mardi 31 juillet 2012

Mes lectures de Juillet 2012

C'est le mois des jeux olympiques de Londres  et je prépare ce billet, un œil sur  la Télé et les images de là-bas, en résumé: la natation, le plongeon masculin, le judo... C'est beau à voir tous ces exploits, ces dépassements de soi, ces corps en mouvement et cette joie ensuite dans la victoire  ou ces pleurs de défaite : tant d'émotions, de fierté, de courage...

Quant à moi, je termine le mois avec sept romans,  trois nouvelles d'auteurs classiques et quatre BD.
Mes plus grands plaisirs sont venus d'une belle  découverte: celle de Sarah Waters que je n'avais pas encore lue. C'est maintenant fait avec  "Du bout des doigts" et celle d'un des récents romans de Philip Roth: "Un homme". 
En revanche j'ai eu deux grandes déceptions: Les identités remarquables de  Sébastien Lapaque et Madman Bovary de Claro 

Rien n'y manque de ce qu'on peut espérer sur un tel sujet, à Londres dans les années 1860:  amour, trahison, corruption, machiavélisme et suspense. On ne peut demander mieux. Un excellent moment de lecture!
Un  coup de cœur enfin,  tellement attendu. Le héros n'est qu'un homme comme les autres qui tente de survivre de son mieux  avec un corps pas au mieux de sa forme. 
Livre sur la vie d'un chanteur écrit par un auteur qui s'est fait plaisir en faisant parler celui  qu'il a transformé en un de ses personnages fétiches -  et cela pour mon plus grand plaisir de lectrice. ICI
C'est un livre sur l'argent, sur l'attraction et le pouvoir écrasant qu'il exerce depuis les années 70  mais surtout,  il s'agit, dans ce livre qui n'est pas un roman, de voyages  sur les grandes places financières en 1990. Un livre  à ne pas négliger. ICI,
La trace, Christine Féret-Fleury, thriller. J'ai plutôt bien aimé ce roman qui commence comme de la chick lit, devient thriller et  se termine en roman sentimental. Ici,
Kaleb de Myra Eljundir. Je me suis laissée prendre par ce récit fantastique même si, en fin de compte,    le côté magique et manichéen de l'ensemble a fini par m'agacer. Ici, 
Mon intérêt du début s'est envolé en cours de route. Que le héros  décède ou pas à la fin,  j'ai fini par ne plus avoir si envie que ça de le savoir. Ici,
Abandon, Ici,

Le Roi Peste d' Edgar Allan Poe -Traduction de Baudelaire. La fin semble limpide et pourtant... Ici,
Madame F. de Casanova: Un classique: le voyeur à la fenêtre. Ici,

 Histoire secrète, Cesare Pavese. Simple et beau comme de la poésie en prose ou  la musique de l’enfance. Même traduites, les phrases gardent leur beauté nostalgique. C’est le temps qui fuit, dont la douceur ne reviendra jamais. Ici,
Les BD 
Le souffle court de Delphine Le Lay et Alexis Horellou: BD bien décevante pour moi, ICI
Quai d'Orsay, 2, Chroniques diplomatiques, Lanzac et Blain: C'est de la caricature bien sûr mais à petites doses, ça ne me déplaît pas.
J'ai aimé. ICI,
Holmes, 1, 2, Cecil et Brunschwig: Bien belle série. Ici
Mister Wonderful, de Daniel Clowes: C'est extra, drôle, touchant, amusant, piquant et critique d'une 
société compliquée et  tourmentée. Ici,

lundi 30 juillet 2012

Un homme de Philip Roth

«Un homme»,  de Philip Roth, c’est  «Everyman»,  le titre original.   
Ce pourrait être n’importe qui  et  tout le monde puisque le destin de chacun,  réduit à l’essentiel,   est toujours fatalement le même  avec ces deux seuls  évènements vraiment majeurs que sont la naissance et la  mort.    

C’est tout le sujet du roman dont le héros,  anonyme,   vient de mourir sur le billard quand  commencent les premières lignes de cet unique chapitre qu’est son histoire.
"Autour de la tombe, dans le cimetière délabré, il y avait d'anciens collègues de l'agence de publicité, qui rappelèrent son énergie et son originalité et dirent à sa fille Nancy, tout le plaisir qu'ils avaient eu à travailler avec lui."   (Première phrase)
De l’aveu même de l’auteur dans un entretien, l’idée initiale du roman est d’écouter le corps  malade,  de "raconter la vie d'un homme non pas à travers ses succès ou ses amours, mais à travers les différentes maladies qui l'ont affecté tout au long de sa vie et qui le mènent finalement à la mort. Le corps est le paysage de ce livre.

