mercredi 28 novembre 2012

Agent Secret X-9, vol.1, Dashiell Hammett, Alex Raymond, ma BD du mercredi




Il s'agit ici du premier volume dont le héros est l'agent secret X9 qui a eu son heure de gloire dans le quotidien américain Evening Journal en 1934. Dashiell Hammett qui l'a créé est  alors un romancier très célèbre surtout connu pour ses romans La Moisson Rouge et Le Faucon Maltais, adapté en 1941 par John Huston avec Humphrey Bogart
C'est à ce moment-là, au plus fort de sa popularité que le magnat de la presse William Randolph Hearst lui commande un strip quotidien pour concurrencer le Dick Tracy de Chester Gould
On recrute le jeune dessinateur Alex Raymond, l'auteur du futur Flash Gordon,  de Rip Kirby. A eux deux , ils publient 400 bandes quotidiennes, inventant ainsi le polar moderne. Leur style est brutal, direct, très efficace, entièrement tourné vers l'action tout en prenant soin de ne pas dévier de la morale de cette époque de l'avant-guerre  et de la grande dépression américaine. 
Cette édition présente l'avantage de respecter la présentation très particulière de la publication de ces bandes quotidiennes faites de trois à  quatre dessins rectangulaires.



Sur les trois histoires racontées dans ce volume, c'est la plus longue que j'ai préférée : X-9 contre le Dominateur.
C'est une histoire d'espionnage, de poursuites en voitures, de coups de poing entre les agents du FBI et les gangsters. On y trouve une femme fatale et vénéneuse,  un majordome véreux, des journalistes trop curieux, et un cerveau mystérieux qui dirige l'organisation du crime, ce fameux Dominateur que l'on ne voit jamais. 
Ce que j'aime, c'est l'atmosphère rétro de ces années trente-quarante à New York, la simplicité des actions entreprises, la naïveté des tirs, de face, de dos, de près, de loin. On tire comme on respire. Tout le monde est armé, se  déguise à un moment ou à un autre,  est fait prisonnier, se défait de ses liens en un rien de temps, trahit ses amis, ment, risque la mort à tout moment. 
J'y ai retrouvé à la fois de la nostalgie pour l'époque évoquée et de l'amusement pour tant d'allégresse dans les scènes évoquées, comme dans les vieux films en noir et blanc, un peu sautillants, un peu trop rapides et trop attendus aussi. On devine ce qui va se passer mais c'est un plaisir de constater qu'on a vu juste et les rebondissements s'enchaînent ainsi sans qu'on ait le temps de s'ennuyer. 
J'ai été ravie de me plonger dans ces histoires très datées mais si évocatrices. On est très loin des séries d'aujourd'hui si effrayantes, type Walking Dead par exemple! 
Agent Secret X-9, volume 1,  Dashiell  Hammett, Alex Raymond, 1934/1935, L"affaire Martyn,  X-9 contre le dominateur, Le mystère des armes silencieuses. (Futuropolis,  format à l'italienne, 1980)



Top BD des blogueurs 2012: 15/20

Yaneck propose un challenge CLASSIC'S BD auquel je me suis inscrite.


J'ai appris, à ma plus grande surprise, qu'en 2011, 4800 nouveautés BD avaient été publiées  et que le nombre de BD publiées en France avait presque triplé depuis 2000. (Source: rapport du ministère de la culture)

Alex, Amandine, Arsenul, Asphodèle, Benjamin, Carole, choco, 

Chrys, CristieDelphine, Didi, Dolly, Emmyne, Estercalim,Hilde, 

Hélène, Hérisson08, Iluze, l' Irrégulière, Jérôme, Kikine,

La-ronde-
des-post-itLirepourleplaisir, Lou,Lounima, Lystig, Mango,  


Manu, Margotte,   Marguerite,  Marie, Marion, Mathilde, Mélo,   


MissAlfie, Miss Bouquinaix,  Moka, Mo',NatioraNoukette,  OliV', 


Pascale, Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet, Soukee, Syl, 


Theoma, Un amour de bd,  Valérie, Sophie/Vicim, Syl, Vero, Wens, Yaneck


Yoshi73,Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

lundi 26 novembre 2012

Rêves de garçons de Laura Kasischke


Tous les ans, on raconte des histoires autour du feu de camp. (…)  Année après année, on répète les mêmes histoires – épouvantables, terrifiantes et véridiques- et il y a toujours des filles pour se cacher le visage dans les mains pendant le récit.

