Les participants aux BD du mercredi:


Anne Blogaelle, Brize,  Choco, Chrys, Cristie, Delphine, Didi, Dolly,

Estellecalim, Hilde, HélèneHérisson08, Iluze,  Irrégulière,


Lou, Lounima,   Lystig,  Mango,   Manu,  Margotte,  Marguerite, 

Marie,  Marion (Les lectures de Marion),   Marion (In the mood for blog) Maryline,  Mathilde, Mélo,

 MissAlfie, Miss Bouquinaix,

Moka,  Mo,   Natiora,  Noukette,  OliV', Pascale,

Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet,   Sophie/Vicim,  SoukeeStephie,  Syl,

Theoma, Un amour de bd,  Valérie,   Vero,

Wens,  Yaneck,   Yoshi73,  Yvan  Mr Zombi, 32 octobre,

mardi 26 mars 2013

Une lectrice de Proust au quotidien

Rien ne me ravit plus au saut du lit, en parcourant les blogs amis, que de tomber sur un billet évoquant Proust et  citant des passages de son œuvre, ce  qui me provoque toujours des frissons de bonheur.  C'est le cas, ce matin, avec Bénédiction  de  Grillon, une des meilleures et des plus assidues lectrices et relectrices de cet auteur. Il me semble qu'elle connaît tout de A à Z de  "A la recherche ..."
Quel plaisir ce blog où je passe régulièrement sans toujours laisser de commentaires parce que ce serait toujours le même cri -  ou de remerciement car j'y apprends sans cesse de nouvelles choses -  ou d'admiration  tellement c'est bien écrit et bien documenté avec toujours d'exquis tableaux qu'elle fait découvrir!  
Ce n'est pas - et de loin -  son seul talent d'ailleurs mais je me bornerai au billet du jour.
Ce que j'apprécie c'est qu'on est loin de l'érudition pure et simple mais qu'on sent bien que c'est à la suite de digressions  dans la vie quotidienne, (ici le pain et l'eau bénite à la fête des rameaux) qu'on aboutit à Proust, non pas en vain mais pour arriver à une conclusion concernant l'orthographe d'un mot! Voilà comme je conçois la culture au jour le jour: un enrichissement, un vrai plaisir! 
De tels blogs sont nombreux mais il faut les connaître et c'est trop souvent le hasard qui me les a fait découvrir. 
En connaissez-vous d'autres qui soient ainsi à eux seuls de petits chefs d'œuvre? Quels sont vos favoris? 

lundi 25 mars 2013

L'étourdissement, Joël Egloff


Quand le vent vient de l’ouest, ça sent plutôt l’œuf pourri. Quand c’est de l’est qu’il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c’est le vent du sud qui se lève, qu’on n’a pas souvent, heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d’autre mot.
Nous au milieu de tout ça, ça fait bien longtemps qu’on n’y fait plus attention. C’est qu’une question d’habitude finalement. On se fait à tout.

Ainsi s’ouvre le récit et tout me semble déjà dit de l’essentiel du roman  -  un endroit des plus horribles avec tout ce que le monde industriel a pu imposer parfois: terrain d’aviation, parking de supermarché, décharge municipale, station d’épuration,  voies ferrées délaissées, la pollution partout, un grand abattoir comme travail le plus prisé du lieu et tout est à l'avenant.
Un conte de paumés dans un coin  perdu de nulle part.
Reste l’humour heureusement! Sinon ce serait insupportable, une telle lecture,  basée sur des accumulations de tout ce que je déteste le plus au monde mais,  dit le narrateur qui vit là avec une grand-mère désastreuse:
On s’attache même aux pires endroits, c’est comme ça. Comme le graillon au fond des poêles. 
Ce qui m'a décidé à choisir ce petit roman? Cette phrase de l'éditeur au dos du livre:
"Un humour irrésistible qu'illumine une réelle poésie."
 Il ne m'en a pas fallu plus pour imaginer un chef d'œuvre mais je suis dans une période de malchance car,  si j'ai fini cette centaine de pages, j'ai souvent été tentée d'arrêter, sauf que ç'aurait été mon second abandon en deux jours et que celui-ci m'a quand même semblé plus intéressant que le précédent de Sà Moreira.
N'empêche, ce n'est pas une lecture que je peux recommander à mes amis, malgré le prix que ce livre a reçu. 