C'était aussi le projet de Daniel Pennac dans son livre "Journal d'un corps". (Billet ICI)  Le sujet semble devenu à la mode mais quand Philip Roth écrit cette histoire sur la fragilité de l’homme face à la maladie, à la décadence et à la mort,  les   trois grandes œuvres  sur ce thème auxquelles il fait référence sont  La Mort d'Ivan Ilitch, de Tolstoï,  La Montagne magique, de Thomas Mann,  Le Pavillon des cancéreux, d'Alexandre Soljenitsyne.

Cependant ce n’est pas un roman triste ou morbide bien qu’égrené de détails sur  la santé du héros, ses  maladies, ses opérations variées et  ses urgences médicales  mais c’est surtout le bilan de sa vie  qui n’est pas des meilleurs alors qu’il avait tout pour être heureux : de bons parents, un frère aîné  aimé et admiré, une belle réussite professionnelle,  de l’aisance,  un premier mariage qui lui a donné deux fils puis un second dont il a eu sa fille chérie et enfin un dernier avec une jeune mannequin. 
Seulement, contrairement aux apparences, sa vie lui semble un échec surtout sur le plan sentimental. Il se retrouve seul  à la fin de sa vie. Ses deux fils lui en veulent de son divorce.  Sa  dernière femme,  inexistante face aux maladies,  s’éloigne définitivement, le laissant seul avec ses infirmières.  Par jalousie  de la santé florissante de son frère aîné,  il s’est détaché de celui qui était son seul véritable soutien moral et financier.  Il ne lui reste que sa fille, la seule vraie chance de sa vie finalement mais elle est très occupée.
Enfin conscient de ses erreurs,  Il voudrait  rattraper le temps perdu et se rapprocher des siens, du moins de ceux qui lui restent car le vide s’agrandit autour de lui à chaque nouveau décès de ses parents, amis ou simples connaissances. C’est tout un monde qui disparaît avec eux et sa solitude s’accroît sans cesse.
C’est un homme simple  qui essaie de se soumettre avec stoïcisme  aux contraintes  des coups du sort.  Se sentant artiste, Il  donne  tout d’abord des cours de peinture à d’autres retraités comme lui puis abandonne, ne trouvant plus refuge ni dans l’art, ni dans la religion, ni  dans quoi que ce soit d’autre.   Il n'y avait que des corps, nés pour vivre et mourir selon des limites fixées par d'autres corps nés et morts avant eux.  
Ce n’est pas un héros, mais juste un homme parmi d’autres qui tente de survivre de son mieux. Il n'a rien de glorieux  ni de particulièrement admirable malgré sa réussite sociale mais la lecture  de ses difficultés,  elle, en revanche,  a su me séduire.    

Ce billet se voudrait dithyrambique pour un  livre très aimé, un  admirable chef d’œuvre, un  coup de cœur enfin,  tellement attendu. Je n’ai qu'une  critique  à lui faire: lu en trois-quatre heures,   il m’a pourtant  semblé  trop court!
Un homme de Philip Roth - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Josée Kamoun. 2007.  Ed. Gallimard, coll. Du monde entier, 150 p. Titre original: Everyman. (2006)

(Dans quel challenge pourrait entrer ce billet?)  J'avoue avoir perdu le fil de ceux qui existent en ce moment  (à revoir) 

dimanche 29 juillet 2012

Lire, Robert Sabatier, Poème

Lire

La mort, la vie et le lit de Procuste,
Suis-je si las des rêves qui m'habitent
Que je voudrais une langue inconnue
Pour me parler d'un ailleurs, d'un peut-être
Où n'entrent pas mes méditations.

Tourner la page et trouver la montagne,
Le doux vertige et la vieille crevasse.
Se reconnaître au miroir de l'abîme,
Et mesurer son souffle, et mesurer
Son cher exploit de muscles, de tendresse.

Lire le monde avec d'autres lunettes,
Le savoir né de fleurs imaginaires,
Jamais mortel et jamais adultère,
Paré d'aurore et digne d'être frère
De tout désir jaillissant de la nuit.

Qui me parlait dans mon silence chaste
D'un sein naissant dans la blondeur du jour?
Et qui rêvait d'enthousiasmes tels
Qu'ils seraient bouches et baisers de la bouche,
Et d'un orgasme enfanteraient Demain?

Robert Sabatier (1923, juin  2012)
Les châteaux de millions d'années suivi de Icare et autres poèmes (1990). (Poésies Gallimard)
Connu surtout pour son œuvre de romancier (Les Allumettes suédoises (1969), Trois Sucettes à la menthe (1972) et Les Noisettes sauvages (1974)), il a écrit une Histoire de la poésie française,  en 9 volumes, ainsi qu'une dizaine de recueils de poèmes. C'était ce qui lui tenait le plus à cœur. 
En savoir plus ICI,

samedi 28 juillet 2012

"Hey Jude" et Mac Cartney aux JO de Londres 2012


La cérémonie d'ouverture des Jeux était belle. La chanson finale par Paul Mc Cartney m'a particulièrement émue cependant. Il y a quelques jours je lisais le livre de Foenkinos sur Lennon qui évoque les circonstances de la création de cette chanson écrite par Paul pour réconforter  Julian Lennon,  le fils de John et de Cynthia en instance de divorce puisque John vient de rencontrer Yoko Ono. C'est dans sa voiture,  après sa visite à Cynthia et à Julian que Paul écrit ce texte, au printemps 1968. Le nom Julian a d'abord été Jule puis Jude  pour une meilleure sonorité.  Ce sera le plus gros succès mondial des Beatles en 45 tours, numéro un dans onze pays différents, notamment en Australie, au Canada, en Autriche, en Suisse, en Norvège et en France.

Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

Hey Jude, don't be afraid.
You were made to go out and get her.
The minute you let her under your skin,
Then you begin to make it better.

And anytime you feel the pain, hey Jude, refrain,
Don't carry the world upon your shoulders.
For well you know that it's a fool who plays it cool
By making his world a little colder.

Hey Jude, don't let me down.
You have found her, now go and get her.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

So let it out and let it in, hey Jude, begin,
You're waiting for someone to perform with.
And don't you know that it's just you, hey Jude, you'll do,
The movement you need is on your shoulder.

Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her under your skin,
Then you'll begin to make it
Better better better better better better, oh.

Na na na na na na, na na na, hey Jude...


Traduction:
Hey Jude, ne gâche pas tout,
Prends une chanson triste et rends la meilleure.
Souviens-toi qu'il faut la mettre dans ton cœur,
Après seulement les choses iront mieux.


Hey Jude, ne sois pas effrayé,
Tu es né pour la faire tienne,
Dès que tu l'auras dans la peau,
Après tu commenceras à faire quelque chose de meilleur,


Et à chaque fois que tu as mal, hey Jude, laisse tomber.
Ne porte pas le monde sur tes épaules.
Tu sais bien que c'est une folie, qui rend tout facile,
Rendant son monde un peu plus froid.


Hey Jude, ne me laisse pas tomber.
Tu l'as trouvée, maintenant prends-la.
Souviens toi, qu'il faut la mettre dans ton coeur,
Après seulement les choses iront mieux.


Laisse-la sortir, laisse-la venir, hey Jude, commence
Tu attends quelqu'un pour jouer avec toi
Et ne sais-tu pas que c'est juste toi, hey Jude, qui dois le faire?
Le mouvement dont tu as besoin est sur ton épaule.


Hey Jude, ne gâche pas tout,
Prends une chanson triste et rends-la meilleure.
Souviens-toi qu'il faut la mettre dans ta peau,
Et après seulement tu pourras la rendre meilleure.

jeudi 26 juillet 2012

Combien? Douglas Kennedy

Présentation de l'éditeur:
Quand il entame la rédaction de Combien?Douglas Kennedy a trente-cinq ans, pas un sou en poche et serait bien incapable de discuter actions ou investissements. 
Mais s'il n'est pas un as de la finance, Kennedy est le plus fin des observateurs. Car après tout, écrire sur l'argent, n'est-ce pas écrire sur la condition humaine? 
Ce que j'en pense: 
C'est un livre sur l'argent, sur l'attraction et le pouvoir écrasant qu'il exerce depuis les années 70  mais surtout,  il s'agit, dans ce livre qui n'est pas un roman, et comme le suggère le sous-titre original, "Travels in Pursuit of Money",  de voyages  sur les grandes places financières en 1990. L'auteur avait déjà écrit deux récits de voyage (Au-delà des pyramides et Au pays de Dieu) et pas encore de roman.
Il se rendait compte alors qu'il était resté  un observateur distant plutôt qu'un participant actif des années de boom économique déclenché par le credo Reagan-Thatcher, de cette ère du triomphe des yuppies et de l'apologie de l'enrichissement à toute force.

Il se décida à consacrer une année entière  pour répondre à la question centrale: pourquoi et de quelle manière l'argent nous définit-il? Au centre du livre se tient la notion récurrente que l'argent est la  métaphore de tout ce qui nous dérange et nous déstabilise.
Contrairement à ce que je pensais au tout début, ce thème de l'argent à travers des rencontres de financiers de tous niveaux dans de nombreux pays, ne m'a pas ennuyée une seconde. L'auteur a su  rendre ces sortes de reportages très vivants. Lui se met au centre, bien sûr, en héros modeste et naïf d'une quête  qui se veut existentielle et ses interlocuteurs deviennent de vrais personnages dont la vie a  toujours fini par m'intéresser.  On sent très vite  que le romancier n'est pas loin.