Un jour il y eut celle-ci:
La jeune fille qui, un après-midi d’été, file en douce de Pine Ridge, la colo des pom-pom girls, avec deux copines dans une petite voiture de sport rouge, et qui sourit à deux garçons à bord d’un break mangé par la rouille. 

Ainsi est-on averti, dès l'avant-propos, qu'il va se passer quelque chose d'atroce dans un récit en apparence léger et charmant dont les héroïnes sont trois jeunes  américaines qui  passent quelques jours d'été  vers la fin des  années 70 dans un camp de vacances  pour pom-pom girls. Un jour, elle décident de fausser compagnie à leur groupe pour aller se baigner  dans un mystérieux lac tout proche. Elles sont gaies, insouciantes, un peu exaltées dans leur décapotable et lorsqu'elles rencontrent deux garçons dans une voiture  toute rouillée,  Krystie, la narratrice toujours aimable et de bonne humeur, ne peut s'empêcher de leur sourire.  A partir de ce moment, les jeunes gens les suivent et essaient de les poursuivre mais leur voiture n'en est pas capable. Cependant l'impression d'être suivies en permanence  et épiées ne quitte plus les trois amies. Un climat d'angoisse s'installe y compris pour le lecteur.  Les deux voitures se croisent à nouveau  et le pire peu à peu s'installe.
Je croyais avoir deviné la suite mais j'étais très loin du compte et n'ai rien vu venir. La fin m'a laissée sans voix; je ne m'y attendais pas du tout et c'est la force  du récit d'obliger le lecteur à reconsidérer  toute l'histoire avec ce qu'il sait désormais. 
On a parfois reproché à l'auteur de  trop laisser traîner l'arrivée du coup de théâtre mais pour moi c'est ce qui fait toute la force de l'aventure. 
Je compte bien  lire d'autres romans de Laura Kasischke maintenant.

Autres avis chez Babelio, Kathel, Yspaddaden, entre autres. 

Rêves de garçons de Laura Kasischke, (Livre de Poche, Christian Bourgois éditeur, 2006, /2009, 250 pages) titre original: Boy Heaven, Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy.
Merci au livre de Poche pour ce partenariat.

dimanche 25 novembre 2012

Poètes de Bretagne de Charles Le Quintrec


70 noms de poètes bretons sont cités dans ce recueil qui vient d'être augmenté et  réédité. Cette liste commence à Chateaubriand et finit par ...Charles le Quintrec lui-même. Au passage, je note aussi  Victor Hugo, breton par sa mère, Tristan Corbière, de Morlaix, (le meilleur de tous, pour moi à l'exclusion des deux premiers déjà cités, bien sûr, bien que Chateaubriand soit un prosateur sublime mais pas un poète, pourquoi l'avoir ajouté dans cette édition?) Villers de l'Isle-Adam, de mon pays  de Saint-Brieuc, Anatole Le Braz, Charles le Goffic, Saint-Pol Roux, Victor Segalen, Alfred Jarry, Max Jacob, André Breton, Benjamin Perret, rené-Guy Cadou, Eugène Guillevic, Hervé Bazin, Henri Queffélec, Pierre-Jakez Hélias, Christian Querré, de Binic, Yann Queffélec
Il me reste à découvrir les autres.

A tout seigneur, tout honneur, voici un poème de Charles  Le Quintrec: 

Le poème

Le poème sera notre seule aventure.
Nous l'écrirons avec des encres de couleur
Et nous le porterons telle une déchirure
Ce poème que nous n'apprendrons pas par cœur.

Les arbres chanteront la complainte des arbres
Et les villes jamais n'oublieront ce chant-là
Les hommes rouvriront le grand livre des bardes
Chaque page tachée de sang entre leurs doigts.

Notre poème n'a pas d'âge. Mon poème
Je le veux jeune comme un riant écolier
Qui tend l'oreille aux silences de son plumier
Où se meurent des hannetons et des étoiles. 

Délivrance des mots
Nous voici délivrés
Le livre de la nuit contient toutes les preuves
Et les dix mille fleurs sur les dix mille fleuves
Annoncent du soleil la jeune éternité.  