L'étourdissement,  Joël  Egloff, (Buchet - Chastel, 2005,  142 pages)

dimanche 24 mars 2013

Que tu es beau printemps,


Jeune cheval à la crinière vaporeuse


Que tu es beau, printemps, cheval,
Criblant le ciel de ta crinière,
Couvrant d’écume les roseaux!
Tout l’amour tient dans ton poitrail:
De la Dame blanche d’Afrique
A la Madeleine au miroir, 
L’idole qui combat, la grâce qui médite.

René Char (1907,  L'Isle-sur-la-Sorgue - Paris  1988)
La parole en archipel - La paroi et la prairie - Lascaux




Le Cheval chinois de la grotte de Lascaux, ("la chapelle Sixtine de l'art pariétal" Henri Breuil), date du Magdalénien (entre environ 18 000 et 17 000 ans) et se situe près de Périgueux et Sarlat

La Dame blanche d'Afrique, Massif du Brandberg (Namibie)
La Madeleine au miroir Georges de La Tour, 1635-1640 (National Gallery of Art, à Washington.)

samedi 23 mars 2013

La vie, Régis de Sá Moreira, abandon de lecture, hélas!


Des personnages se succèdent et se croisent, auxquels on s’attache le temps de quelques lignes, d’une pensée, d’un fragment d’histoire, par une fenêtre ou un rideau, un souvenir, un quai de métro, un souffle, tout ce qui tisse le fil du hasard. (éditeur)


Serait-ce parce que je n'apprécie pas beaucoup les histoires courtes que je n'ai pas du tout su apprécier ce petit livre?  Peut-être! Toujours est-il qu'au bout d'un certain temps je n'ai tout simplement pas pu continuer ma lecture. J'ai fermé le livre et ne l'ai plus ouvert! Ce qui m'arrive très rarement. J'aime donner sa chance à un livre que je n'aime pas forcément et parfois la bonne surprise arrive vers la fin.

Cette fois-ci, non! Impossible! Cette suite de paragraphes très courts où le personnage dont on vient de parler prend la plume à son tour, ce jeu littéraire, ces sauts de puces qui n'en finissent pas, tout cela m'a profondément agacée au bout d'un moment. Trop systématique. Je me sentais devenir girouette  à force de changer de point de vue. Une telle multiplicité de personnages me donnait le tournis. Pas de personnage privilégié. Rien à quoi me raccrocher. J'oubliais les remarques, les réflexions, les notations aussi vite que je les lisais.
Un livre énervant pour moi. Un abandon!

Les avis sont très partagés.  Qui aime beaucoup, qui un peu seulement et qui pas du tout!   Moi j'ai quitté le navire! Cet auteur n'est sans doute pas pour moi!


Autres billets: Jérôme,  Laure, Gwenaëlle, Babelio, Cynthia, Syl Marion Clara,

La vie de Régis de Sà Moreira, (Editeur: Au Diable Vauvert, 2012, 136 pages)

vendredi 22 mars 2013

Le petit TAG qui m'arrange bien

Ce TAG  qui me vient de Kikine arrive au bon moment pour deux bonnes raisons: je n'ai pas fini la lecture commencée hier et je manque de temps pour  présenter un autre livre parmi ceux en attente de billets, ce qui me demande toujours une ou plutôt deux bonnes heures pour le moins. Ici au moins, ça devrait aller vite, en répondant du tac au tac.