Le point de départ est habile. A 35 ans, lors d'une fête, l'auteur retrouve ses anciens amis d'université qui tous, curieusement,  travaillent à Wall street. Il les interroge sur leur travail et leur vie de famille et ce qu'il découvre est si étonnant qu'il décide de partir faire le tour du monde des grands marchés de l'argent, ce qui le conduit de New York à Londres, en passant par  Casablanca, Sydney, Singapour, Budapest. On découvre des pays en plein changement, des parcours de vie très différents mais surtout on rencontre des hommes et quelques femmes qui ne sont pas dupes de la fragilité de leur situation  et qui, bien que devenus riches, ne sont pas particulièrement comblés. Un seul point commun les rassemble:  stressés en permanence,  ils travaillent énormément, sauf peut-être les Marocains, plus fatalistes.
Chaque rencontre est traitée comme  un mini roman et j'ai regretté à chaque fois de quitter aussi rapidement le personnage en question. 
Le style est celui des romans qui suivront: limpide, précis, simple. Ainsi de son arrivée à Sydney: 
Les villes du Nouveau Monde sont toujours plus séduisantes une fois la nuit tombée, quand leur anguleuse et agressive modernité est adoucie par le jeu des illuminations et de l'obscurité. Pas étonnant qu'une telle apparition nocturne ait excité tant d'appétits prédateurs: plus qu'aguichante, Sydney la nuit resplendit de promesses vénales. 
Un livre  à ne pas négliger.
 Douglas Kennedy vit entre Paris et Londres. Il s’est imposé avec, entre autres, L’homme qui voulait vivre sa vie (1998, réédition en 2005), La Poursuite du bonheur (2001), Les Charmes discrets de la vie conjugale (2005), La Femme du Ve (2007), Piège nuptial (2008), Quitter le monde (2009) et Cet instant-là (2011), tous parus chez Belfond et repris par Pocket. 

Combien? Douglas Kennedy.  Traduit de l'américain par Bernard Cohen. Éditions Belfond,  mai 2012, 312 pages. Titre original : Chasing Mammon : Travels in Pursuit of Money, 1992. Ce livre est un partenariat avec les éditions Belfond que je remercie. 

mercredi 25 juillet 2012

Mister Wonderful, de Daniel Clowes, ma BD du mercredi


Mister Wonderful attend. Il attend longtemps,  un soir, dans un bar,  une jeune inconnue avec laquelle un rendez-vous lui a été fixé par un couple ami.
C'est un homme banal,  grisonnant, à grosses lunettes, genre passe partout. Son attitude est celle d'une personne solitaire et pessimiste. 
Il attend -  longtemps -  et se fait des idées sur les jeunes femmes qui semblent  aussi  avoir rendez-vous. 
Il se trompe toujours.
Quarante neuf minutes de retard et toujours personne!  
En désespoir de cause, il se fait servir de l'alcool et peut ainsi s'enhardir à les aborder.
Pas une seule ne correspond à celle qu'il attend. 
Il rumine et c'est toute son histoire qu'il déballe et ressasse, une pauvre existence,  noire  naturellement,  terriblement noircie puisqu'il en arrive à imaginer  sa propre fin dans un monde apocalyptique. 
C'est à ce moment-là que :  "Vous êtes bien Marshall? " 
Voilà elle est là, avec son petit sac rouge.Important pour la suite, ce petit sac, mais ici le moindre détail prend une importance énorme!
Ça y'est l'histoire peut commencer qui s'éclaircira au fur et à mesure de la soirée et de leurs maladresses à tous les deux. 
Elle finira dans le rose...
... ou le vert puisqu'après cette nuit mouvementée,  l'apothéose aura lieu  dan un grand parc où on les voit de dos , seuls au monde sur leur banc,  se tenant côte à côte,  genre apaisés,  enfin. 
C'est extra, drôle, touchant, amusant, piquant et critique d'une société si compliquée et  tourmentée. 
J'ai beaucoup aimé aussi le dessin qui au départ ne me plaisait pas  mais qui , en réalité, convient très bien au récit. Quant au format à l'italienne, je l'ai trouvé idéal tout simplement. 
Bref une belle surprise!     

Mister Wonderful , Daniel Clowes (éd. Cornélius, 2011, 80 pages, format à l'italienne. Traduit de l'américain par Barbara et Émilie Le Hin.
Cet album a obtenu le Prix Eisner Award en 2008 pour la "Meilleure histoire courte". (Merci Mo' et son Roaarrr challenge  pour la précision.) 




Alex, Amandine,  Arsenul,  Asphodèle,  Benjamin, Carole,   choco,  Chrys,  Delphine, Didi,   Dolly,  Emmyne, Estellecalim, Hilde, Hélène,   Hérisson08, Iluze,  l' Irrégulière,  Jérôme, Kikine,
La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, Lou, Lounima, Lystig, Mango, Manu, Margotte, Marguerite,  Marie,  Marion,  Mathilde, Mélo, Miss Alfie,   Moka,  Mo',   Natiora, Noukette,    OliV', Pascale, Paulinelit,  Sandrounette,  Sara Sofynet,  Soukee,  Syl,  Theoma, Un amour de BDValérie, Sophie/Vicim,  Syl,  Vero, Wens,  Yaneck,   Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 
 32 octobre,
Note pour le Top BD  de Yaneck: 16,5/20