"D'entrée de jeu, je suis tenté de dire qu'il n'y a plus de poésie française. Les derniers poètes sont tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale ou sont morts des suites de la guerre . Quelques-uns - Claudel, Valéry - qui avaient échappé aux massacres, n'ont pas de postérité. Le désert s'est assombri, est devenu néfaste. 
Jamais - les anthologies le prouvent - nous n'avons recensé tant de poètes; jamais l'œuvre n'a été à ce point absente. 
Plus les poètes contemporains déifient le sacro- saint Langage, plus ils cherchent à le dénaturer. 
Ce que ne font pas nos Bretons. (...)
Les poètes bretons, ce sont des tragiques.
Il n'y a pas de parfumeurs, ni de joyeux drilles, ni de divins bouffons chez les poètes de la lande. La grande majorité d'entre eux est incapable de vous ficeler quelques acrostiches et ne savent pas les lais pour les reines. De leur ignorance monte un chant plus âpre, plus instinctif, et je serais tenté de dire, plus authentique.
"Bretagne est univers."  Ce mot de Saint-Pol Roux, il faut l'entendre avec modestie. Elle favorise tous les passages vers l'imaginaire."

«La poésie, s'il me fallait la définir [...], je dirais que c'est un battement d'étoiles dans une nuit sans limite.» 
« Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi. »

Poètes de Bretagne - Anthologie de Charles Le Quintrec,  édition revue et augmentée, (La petite vermillon, La table Ronde, 1980, 2008, 477 pages,70 poètes)

Charles Le Quintrec est un écrivain et poète français, né le 14 mars 1926 à Plescop dans le Morbihan et mort le 14 novembre 2008 à Lorient.
Challenge de Lystig

vendredi 23 novembre 2012

Joyce Carol Oates, Petit oiseau du ciel

Krista et Aaron, Aaron et Krista,  comme des Romeo et Juliette américains d’aujourd’hui,  attirés, déchirés,  repoussés, interdits l’un à l’autre à cause de leur histoire familiale.
J’ai aimé, j’ai aimé, j’ai beaucoup aimé.

Krista d’abord puis Aaron racontent tour à tour leur vision du dramatique événement qui a détruit leur vie, depuis leur adolescence jusqu’à ce qu’ils se retrouvent à l’âge adulte.

Les faits: Krista Diehl et son frère Ben vivent heureux en famille et au collège dans la petite ville de Sparta, dans l'état de New York. Ils apprécient particulièrement leurs sorties avec leur père  dans le bar où la jolie et pétillante serveuse Zoe Kruller  les accueille si gaiement en leur offrant de succulentes glaces jusqu’au jour où celle-ci est retrouvée assassinée chez elle.
On ne retrouve pas  le coupable mais deux hommes sont fortement soupçonnés: le mari de Zoe dont elle vient de divorcer  et qui sombre dans l’alcoolisme et son  amant, Eddy Diehl, le père de Krista,  obligé dès lors  de divorcer à son tour et de s’éloigner de ses enfants. Son fils Ben est immédiatement persuadé de la culpabilité de son père à l'inverse de sa sœur qui s'accroche à l'idée de son innocence. 
Aaron, le fils de Zoe, lui aussi défend son père et souffre de cette situation mais, contrairement à Krista qui veut se faire oublier, il se montre agressif et querelleur, un dur parmi les durs, un bad boy, séduisant et séducteur mais solitaire. 
En secret, chacun épie l'autre, au collège, dans leur quartier, partout où ils  le peuvent mais sans jamais le montrer. Obsédés l'un par l'autre, ils éprouvent autant d'attirance et de curiosité que de répulsion, de peur et de haine. 
Au milieu de toute cette noirceur familiale et urbaine où règnent la violence, l'alcool, la drogue, surgit un amour étrange et silencieux, fait de non-dit, de rejet, d'abandon, de danger, de  protection et de déchirement. 
Comment résister  à une telle passion, à tant de folie, de fureur et de désir de vivre une nouvelle vie, de tout recommencer? 