   1) Quel auteur t'es-tu juré de lire au moins une fois dans ta vie? Sylvia Plath. Cathulu me l'a fait connaître mais je n'ai pas encore réussi à me plonger dans cette lecture. Pourtant j'ai relevé cette citation à propos de La Cloche de détresse:  Il manque quelque chose à ceux qui n'ont pas lu ce livre.

 2)     Quel personnage de fiction aurais-tu aimé rencontrer ? Fabrice Del Dongo
    
3) Un pêché mignon? Je ne peux résister à un bon livre même si je me sens épuisée.  J’ai mon compte de nuits blanches!

4) Une manie, un toc, un rituel lié à la lecture? Je perds systématiquement tous les marque pages, pourtant j’en ai de toutes les  formes et de toutes les matières . Même les post-it commencent à se détacher des endroits où je les colle. C’est une malédiction mais  je ne corne ni ne souligne plus jamais les livres comme quand j’étais étudiante.

5) Quel genre de livres n'est vraiment pas fait pour toi? Je ne refuse aucun genre même si les livres pour les très jeunes m’intéressent moins évidemment.

6) Quel est l'animal qui te représente le mieux? Mango, mon chat. D’une tranquillité absolue, il passe son temps à rêver!

7) Un souvenir embarrassant? Une histoire de mauvaise prononciation du mot "dégingandé"  à un concours. J’en ressens encore de la honte!

8) Le titre d'un de tes livres cultes? Manon Lescaut.

9) Où te vois-tu dans 5 ans? Comme en ce moment j’espère.

10) Et dans 10 ans? Pareil!

11) Qu'est-ce qui te rend le plus heureux/heureuse dans la vie? Ma famille

Et maintenant mes 11 questions.

1 Quel est ton livre préféré du moment?

2 Ton auteur français  favori?

3 L’auteur étranger que tu préfères?

4 A quel âge es-tu devenu (e) vraiment un lecteur (une lectrice) assidu(e)?

5 Quel est ton héros littéraire?

6 Ton héroïne de romans préférée?

7 Y a-t-il un auteur que tu ne liras plus jamais?

8 A quel moment de la journée et de l’année préfères-tu lire?

9 Quel est l’endroit où tu aimes lire de préférence aux autres?

10 Spontanément, quel est le livre récemment lu que tu conseillerais à un jeune de 20 ans?

11 Tu ne dois sauver qu’un seul livre: lequel choisis-tu ?


mercredi 20 mars 2013

La mort de Staline, Une histoire vraie...soviétique, T1, Nury, Robin, ma BD du mercredi

L’album sur La mort de Staline restitue ce que les auteurs supposent avoir pu être l’atmosphère qui régnait autour du dictateur communiste durant les heures entourant sa mort.  Si les longues files de Russes  en attente devant la dépouille exposée  pendant des années dans le mausolée de la Place Rouge sont restées célèbres,  les circonstances  de la mort elle-même le sont beaucoup moins. Or c’est de ces heures et de ces jours menaçants et  mystérieux qu’il s’agit ici où il n’est jamais question du peuple russe mais seulement des couloirs effrayants  du pouvoir.
Tout se passe entre le soir du 28 février 1953 quand Staline a fait demander l’enregistrement  du concert qui se donnait à Moscou, à la Maison de la radio du peuple où un orchestre jouait le Concerto pour piano n° 23 de Mozart jusqu’à la publication de sa mort  quelques jours plus tard, à la une de tous les journaux du monde. 
Entre temps, bien des choses horribles ont eu lieu selon Fabien Nury, le scénariste: une vraie montée en puissance de la terreur parmi les proches de l’homme d’état qui tous craignaient les conséquences désastreuses  d’une réanimation possible  de celui qui venait d’avoir une attaque, seul dans sa chambre blindée. Les principaux collaborateurs sont convoqués dans la datcha où se meurt Staline : Kroutchev, Boulganine, Malenkov, Béria.  Tous craignent avant tout  pour leur tête et peu leur importe de sauver le «Petit père du peuple». Le choix du médecin est difficile, l’autopsie, l’embaumement, tout devient horrible , une vraie boucherie qui se fera dans le garage de la maison. L’arrivée de Vassia, le fils, ivre  après une nuit de débauche, n’arrange rien. Ensuite ont lieu les funérailles et le mensonge officiel commence :
Le camarade Staline a mis toute sa vie avec abnégation au service de la grande cause du communisme. Sa mort est une perte pour le Parti, pour le peuple soviétique, pour les travailleurs du monde entier… 