lundi 23 juillet 2012

Participation à deux nouveaux challenges littéraires

Pas moyen d'échapper évidemment au challenge 1% de Hérisson 08 pour la rentrée littéraire 2012.
Parmi les  646 livres à paraître cette année, je me dis que je devrais bien réussir à en lire au moins 7, juste le nombre demandé pour réussir le challenge.
Parmi les listes proposées sur le blog, j'ai repéré
-  le livre de Laurent Gaudé sur le crépuscule d'Alexandre le Grand: Pour seul cortège (Actes Sud),
-  celui de Aurélien Bellanger sur La théorie de l'information (Gallimard) s'il ne s'avère pas trop technique du moins.
- celui de François Simon: Dans ma bouche ou les plaisirs d'un critique gastronomique 
- Sans doute aussi Home de Toni Morrison, le prix Nobel de la liste. (Christian Bourgois)  
- et Une place à prendre de J.K. Rowling (Grasset) par pure curiosité pour voir si elle a su se renouveler après son immense succès. 
Comme chaque année, je vais ajouter la lecture du dernier Amélie Nothomb: Barbe Bleue parce que je suis sûre qu' une année, celle-ci ou la suivante,  elle réussira à me séduire à nouveau autant qu' avec ses premiers romans. 

Le deuxième challenge est celui de Métaphore, un blog que je viens de découvrir avec justement ce qu'elle propose : Ô vieillesse ennemie avec une liste bien intéressante là encore: 
J'en ai déjà lu deux:
 et le prochain sera: Chateaubriand Francois-René (de) – Amour et vieillesse,  en cours. 

dimanche 22 juillet 2012

Espoir ou réalité?

L’Été

Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.

Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.

Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d’apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

Théodore de Banville (1823-1891), (Rondels, 1875)
Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Il a notamment découvert le talent naissant d’Arthur Rimbaud. Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. (Wikipedia)

Lettre à Théodore de Banville du 24 mai 1870  
 Charleville (Ardennes), le 24 mai 187O.
A Monsieur Théodore de Banville.

Cher Maître,
       Nous sommes aux mois d'amour ; j'ai dix-sept ans. L'âge des espérances et des chimères, comme on dit, - et voici que je me suis mis, enfant touché par le doigt de la Muse, - pardon si c'est banal, - à dire mes bonnes croyances, mes espérances, mes sensations, toutes ces choses des poètes - moi j'appelle cela du printemps.
      Que si je vous envoie quelques-uns de ces vers, - et cela en passant par Alph. Lemerre, le bon éditeur, - c'est que j'aime tous les poètes, tous les bons Parnassiens, - puisque le poète est un Parnassien, - épris de la beauté idéale ; c'est que j'aime en vous, bien naïvement, un descendant de Ronsard, un frère de nos maîtres de 1830, un vrai romantique, un vrai poète. Voilà pourquoi, - c'est bête, n'est-ce pas, mais enfin ?...
      Dans deux ans, dans un an peut-être, n'est-ce pas, je serai à Paris. - Anch'io, messieurs du journal, je serai Parnassien ! - Je ne sais ce que j'ai là... qui veut monter... - Je jure, cher maître, d'adorer toujours les deux déesses, Muse et Liberté.
      Ne faites pas trop la moue en lisant ces vers :
      …Vous me rendriez fou de joie et d'espérance, si vous vouliez, cher Maître, faire faire à la pièce Credo in unam une petite place entre les Parnassiens
      ... Je viendrais à la dernière série du Parnasse : cela ferait le Credo des poètes !... - Ambition ! ô Folle !
                                                                            Arthur Rimbaud.

Credo in unam...
Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie ;
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent 
Que la terre est nubile et déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme, 
Est d'amour comme dieu, de chair comme la femme. 
Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !


Et tout vit, et tout monte !... - O Vénus, ô Déesse !
Je regrette les temps de l'antique jeunesse, 
(...)
Rimbaud

vendredi 20 juillet 2012

Le Roi Peste d' Edgar Allan Poe -Traduction de Baudelaire.