Comment ne pas aimer un tel roman? Je passe sur le récit d'Aaron, un peu répétitif d'une histoire que l'on connaît déjà, ce n'est qu'un tout petit bémol face à l'admiration éprouvée par ailleurs. 
J'ai lu de nombreux livres de cette romancière, Hudson River, Le Musée du Dr Moses,  Sexy,  
Les Chutes,  mais ce roman-ci ne ressemble à aucun autre.  J'ai beaucoup  aimé cette lecture. 

L'avis de Cynthia , convaincue aussi.

Joyce Carol Oates, Petit oiseau du ciel, roman traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban (Éditions Philippe Rey, 2009/2012, 540 pages)
Merci à Masse Critique de Babelio pour ce partenariat. 

jeudi 22 novembre 2012

Mes envies - cadeaux de Noël 2012

Étant donné l'afflux des publicités de jouets et de gadgets  que l'on commence à voir un peu partout, je sens venir l'habituelle question: que  veux-tu cette année comme cadeau pour les fêtes?  Noël, le premier de l'an et mon anniversaire tombant pendant ces vacances, c'est mon seul véritable cadeau annuel. L'affaire est donc d'importance et mérite que je m'y arrête un peu. L'expérience aidant, je suis désormais bien guérie de mon désir optimiste de laisser se  jouer la belle  comédie  de la  surprise que l'on découvre en ouvrant le paquet. Trop d'expériences malheureuses me reviennent en mémoire pour que je ne fasse pas ma petite liste, ce qui, finalement rassure tout le monde  et moi, la première, évidemment.

Personne ne s'étonnera que ce soit uniquement des livres que je demande. Qu'est-ce qui pourrait m'intéresser davantage? La nouveauté cette année, c'est que je vais glisser dans ma liste des audio-livres que j'ai appris à aimer écouter pendant mes déplacements.

J'écoute d'ailleurs en ce moment le Prix Goncourt, lu très agréablement par Pierre-François Garel: Extrait ICI (éditions Thélème) J'aimerais aussi le lire maintenant.



Ensuite un livre d'art me fait  toujours  plaisir, celui-ci par exemple qui vient d'obtenir
Le Prix du Cercle Montherlant– Académie des Beaux-Arts. L'art persan de Henri Stierlin (Imprimerie nationale)



Bon, voilà déjà deux belles propositions mais la liste ne fait que commencer.  J'ai encore du temps pour la compléter.  Pas de précipitation comme trop souvent surtout!  Il me faut  choisir avec soin les autres titres. C'est une affaire sérieuse, non mais... qui mérite un peu de réflexion! (Les suggestions sont les bienvenues)

Et voici un troisième souhait: Léon Mazzella, Chasses furtives, aux éditions Passiflore. Un roman grâce auquel je pourrai enfin poursuivre le challenge de Lystig sur les régions, ici "les prairies humides qui bordent l’Adour ... la montagne basque." 


"Un roman dans lequel la poésie des matins blancs tient une grande place, qu’elle partage avec la pudeur et avec la solitude heureuse d’un jeune homme sauvage. Jean est un séducteur d’oiseaux."
Prix Jacques Lacroix de l’Académie française et Prix François Sommer

mercredi 21 novembre 2012

New York, mi amor, de Legrand, Tardi, Grange, ma BD du mercredi


Quelle couverture superbe que ce dessin de Tardi avec les fiers gratte-ciel new yorkais s’élevant sur un ciel rouge sang! Pas besoin de chercher ailleurs les raisons de mon choix.

New york mi amor est un recueil de quatre histoires  dont l’action se déroule à New York dans les années 1980.
  
Seule  la première bande dessinée est longue: «Tueurs de cafards»  qui raconte la vie de Walter, un misérable employé chargé de tuer ces bestioles dans les grands immeubles du centre. Tout est grisaille autour de lui, les rues, les bâtiments, les longs couloirs vides qu’il explore. On ne voit que lui, seule tache de couleur avec sa combinaison d'un rouge flamboyant au nom de Blitz, son entreprise.

A quarante ans, c'est un solitaire qui  vit avec sa mère adoptive, paralysée. Il rentre de Berlin où sa mère biologique l'a rejeté dès leur première rencontre. Est-ce par désespoir qu'il presse un jour le bouton d'ascenseur  du treizième étage d'un immeuble alors qu'il sait qu'il n'existe pas de treizième étage à New York? 

