mardi 31 janvier 2012

Lectures de janvier 2012

Ce mois-ci, j'ai eu la chance  de  lire de  beaux  romans. Est-ce la raison pour laquelle j'en ai lu moins  que d'habitude? Peut-être!  Neuf livres dont un  essai, un livre de Mémoires, un  avec de la correspondance, un de nouvelles,  un  thriller, une enquête dans le Japon médiéval  qui est aussi le premier roman de notre ami Ötli  et les quatre BD du mercredi. Je les donne ici en commençant par les derniers que je viens de lire. 

Quel joli petit tableau de Dorothy Parker: nouvelle mordante, piquante, acide, brève et  méchante  mais d’une féroce lucidité sur les apparences du bonheur familial.   

La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe:  Brillant récit satirique, dans un monde occidental très déstabilisé  par les nouvelles technologies et les bouleversements sociaux des années  2010.

Correspondances de Frédéric Berthet, 1973-2003.  un rendez-vous manqué.

Totally Killer de Greg Olear: Drôle, tonique, bouillonnant d’idées et de références littéraires, un rien satirique et moqueur, avec  du sexe, du pouvoir et de la richesse en guise de miroir aux alouettes pour  les pauvres  jeunes diplômés  au chômage qui sont  les héros de l’histoire,


Le livre d’Hanna de Geraldine Brooks: un livre plein d'humanité, une leçon de tolérance et d'humilité.

Échapper aux tueurs de Matthieu de Boisséson: Un livre d’amateur éclairé pour un public d’initiés ou de dilettantes cultivés.  Un peu léger à mon goût.
La folle du logis de Rosa Montero: très bel essai sur le métier d'écrire.

Mémoires du règne de Louis XIV, Louis François du Bouchet, marquis de Sourches ou les souvenirs d' un mémorialiste patient et sérieux

Le sang des cerisiers de T.S. Ötli: Un premier roman où l'amour de l'auteur pour le Japon  et ses connaissances  historiques  se ressentent  avec plaisir à chaque page.

Enfin les quatre BD du mois:


Le chien dans la vallée de Chambara de Hugues Micol: lecture agréable  mais  pas non plus un coup de cœur.


Walking Dead,T1, Le passé décomposé: série puissante, violente mais attachante aussi.
Il était une fois en France, T5, Le petit juge de Melun par Fabien Nury et Sylvain Vallée: Classique dans sa présentation, le choix des couleurs  et le déroulement de l’intrigue,
mais beaucoup d'habileté et de maîtrise  donnent l' impression d'une grande  facilité. Agréable.

Magasin général, T7, Charleston, de Loisel et Tripp: avant-dernier tome d'une série déjà presque mythique.

lundi 30 janvier 2012

Angoulême 2012, les Prix.


Jean Claude Denis s'est vu attribuer le Grand Prix  du festival d'Angoulême 2012. Il a été préféré à Manu Larcenet, Lorenzo Mattotti et Cosey. C'est donc lui qui  succèdera à Art Spiegelman et qui présidera le festival  2013. (En savoir plus ICI, )

Le Fauve d'Or, Prix du meilleur album,  va à Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle  (Delcourt)
( voir les billets de OliV') 

Le Fauve Prix Spécial du Jury à  Frank et le congrès des bêtes de Jim Woodring (L'Association)

Le Fauve de la Série, à Cité 14 - Saison 2,  Chers corrompus de Pierre Gabus et Romuald Reutimann (Les Humanoïdes Associés)

Le Fauve de la BD FNAC à Portugal de  Cyril Pedrosa, (Dupuis) Billets de Mo',  Yvan,  Hélène, Ys, 

Le Prix Jeunesse,  à Zombillénium 2 - Ressources humaines de Arthur De Pins ( Dupuis) Billets de Sara, Theoma Noukette, Manu, Alex, Yaneck, 

Le Prix Intergénérations,  Bride Stories 1, de Kaoru Mori (Ki-oon) Billet de Choco, Emmyne, 1 Emmyne, 2, Jérôme, 

Le Fauve Regards sur le monde à Une vie dans les marges 2 , de Yoshihiro Tatsumi (Pierre)

Le Fauve de l’Audace, à Teddy Beat de Morgan Navarro (Les Requins Marteaux)

Le Fauve Révélation à TMLP Ta mère la pute de Gilles Rochier (6 Pieds Sous Terre) Billet de Yvan, 

 Le Fauve Patrimoine à La Dynastie Donald Duck,  4 - Les mystères de l'Atlantide et autres histoires de Cart Barks (Intégrale)

Le Prix Polar de la  SNCF à  Intrus à l'étrange de Simon Hureau (La boîte à bulles)