C’est une BD très sombre, très noire, très cynique,  au ton grinçant et aux dessins froids et accusateurs: les visages en gros plans sont  déformés par la peur et la haine, les corps des politiques qui défendent leur pouvoir apparaissent sous des angles peu naturels: plongées et contre- plongées les amoindrissent ou les rendent effrayants. Cette satire aura une suite avec les Funérailles  mais je me demande si c’était bien nécessaire. L’essentiel du message me semble parfaitement bien passé dans ce premier tome: la mort de Staline est celle d’un des pires dictateurs qui ait pu exister, une monstruosité de plus de ce pauvre XXe siècle qui n’en aura pas manqué!    

La mort de Staline, 1, Nury, Robin, Une histoire vraie...soviétique, ma BD du mercredi

Autres billets chez Choco, Yvan, Maryline Yaneck,
 16/20

Logo BD noirLogo BD vertLogo BD rouge

Les participants aux BD du mercredi:

Bienvenue à Brize (Sur mes brizées) dont c'est la première participation aux mercredis BD.

Bienvenue aussi à Marion du blog (In the mood for blog) sans oublier Marion et ses lectures du blog 

(Les lectures de Marion). 

Un amour de BD signale un concours   chaque mois chez lui pour gagner des albums: ça vaut la peine 

d'essayer! 


Anne Blogaelle, Brize,  Choco, Chrys, Cristie, Delphine, Didi, Dolly,

EstellecalimHildeHélène, Hérisson08, Iluze,  Irrégulière,


Lou, Lounima,   Lystig,  Mango,   Manu,  Margotte,  Marguerite, 

Marie,  Marion (Les lectures de Marion)  Marion (In the mood for blog),  Maryline,  Mathilde, Mélo,

 MissAlfie, Miss Bouquinaix,


Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet,   Sophie/Vicim,  Soukee, Stephie,  Syl,

Theoma, Un amour de bd,  Valérie  Vero,

Wens,  Yaneck,   Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

mardi 19 mars 2013

Philip Roth, Les Faits, Autobiographie d'un romancier


Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Philip Roth. Il a 80 ans et a décidé qu’à partir de cette date il n’écrirait plus de romans pour s'occuper entre autres  de ses  archives, soucieux de les confier au biographe qu'il s'est choisi, celui de Richard Yates et de John Cheever: Blake Bailey


A cette occasion, Ys  a proposé de lire un de ses livres et j’ai choisi   Les Faits,  son autobiographie  écrite en 1988.
Curieuse entreprise d'aiIleurs que celle de commencer le récit de sa vie en s'adressant tout d'abord  à Zuckerman, son  héros  principal  que l’on retrouve dans une dizaine de ses  romans .  
Après lui avoir exposé ses raisons d’écrire ce livre,  suite à  une longue dépression due à la prise d’un médicament (l’Halcion), il lui demande son avis sincère sur l’utilité d’un tel travail. Parce que Les faits ont compté pour moi plus qu’il ne peut apparaître et parce que je n’ai jamais écrit auparavant sans que mon imagination ait été enflammée par quelqu’un comme toi, Portnoy, Tarnopol ou Kepesh, je ne suis pas vraiment habilité à le dire.