Il tombe alors sur une conversation de conspirateurs qui prévoient un massacre. Il se livre à son  collègue et à partir de ce moment  sa vie bascule dans la violence, au milieu de complots, de bandes mafieuses, de chantages et de poursuites où on frôle le fantastique. 

C'est une ville très noire qui est dessinée ici, pas du tout New York, la flamboyante, mais les dessins la détaillent avec une telle justesse, un tel talent que cette aventure, qui n'a rien en soi  pour me plaire, a cependant réussi à me séduire. 


J'ai aimé aussi  "It's so Hard", la vie malheureuse d'un sosie bossu de John Lennon, le jour du meurtre du chanteur et plus encore, dans "Le meurtrier de Hung", j'ai aimé le récit de la vengeance de Loan,  une jeune vietnamienne dont le fils a été tué  par un soldat américain qu'elle finit par retrouver. 

Voilà un bel album sur New York dans les années 80, vue par un dessinateur inspiré, sur des scénarios dignes des films noirs de Scorsese que j'aime tant. 

New York Mi Amor de Legrand, Tardi, Grange, (éditions Casterman, 94 pages)

Tueur de cafards, It's so hard, Manhattan, Le meurtrier de Hung.




16/20

Bienvenue cette semaine à Miss Bouquinaix, le Blog des livres qui rêvent

Alex, Amandine, Arsenul, Asphodèle, Benjamin, Carole, choco

Chrys, CristieDelphine, Didi, Dolly, Emmyne, Estercalim,Hilde, 

Hélène, Hérisson08, Iluze, l' Irrégulière, Jérôme, Kikine,

La-ronde-des-post-it, Lirepourleplaisir, Lou,Lounima, Lystig, Mango,  

Manu, Margotte,   Marguerite,  Marie, Marion, Mathilde, Mélo,   

MissAlfie, Miss Bouquinaix,  Moka, Mo',Natiora, Noukette,  OliV', 

Pascale, Paulinelit, Sandrounette, Sara, Sofynet, Soukee, Syl, 

Theoma, Un amour de bd,  Valérie, Sophie/Vicim, Syl, Vero, Wens, Yaneck

Yoshi73,Yvan,   Mr Zombi, 32 octobre,

mardi 20 novembre 2012

Doodle, Journée mondiale de l'enfance 2012, Victor Hugo

                                               











20 novembre 2012: journée mondiale de l'enfance


Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.

Victor Hugo 

lundi 19 novembre 2012

Faire un point blog, parfois.

Hier, dimanche, le billet  de Yaneck  (Les Chroniques de l'Invisible), m'a donné envie de faire le point sur mon blog et de reconsidérer mes raisons de le tenir. 
Il se plaint que ses commentaires diminuent bien que le nombre de ses visiteurs reste constant.
Ecrire une chronique est en soi intéressant, mais échanger à propos des livres lus est quand même un sacré plus, qui me manque pas mal aujourd'hui.
Il essaie ensuite de trouver des explications. Allez le lire, c'est très intéressant surtout quant à sa conclusion!

 Féminine, la blogo littéraire? Oui, c'est évident mais c'est déjà moins vrai pour les BD. Les lecteurs masculins semblent lire davantage de mangas, Comic's et autres séries pleines de fureur et  d'action que les filles mais ils laissent moins de commentaires 


Ce qui me fait me demander une fois de plus pour quelles raisons je passe autant de temps à écrire, à lire des billets et à échanger mes impressions de lecture  malgré un emploi du temps plus chargé que les années précédentes, ce qui ne fait pas toujours l'unanimité autour de moi...
Je me pose d'autant plus cette question en ce moment que j'ai parfois bien envie de tout envoyer promener et de tout arrêter pour des raisons bêtement techniques qui me plongent dans un embarras indescriptible  et me renvoient à mon impuissance phénoménale en ce domaine. Je suis à la merci des bonnes volontés amicales ou familiales pas toujours très disponibles en ce moment. 
Il faut dire que depuis l'été j'en ai vu de toutes sortes! D'abord, malgré toutes les précautions d'usage,  un virus m 'a obligée à changer de matériel, puis l'internet m'a joué des tours à plusieurs reprises, mais ce ne serait rien, le pire c'est lorsque Blogger a supprimé d'office l'ancienne interface m'obligeant à m'adapter et dans la précipitation, j'ai dû faire une fausse manœuvre ou sauter une étape, toujours est-il que c'est comme si j'avais arrêté mon blog depuis la mi-septembre pour les sites de référencement. J'ai l'erreur 404, autrement dit mes pages sont introuvables depuis cette date mais cependant visibles pour les visiteurs. Bizarre! J'étudie de nouvelles possibilités. 