Londres, au temps d'Edouard III, (1312-1377), une nuit d'octobre, vers minuit, deux matelots ivres se retrouvent dans une taverne. Ils ont l'air de caricatures: l'un est très grand et  maigre. On l'appelle Legs.  L'autre, Hugh Tarpaulin,  est petit et trapu. Après avoir bu suffisamment de bière, ils s'enfuient sans payer, poursuivis par la tavernière. La ville est depuis longtemps dépeuplée par la Peste et l'accès au  quartier de la Tamise est  interdit  pour cette raison et réservé aux entrepôts d'alcool. Lorsque les deux compères se trouvent acculés devant les barrières qui en interdisent l'entrée, ils n'hésitent pas à les franchir  et  se retrouvent en plein cauchemar. 
S'ils n'avaient pas été ivres au point d'avoir perdu le sens moral, leurs pas vacillants eussent été paralysés par les horreurs de leur situation. ... Quand il leur fallait faire un effort énergique pour se pratiquer un passage à travers les fréquents monceaux de gravats, il n'était pas rare que leur main tombe sur un squelette ou s'empêtrât dans les chairs décomposées. 
 Bientôt cependant ils entrent dans la salle bruyante d'une entreprise de pompes funèbres où est dressée en abondance une table pleine de mets et de boissons de toutes sortes. Tout autour siégent six personnes
La description qu'en fait l'auteur est celle d' un vrai musée des horreurs. 
Chacune de ces personnes  est plus difforme et monstrueuse  que l'autre mais ce qui les distingue toutes, c'est leur  prétention à la dignité et au mérite. Leur vanité et leur insouciance sont immenses. Autour d'eux ... des crânes et des squelettes,  plus tout l'attirail d'un magasin de sépultures. 
Les deux matelots pourtant, s'ils s'étonnent de la scène, ne s'en effraient pas. Ils éclatent de rire et demandent des explications que l'homme en bout de table s'empresse de leur donner.
 Il se présente comme le roi Peste Ier entouré de toute sa famille et s'occupant à trouver le moyen d'améliorer le service de leur souverain suprême: La Mort. 
 La fin semble limpide! Méfiance!  C'est une énorme bouffonnerie  que je n'avais pas vue venir! 

Mes impressions: Je n'avais pas du tout prévu de relire Poe mais la lecture de cette Nouvelle Histoire extraordinaire  en était faite dans l'émission "Voyage au bout de la nuit" et je l'ai relue ensuite en accès libre  ICI
Je dois bien reconnaître que je ne me rappelais plus du tout de cette sorte d'histoire loufoque, signe qu'elle ne m'avait pas beaucoup marquée. L'entendre lire  était agréable cependant. Je n'ai pas écouté le début mais je suis arrivée au moment de la description des corps morts partout dans les rues. J'ai cru d'abord qu'on lisait le texte de Giono qui m'a tant marqué: "Le hussard sur le toit" où le héros à cheval erre lui aussi dans une ville où l'on meurt du choléra, puis j'ai pensé qu'il s'agissait peut-être d'un passage de "La Peste" de Camus que je ne reconnaissais pas, mais non, c'était d'Edgard Poe. C'est une nouvelle courte et on ne sait rien des personnages que ce qui nous est décrit ici. Ils n'ont ni passé, ni futur ... 
Depuis, on a vu pire en vision d'horreurs! 
Le Roi Peste d' Edgar Allan Poe. 1835,  ( Boston 1809 -Baltimore 1849)  Nouvelles Histoires extraordinaires. Traduction par Charles Baudelaire.


L'auteur. Né à Boston en 1809, il perd très tôt ses parents. Élevé par un oncle et une tante, en Virginie, il s'installe définitivement ensuite à Baltimore près de sa famille paternelle. En 1835, à 27 ans  il épouse sa cousine de 13 ans. En 1844, il part à New York où il écrit pour son propre journal. En 1845, il connaît enfin le succès avec "Le corbeau" mais sa femme meurt de tuberculose. En 1849, Poe meurt à  40 ans, à Baltimore.
Baudelaire et Mallarmé ont contribué à le faire connaître. Apprécié surtout pour ses contes, il est aussi l'un des premiers auteurs de romans policiers. Longtemps  poète maudit, c'est un  précurseur du surréalisme et de la littérature fantastique.
(Maison de Poe à Baltimore où il écrivit cette nouvelle.)

jeudi 19 juillet 2012

Lennon de David Foenkinos,

Quatrième de couverture:  Après une enfance terrible, une plongée précoce dans l’immense célébrité, sa rencontre décisive avec Yoko Ono, des années d’errance et de drogue, John Lennon a décidé d’interrompre sa carrière en 1975, à l’âge de 35 ans, pour s’occuper de son fils Sean. Pendant cinq années, à New York, il s’est retiré de la vie médiatique et n’a pas sorti d’album. C’est durant cette période qu’il a pris le temps de réfléchir à la folie de son parcours. Jusqu’à ce que le fil de son existence soit brutalement interrompu, le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré.

Imaginant les confessions du créateur des Beatles et s’emparant d’une période méconnue de sa vie, David Foenkinos dresse un portrait intime et inédit de John Lennon.