 La réponse  du héros arrivera très naturellement à la fin, longue, circonstanciée, définitive et malicieuse: Cher Roth,  J’ai lu deux fois le manuscrit. Voici la sincérité que tu exiges: Ne le publie pas; tu vaux beaucoup mieux lorsque tu écris sur moi que lorsque tu rapportes ta propre vie avec «exactitude»… Dans la fiction, tu peux être tellement plus véridique sans te soucier tout le temps de ne blesser personne directement.  Tu crées un monde imaginaire infiniment plus excitant que le monde dont il procède … Aujourd’hui, tu n’es rien d’autre qu’un texte en marche.»   


En somme ce que lui reproche son personnage, c’est d’avoir embelli la réalité, de l’avoir adoucie, d’avoir adopté un ton de réconciliation, de gentillesse et d’amour qui ne lui convient pas, parce que , sans bataille, on ne reconnaît plus Philip Roth, ce pourrait être n’importe qui.

Autrement dit, selon lui, l’autobiographie affirmée est plus fictionnelle que la fiction revendiquée. Son principal défaut serait de ne rien apprendre aux lecteurs de ce qui, dans la vie de l’auteur, a fait surgir les personnages  eux-mêmes.
Mais dans cet échange qui doit l’emporter du créateur ou de la créature?  Zuckerman s’incline, sans illusion.  Le livre sera publié. 
Je l’ai trouvé aussi passionnant qu’une histoire imaginaire sauf  que l’auteur en est le personnage qui dit avoir vraiment vécu ce qu’il raconte. Boucle sans fin. Où est la vraie vérité? Dans la vie ou dans l’œuvre accomplie? 
Deux citations:
Dans mes premiers récits d'étudiant, j'avais réussi à emprunter à Salinger sa tonalité nauséeuse et au jeune Capote son arachnéenne vulnérabilité, et à imiter audacieusement mon titan, Thomas Wolfe, aux extrêmes de la suffisance et de l'auto-apitoiement. 
Sur Portnoy et son complexe:
C'était un livre dont le propos n'était pas tant de me "libérer" de ma judéité ou de ma famille (ce que beaucoup de lecteurs croyaient, convaincus par le déballage de Portnoy's Complaint, que l'auteur devait être en mauvais termes avec l'une ou l'autre) que de me libérer de modèles littéraires d'apprenti, particulièrement de la redoutable autorité universitaire de Henry James, dont le Portrait of a Lady avait été virtuellement un guide au moment des premiers jets de Letting Go, te de l'exemple de Flaubert, dont la distante ironie à l'endroit des désillusions, désastreuses d'une provinciale m'avait conduit à feuilleter obsessionnellement les pages de Madame Bovary  pendant les années où je cherchais le perchoir d'où observer les gens dans When She was good.
Philip Roth, Les Faits, Autobiographie d'un romancier , Traduction de l'Anglais par Michel Waldberg (Gallimard, 1988/90, 223 p.)

dimanche 17 mars 2013

Longtemps, je me suis couché de bonne heure


Il s'agit d'écrire la première phrase du livre en cours de lecture. Rien de plus facile en apparence. Il ne s'agit après tout que de recopiage mais, comme toujours, la réalité est plus compliquée et je n'arrive pas à me décider ce matin  quant au roman à commencer aujourd'hui. J'ai cinq livres devant moi et tous me tentent pour des raisons d'ailleurs très différentes.