Se pose alors la question de savoir pourquoi continuer si ce n'est  pour laisser des traces? A l'origine, il y a trois ans et demi, j'ai ouvert mon blog pour ça uniquement. Au lieu d'écrire  sur mes lectures dans des cahiers qui s'accumulaient au fil des années sans que je les relise vraiment, pourquoi ne pas en profiter pour partager ma passion avec d'autres?

La fermeture totale et définitive des blogs d'Hathaway et de Cuné a été un réel choc aussi. Tant de travail et d'excellents billets, passés d'un seul clic aux oubliettes! Bon, oui, je sais, la vie continue - qui peut, elle aussi s'arrêter en un rien de temps, Crac! et c'est tout un monde qui s'envole. 
(Bon si c'est pour en arriver là,  à ces comparaisons oiseuses, mieux valait peut-être ne pas commencer!)

Conclusion du moment: Mon blog est fragile et n'est pas tant fait pour durer que pour communiquer!   Yaneck a raison. La richesse d'un blog, ce sont ses lecteurs et tant mieux s'ils laissent des commentaires  et si on prend le temps de répondre et d'en laisser aussi, à moins d'être un blog commercial, bien sûr. Cette réflexion en direct (pas de brouillon) m'a fait du bien et m'incite à poursuivre puisque lire/bloguer me fait plaisir. J'en reviens toujours là. Ça te plaît? Ça ne fait de mal à personne? Alors fais-le! 

dimanche 18 novembre 2012

"Petit oiseau du ciel", de Joyce Carol Oates, dans un nid bien terre à terre!

Petit oiseau du ciel ... dans un nid bien terre à terre. 
Le livre bouleversant de beauté dans lequel je suis plongée!
C'était une époque confuse! - un tourbillon fou de feuilles mortes dans une tempête, à vous donner envie de fermer les yeux, de fermer les yeux et de hurler Allez-vous-en!
 Une époque confuse, et les souvenirs d'un enfant ne sont pas fiables parce que aucun enfant ne pense en termes de calendrier, de dates. Aucun enfant ne pense en termes logiques avant, après.  En termes causals Ceci, à la suite de cela. Ceci, une conséquence de cela. Un enfant pensera C'est ici, maintenant. Voici ce qui se passe, maintenant.(p.179)
Petit oiseau du ciel, Joyce Carol Oates, (éd. Philippe Rey, 2012, 539 pages), Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban 

Annus mirabilis de Philippe Larkin

Les rapports sexuels ont commencé
En mille neuf cent soixante trois
(Ce qui était plutôt tard pour moi) -
Entre la fin de l'interdit sur Chatterley
Et des Beatles le premier trente-trois.

Jusque là il n'y avait eu
Qu'une sorte de marchandage.
Une dispute pour une bague,
Une honte qui commençait à seize ans
Et s'étendait à toute chose.

Puis soudain la querelle a sombré:
Chacun a ressenti la même chose,
Et chaque vie est devenue
Une martingale géniale,
Un jeu absolument imperdable.

La vie n'a donc jamais été meilleure
Qu'en mille neuf cent soixante-trois
(Quoique juste un peu trop tard pour moi) -
Entre la fin de l'interdit sur Chatterley
Et des Beatles le premier trente-trois.

















Sexual intercourse began
In nineteen sixty-three
(which was rather late for me) -
Between the end of the "Chatterley" ban
And the Beatles' first LP.

Up to then there'd only been
A sort of bargaining,
A wrangle for the ring,
A shame that started at sixteen
And spread to everything.

Then all at once the quarrel sank:
Everyone felt the same,
And every life became
A brilliant breaking of the bank,
A quite unlosable game.

So life was never better than
In nineteen sixty-three
(Though just too late for me) -
Between the end of the "Chatterley" ban
And the Beatles' first LP.