J'aime cette biographie de John Lennon écrite par un  romancier  fan depuis ses six ans d'un des  chanteurs compositeurs du groupe le plus mythique de la fin du siècle dernier. 
Rien ici d'une biographie exemplaire, exhaustive ou universitaire. Rien d'écrasant. Juste une approche toute simple des émotions et des sentiments de  celui qui sera tué,  en bas de chez lui, par un de ses admirateurs,  le 8 décembre 1980. 
L'auteur imagine les séances que Lennon aurait pu avoir sur le divan d'un psychanalyste quelconque, de 1975 à sa mort, alors qu'il se voulait uniquement père au foyer  et mari devenu sage de l'artiste japonaise, Yoko Ono, la mal aimée du public, grâce à laquelle il menait désormais une vie saine, loin des excès des drogues, du sexe et de l'alcool des années précédentes, loin des foules déchaînées aussi et désormais à l'écart des autres Beatles.  
Il insiste sur la solitude vécue par Lennon, enfant, après l'abandon de ses parents et particulièrement de sa mère,  ce qui lui a valu le mal être persistant  qui explique son évolution par la suite. 
Il évoque aussi  les délires et les dérives dus au succès grandissant:

Chaque minute qu'on vivait possédait la densité d'un siècle.
Une fois passée l'excitation de la découverte on a commencé à trouver très étouffant ce barnum. 
Il y a toujours eu un si grand décalage entre ce que je suis et ce que  les gens imaginent de moi.

Bref, c'est un livre sur la vie d'un chanteur écrit par un auteur qui s'est fait plaisir en faisant parler celui  qu'il a transformé en un de ses personnages fétiches -  et cela pour mon plus grand plaisir de lectrice. 

Pendant l’écriture de ce livre, je n’ai cessé d’écouter de la musique de John Lennon et des Beatles. Elle m'accompagne depuis toujours...
Si la plupart des événements de l'existence de Lennon sont dans ce livre,  ils n'en demeurent pas moins soumis à mon interprétation.
Il m'arrive de ne pas savoir ce que  je pense de John Lennon. Je sais simplement qu'il me touche et que je l'admire d'une manière infinie. Je sais qu'il est dans ma vie. 

Theoma a aimé aussi et donne d'autres liens.
Lennon de David Foenkinos, Plon, 2010, 236 p.
Première contribution au challenge Des Notes et des mots de Anne. 

mercredi 18 juillet 2012

Holmes, 1, 2, Cecil et Brunschwig, ma BD du mercredi

C'est le début d'une longue série  de neuf albums qui commencent  avec ces deux  premiers volumes, plus un troisième qui vient de sortir, avec un nouvel aspect de l'histoire et un  making of de 16 pages que je compte lire au plus vite. 
Chaque tome  se lit très rapidement, chacun ne comprenant qu'une trentaine de pages, si bien que j'ai lu les deux premiers à la suite, ce qui m'a donné l'impression de n'avoir lu qu'un seul ouvrage. 

Tout commence à la mort  de Sherlock Holmes, disparu le 4 mai 1891, aux chutes de Reischenbach, en Suisse, en même temps que son pire ennemi, le professeur Moriarty. .
C'est une mort mystérieuse qui laisse Watson perplexe surtout quand il découvre que l'appartement du détective à Baker Street a été saccagé par Mycroft, son frère,  qui tient à tout prix à détruire les preuves de la folie de Holmes  qui,   selon lui,  se droguait  à la cocaïne. 
Watson ne veut pas croire à cette version et se lance  dans une longue enquête pour remonter aux sources familiales de l'histoire de son ami. C'est lui désormais le détective. Il  découvre évidemment des secrets étonnants, des personnages dignes du grand homme, des femmes  qui l'ont aimé, d'autres qui l'ont soigné.  On sent très vite  que rien n'est clair dans son passé et  que le mystère ne fait que s'accroître. 
Watson se fait aider par le jeune Wiggins, très efficace mais on devine très vite que quelqu'un les épie constamment mais qui? 
Si l'histoire est intéressante, c'est grâce aux dessins surtout  que j'aime ce début de série. Ils sont superbes et magnifient l'aventure.

L'envie de lire ces albums m'est venue de l'intéressante analyse de JViel,  Un amour de BD,   du mercredi 27 juin, ICI.   
Holmes, 1,2, Cecil et Brunschwig  (Futuropolis)



Hélène de Lecturissime a publié hier un joli billet consacré aux idées cadeaux  de Yaneck: Ici.   
Alex, Amandine,  Arsenul,  Asphodèle,  Benjamin, Carole,   choco,  Chrys,  Delphine, Didi  Dolly,  Emmyne, Estellecalim, Hilde, Hélène  Hérisson08, Iluze,  l' Irrégulière,  Jérôme, Kikine,
La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, Lou, Lounima, Lystig, Mango, Manu, Margotte, Marguerite,  Marie,  Marion,  Mathilde, Mélo, Miss Alfie,   Moka,  Mo'  NatioraNoukette,    OliV', Pascale, Paulinelit,  Sandrounette,  Sara,  Sofynet,  Soukee,  Syl,  Theoma, Un amour de BD, Valérie, Sophie/Vicim,  Syl,  Vero, Wens,  Yaneck,   Yoshi73,  Yvan,   Mr Zombi, 
 32 octobre,
Note pour le Top BD  de Yaneck: 17,5/20

mardi 17 juillet 2012

Madame F. de Casanova

Bien sûr, elles sont parfois un  peu trop rapidement lues  ces histoires  offertes par cette petite collection à 2 euros .
Bien sûr, cette historiette amoureuse  d'un jeune vénitien  ambitieux de 20 ans  avec une  jeune mariée de 17 ans, Madame F., femme de son employeur  qui plus est,  n'est qu'une bluette extraite de son autrement plus érotique et sulfureuse "Histoire de ma vie" écrite en Bohème, sur le tard.
Bien sûr, c'est un Italien qui écrit ses Mémoires en français, dans ce XVIIIe siècle où la France et le  libertinage des grands esprits pré-révolutionnaires éclairaient l'Europe....