Trois sont américains,  un autre est irlandais et le cinquième est russe. 
L'un est du type Nature Writing. 
Un autre fait le portrait d'une criminelle célèbre en Amérique au début du XXe siècle.
Celui-ci est le dernier roman d'une romancière que j'aime.
Celui-là  est un récit sur le deuil écrit par une autre romancière que j'aime beaucoup
Enfin le dernier est un roman d'espionnage et historique aussi sur les rapports entre la Russie impériale et le Japon de l'ère Meiji. 
Devrais-je finir par un tirage au sort? 
  • Plus il roule vite, plus les bandes blanches de l'autoroute s'amincissent. 
  • Imaginez une jeune femme en fuite.
  • La mort est toujours la même,  mais chacun meurt à sa façon. 
  • 15 février 2008. Quand je reviens à notre voiture, garée à la va-vite - par moi - dans une rue étroite proche du centre médical de Princeton, je vois, glissée sous un essuie-glace, une sorte de feuille de papier rigide. 
  • Le jour même où se consommait l'effroyable désastre de Tsoushima, alors que, sourdes encore, parvenaient en Europe les premières nouvelles de ce sanglant triomphe japonais,le capitaine Rybnikov, qui habitait à Pétersbourg une ruelle sans nom du quartier de Peski, reçut d'Irkoutsk un télégramme ainsi conçu: "Envoyez immédiatement listes, prenez soin malade, réglez dépenses. "
Twisted Tree, Kent Meyers
L'histoire de Chicago May, Nuala O'Faolain
L'Horloge sans aiguilles, Carson McCullers
J'ai réussi à rester en vie, Joyce Carol Oates
L'attrapeur de libellules, Boris Akounine

(Photo: la chambre de Proust à Combray)

samedi 16 mars 2013

liratouva2, Mango: De Raymond Carver à Louise de Marillac

liratouva2, Mango: De Raymond Carver à Louise de Marillac: Par une coïncidence heureuse, hier, le poème "Louise" de Raymond Carver, un de mes  auteurs américains favoris, m'a rappelée ...

De Raymond Carver à Louise de Marillac

Par une coïncidence heureuse, hier, le poème "Louise" de Raymond Carver, un de mes  auteurs américains favoris, m'a rappelée que c'était justement la fête d'une autre Louise, Louise de Marillac,  ce que je découvre  grâce au commentaire de dimitri, un blogueur de mode, entre autres,  que j'apprécie tout particulièrement

Qui est donc Louise de Marillac? C'est une proche de Vincent de Paul avec lequel elle a fondé en 1633 la Compagnie des Filles de la Charité En Bretagne, existaient surtout, du moins dans mon souvenir: Les petites sœurs des pauvres qu'on aimait beaucoup car toutes dédiées aux plus pauvres et aux plus démunis. Elles étaient exemplaires. Personne, aucune association, aucune assistance sociale n'a pu vraiment les remplacer depuis. Elles étaient toujours disponibles, dévouées, humbles, efficaces, débordées et bourrues parfois, mais toujours en premières lignes, là où on avait le plus besoin d'elles. Elles sont restées anonymes et les valeurs qu'elles défendaient ne sont plus à la mode, loin de là.  C'est juste le contraire désormais où rien ne compte plus que sa propre apparence.  Où est le progrès auquel j'ai si longtemps cru?

Rien à voir d'ailleurs avec Raymond Carver, au destin bien différent, mort très tôt, à cinquante ans, après une vie mouvementée. C'est que j'aime dans la vie d'un blog: qu'on y fasse des découvertes inattendues et que  le coq à l'âne s'y impose  souvent! Comme dans la vie. Programmation minimum. surprises possibles à tous moments.  Virages à 180 ° même parfois. 

vendredi 15 mars 2013

Louise, Raymond Carver, poème

Dans la caravane voisine de celle-ci
Une femme  houspille une fillette nommée Louise.
Petite bécasse, je t’avais pourtant dit de laisser cette porte fermée!
C’est l’hiver, bon Dieu!
C’est toi qui vas payer ma note d’électricité?
Pour l’amour du ciel, essuie-toi les pieds!
Louise, qu’est-ce que je vais faire de toi?
Oh, qu’est-ce que je vais faire de toi, Louise?
Psalmodie la femme du matin au soir.
Aujourd’hui la femme et l’enfant sont sorties
Pour étendre du linge.
Dis bonjour au monsieur, dit la femme
A Louise. Louise !
C’est Louise, dit la femme
En donnant une bourrade à Louise.
Elle a perdu sa langue, dit la femme.
Mais Louise a des pinces à linge dans la bouche,
Des vêtements mouillés dans les bras. Elle abaisse
la corde à linge, la retient du menton,
y accroche une chemise
et lâche tout –
la chemise se gonfle, claque
dans le vent. Elle baisse la tête
et fait un saut en arrière – esquivant
de justesse cette forme presque humaine.