Philip Larkin  (1922-1985)
La vie avec un trou dedans, (éditions Thierry Marchaisse)
Traduction de Guy le Gaufey avec la collaboration de Denis Hirson

samedi 17 novembre 2012

Foujita, Le Maître du Trait, Anne Le Diberder


C’est un bel album, séduisant à première vue, sur un peintre que j’aime bien. On dirait un de ces catalogues d’exposition dont je suis friande sauf qu'il présente un des plus gros défauts qui soit à mes yeux: il est illisible! Ma vue n’est pas en cause ni la lumière de la pièce, c’est tout simplement  que  l’encre choisie est gris pâle sur fond blanc!  Au bout d’une page, je suis obligée  d’abandonner ma lecture! Tant pis, je me  contente des dessins et des peintures  qui suffisent à faire mon bonheur. Quel dommage malgré tout ! 

Le Mot de l'éditeur :
Dans les années 1920, « le plus japonais des Parisiens et le plus parisien des Japonais », selon ses propres termes, est une figure centrale de l’Ecole de Paris. Adulé, fêté, Foujita fut l’enfant chéri de Montparnasse. Des décennies parisiennes à ses dernières années dans son atelier de Villiers-le-Bâcle en Essonne, cet ouvrage est l’occasion d’une redécouverte: celle d’un artiste qui sut allier Orient et Occident avec finesse et subtilité, tout à la fois fier de ses origines japonaises, amoureux de la France et de la culture européenne. Riche d’œuvres et de photographies inédites, il permet de saisir la singularité de celui que ses contemporains ont souvent qualifié de magicien, tant la maîtrise de son trait, la délicatesse de ses coloris et le raffinement de ses œuvres les subjuguaient.

                                                             Les Fables de la Fontaine

                                                                    Au café, 1949

                                                                 Kiki de Montparnasse



                                                                  Nus de Foujita

Foujita, Le Maître du Trait,  Anne Le Diberder, conseil général de l’Essonne, (Èditions Philippe Picquier, 2008, 256p.)
En savoir plus sur le peintre Léonard Tsugouharu Fujita 1886-1968
Foujita monumental ! Enfer et paradis, Anne Le Diberder, David Liot, Collectif.
Maison atelier Foujita, 7, route de Gif, 91190 Villiers-le-Bâcle

jeudi 15 novembre 2012

Sonia Rykiel par Judith Perrignon: N'oubliez pas que je joue.


Le but de ce livre c'est de pouvoir sortir et de trembler sans se cacher.
Parce que j'ai beaucoup apprécié le livre de Judith Perrignon sur le peintre Garouste: "L'Intranquille", je n'ai pas hésité à choisir celui qu'elle vient d'écrire avec et sur Sonia Rykiel. N'oubliez pas que je joue. Il y est question de la maladie de Parkinson que la couturière a choisi de cacher pendant une dizaine d'années pendant lesquelles elle se tient droite et fait mine de  rien mais vient le moment où il lui est de plus en plus difficile de cacher ses tremblements (P. de P. devient son juron favori). Elle évoque alors sa dernière grave maladie, une pyélonéphrite suivie d'une septicémie .
Comme tous les créateurs, je ne peux parler d'autre chose que de moi. Je ne me quitte jamais.

Pourquoi ce livre? Pour vivre, accepter, faire accepter, comprendre.
Pour me permettre de ne pas cacher mes mains, mes jambes, ne pas me dissimuler.

Les souvenirs sont racontés par Judith Perrignon et les interventions de Sonia Rykiel sont en italique et au présent.
Ma vie pourrait s'arrêter, ce qui me fait hurler de peur.
Je suis hallucinée, j'ai mal au corps, j'ai des migraines ébouriffantes qui sont là comme un malentendu.
Je suis une non dormeuse, une qui ne dort presque pas. Je vis avec ce non-dormir.
Pourquoi suis-je devenue cette femme interdite de faire ce qui lui plaît? 
Le vrai m'épuise.
Ne pas avoir peur, c'est ça le bonheur. Je suis le contraire de ça.
Mentir faisait partie de ma vie mais ça ne va plus.

Une incontestable envie de se raconter. J'ai porté quelques vêtements à sa griffe dans mes années de grande minceur et je me sentais bien dedans. Pour tout cela respect et merci.
"N'oubliez pas que je joue". Sonia Rykiel et Judith Perrignon, (L'Iconoclaste, mars 2012)