Bien sûr, bien sûr... je sais tout ça et heureusement que j'ai lu toute l' "Histoire de ma vie" en des temps plus glorieux  dans cette belle collection Bouquins si agréable à tenir en mains parce que, vraiment, sinon,  ce n'est qu'une grande déception  que j'aurais retenue de ces quelques pages.

Ce n'est ici qu'un pâle avant-goût de ce que raconte Casanova par la suite et c'est  rendre un fort mauvais service aux jeunes lecteurs que de leur donner ainsi l'impression que l'auteur n'est qu'un vulgaire séducteur à la petite semaine,  bien maladroit et empoté,  qui s'exalte pour trois fois rien et qui se rend ridicule, voire mufle et bouffon au point que qui n'aura lu que ces quelques  pages  s'étonnera de sa réputation qui lui semblera bien usurpée et n'aura aucune envie ensuite  de prolonger sa lecture par les moments les plus exaltants d'une  vie fort riche et très agitée et pas seulement sur le plan amoureux .

Ce que je reproche aussi à cette publication, c'est de ne rien dire du contexte, une demi-page sur Casanova lui-même, son époque, ses idées, son style, c'est bien peu:  allez donc  voir ailleurs!  Soit!  Parfois, cependant, comme ici,  livrer le texte brut en pâture, c'est une forme de trahison. C'est du moins ainsi que je le ressens! 

L'histoire maintenant?
 Casanova, (1725- 1798), au service du gouverneur des galères vénitiennes à Corfou, est amené à servir aussi M. F, le récent époux d'une jeune femme de 17 ans qui se distinguait par sa beauté et sa galanterie. Il la séduit assez vite par des compliments et des petites attentions quotidiennes et il finit de conquérir son cœur grâce à une parure précieuse  mettant en valeur quelques mèches de sa chevelure. La belle est conquise mais ne se donne pas. Elle lui accorde ses lèvres, minaude et s'avoue très heureuse de cette situation au grand désespoir de Casanova qui voudrait bien plus.Un soir de grande ardeur, tronquée, comme à l'habitude, par la volonté de sa bien aimée, il doit rentrer bredouille chez lui.   En désespoir de cause, dépité,  il finit  la nuit dans le lit de la plus convoitée des courtisanes de l'endroit. . Quelques jours après, un mal qu'il ne connaît que trop, se déclare qui le force à se soigner et à s'éloigner pendant deux mois au bout desquels il se voit licencié pour trahison  du lit de Madame F. qui  entre temps s'est  amourachée de quelqu'un d'autre et pour tout dire, du supérieur de son époux!   "Elle l'aima constamment jusqu'à ce qu'il mourut d'une phtisie. Elle devint aveugle vingt ans après et je crois qu'elle vit encore."  

Un classique: le voyeur à la fenêtre. Comme par hasard , la chambre de Casanova se trouve juste en face de celle de Madame F.  
" Je me tenais  souvent derrière les rideaux  de la fenêtre la plus éloignée  de celles de la chambre où elle  couchait...  une chambre contiguë ... qui était en flanc en suivant l'angle;  de sorte que  pour voir tout  l'intérieur de la sienne je n'aurais pas même eu besoin de me mettre à la fenêtre. 
J'aurais pu la voir sortir de son lit, et jouir d'elle dans mon imagination amoureuse; et elle aurait pu accorder ce soulagement à ma flamme sans se compromettre en rien, car elle pouvait se dispenser  de deviner que j'étais aux aguets. c'était cependant ce qu'elle ne faisait pas. Il me semblait qu'elle ne faisait ouvrir ses fenêtres que pour me tourmenter.  Je la voyais dans son lit.  Sa femme de chambre venait l'habiller se tenant devant elle  d'une façon que je ne la voyais plus. ... J'étais sûr  qu'elle savait que je la voyais;  mais elle ne voulait pas me donner le mince plaisir de faire un mouvement qui aurait pu me faire conjecturer qu'elle pensait à moi. 


A lire aussi les biographies  de Philippe Sollers : Casanova l'admirable ou celle de Chantal Thomas: Casanova, un voyage libertin.

Madame F. de Jacques  Casanova de Seingalt. 1745 (Collection Folio) Extraits d' Histoire de ma vie.
Tableau: Auguste Leroux: Casanova et Madame F.