Raymond Carver, traduit de l’américain par François Lasquin (l’Olivier, poème, p.159/160)
Gustave Caillebotte, Linge séchant au bord de la Seine au Petit Gennevilliers, 1888, Walraff Richartz Museum Cologne (trouvé ICI, chez Grillon)

jeudi 14 mars 2013

L’amour, c’est cet extrême silence qui ravit.


L’amour, c’est cet extrême silence qui ravit.

L’amour, c’est ce fil sans fin dans la vie.

L’amour, c’est ce fil sans fin qui nous tisse de vie en vie.

L’amour, c’est ce fil sans fin qui tire en l’infini.

Loup Kibiloki,
Photographie de Robert Doisneau

mercredi 13 mars 2013

L'enfance d'Alan, Emmanuel Guibert, ma BD du mercredi

Après avoir évoqué son amitié avec Alan Cope et les souvenirs de celui-ci comme  soldat américain de la seconde guerre mondiale, Emmanuel Guibert continue avec le même personnage mais enfant, cette fois, dans la Californie des années trente qui n'avait rien à voir avec celle d'aujourd'hui.
C'est une enfance heureuse et banale somme toute, dans une famille nombreuse et modeste, venue s'installer dans un état mythique d'une Amérique en crise où la pauvreté vire souvent  à la tragédie. 
Il ne se passe pas grand chose de très important, pendant les onze premières années de sa vie, de sa naissance en 1925, jusqu'en 1936, l'année du seul évènement dramatique de ce récit. C'est d'ailleurs ce qui fait tout le charme de cette histoire, qu'elle soit faite de petits riens, des minuscules plaisirs de l'enfance  comme de ses petits chagrins.

J'ai apprécié que ce ne soit pas une BD ordinaire mais un mélange de photos de famille, lors des grands rassemblements familiaux, les jours de fêtes, des grands paysages étalés sur deux pages et en couleurs tout au début, le reste plus classiquement des dessins  sur fond noir ou blanc, indifféremment. 
L'ensemble est plein de nostalgie, de tendresse et de réalisme, comme des documents de ces années-là. 
J'ai beaucoup aimé. Il mérite bien le prix  qui lui a été décerné. 


L'ont apprécié également: Yvan, de Sin City qui l'a mis dans son top de l'année 2012, ainsi que  Jérôme, D'une berge à l'autre,
 Cet album a obtenu le Grand Prix de l'Association des journalistes critiques de BD, en 2013 (L'équivalent du prix Goncourt)
Emmanuel Guibert, L'enfance d'Alan, d'après les souvenirs d'Alan Ingram Cope (L'association) 
Octobre 2012, 159 pages

Pour le Roaarrr challenge de Mo

Top des blogueurs de Yaneck: 18,5 /20  

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Les participants aux BD du mercredi:
Anne Blogaelle,  Choco, Chrys, Cristie, Delphine, Didi, Dolly,

Estellecalim, Hilde, Hélène, Hérisson08, Iluze,  Irrégulière,

Jérôme, Kikine, La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir,

Lou, Lounima,   Lystig,  Mango,   Manu,  Margotte,  Marguerite, 

Marie, Marion, Maryline,  Mathilde, Mélo, MissAlfie, Miss Bouquinaix, 


Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet, Soukee,  Syl,

Theoma, Un amour de bd,  Valérie, Sophie/Vicim,  Vero,

Wens,  Yaneck,   Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,


Lu dans le cadre de l'opération  "Fête de la BD " de PriceMinister que je remercie