Le Prix Polar à  La Faute aux Chinois  de Aurélien Ducoudray et François Ravard (Futuropolis)
(Résultats plus complets chez BD' Gest)

dimanche 29 janvier 2012

Quel joli petit tableau de Dorothy Parker

C'est avec délice que je viens de relire une des histoires  de ce recueil de 16 nouvelles,  mordantes, piquantes, acides, bref méchantes en définitive mais d’une féroce lucidité sur la vie en société. Je suis charmée, subjuguée, amusée aussi par tant de talent!
Chacun des récits de Dorothy Parker  est une petite merveille, une caricature finement ciselée, sèche et claquante à souhait qui,  comme un projecteur, illumine certains ridicules des couples dans leur vie  mondaine  ou restituent leurs pensées sombres et secrètes derrière les apparences policées et souriantes.  Mon précédent billet ICI

M. Wheelock est occupé à couper la haie de son jardin. 
Mme Wheelock est assise sous le porche impeccable de leur charmante maison en stuc. Elle recoud des boutons.
Leur fille, âgée de cinq ans,   joue tranquillement sur le chemin de gravier  qui traverse la minuscule pelouse.
Ils se parlent de choses et d’autres et se sourient de temps en temps.  
C’est une charmante et tranquille soirée d’été.
Mme Cole, une voisine, douce mais stérile, qui passe au bras de son mari,  reste un moment à contempler la scène et, soupirant avec volupté, s’exclame:
«Quel joli tableau!»

Oui mais voilà: contrairement à nous, lecteurs, elle ignorait les pensées secrètes qui agitaient chaque membre de ce charmant trio! Elle se serait enfuie rapidement!  
"Oh! et puis zut!"  Vite demi tour! 

Quel joli petit tableau. (1922)
Dorothy Parker (Thirteen Short Stories.) Mauvaise journée demain

Qui est Dorothy Parker? 
Écrivain et chroniqueuse,  (1893-1967)  elle fut, durant l'entre-deux-guerres, une des plumes les plus redoutées de la scène critique et intellectuelle new-yorkaise. Elle fut l'amie des Fitzgerald, de Dos Passos, Hemingway, Gertrude Stein, ou de Louise Brooks et mourut seule dans un hôtel de Manhattan. Elle avait proposé pour son urne funéraire l'épitaphe: «Pardon pour la poussière.»

samedi 28 janvier 2012

La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe

Tout commence par un article de journal où on apprend qu’un VRP a été retrouvé nu dans sa voiture bloquée par la neige  sur une route au nord de l’Ecosse. A ses côtés on a trouvé deux bouteilles de whisky vides, deux cartons renfermant 400 brosses à dents et un grand sac-poubelle rempli de cartes postales d’Asie. Il s’agit de Mr Maxwell Sim, 48 ans,  domicilié à Watford, en Angleterre, spécialiste de produits d’hygiène bucco-dentaire écologiques pour une société mise en liquidation le jour même. 

C’est de  la vie intime de ce Max Sim, un type des plus banals,  dont il est question tout au long de ce roman que j’ai trouvé éblouissant et jubilatoire, un grand moment de lecture.
Le héros n’est qu’un pauvre homme en pleine crise identitaire, frôlant la dépression et souffrant de solitude après l’éloignement de tous les siens. Sa femme l’a quitté avec sa fille, sa mère est décédée très jeune,  son père est la froideur même et son meilleur ami lui en veut pour avoir fait du mal à  son fils. Lui-même, bien sûr,  ne s’aime pas et il est en passe de perdre aussi son travail.
Caricature du loser?  Sûrement! Il cumule tous les clichés: il échoue dans tout ce qu’il fait et son départ d’Australie où il devait se réconcilier avec son père en est l’exemple type. Malgré de belles rencontres dues au hasard généreux ce jour-là, les belles promesses s’envolent aussitôt avec la mort subite de son voisin à qui il racontait sa vie, avec le vol de son portable où était enregistré le numéro de la belle et généreuse Poppy, la nièce de Clive. Très important Clive! Très!  
Bon ce n’est que la goutte d’eau du début de l’action mais il y a tant d’épisodes romanesques,  à la fois fantasques et réalistes  dans ce roman  qu'il faudrait  copier le paragraphe final qui résume l’essentiel de l'intrigue, de l’avis même de l’écrivain,  celui du début, à l'aéroport… Et des personnages tous plus ou moins drôles, ayant un lien avec le passé ou l'avenir de Mr Sim, ce n’est pas ce qui manque ici. Ils foisonnent. L’auteur a pris plaisir à les créer et à jouer avec eux, ainsi , en ouverture et en clôture du récit,  ce beau couple de la chinoise brune et de sa petite fille blonde qui semblent si heureuses en jouant aux cartes, au restaurant de la plage, le deuxième samedi de chaque mois.  
Mais l'auteur  se voit aussi  en tueur en série: ne  fait-il pas  mourir  ses personnages quand il  le veut?     
Cependant, il ne faut pas se tromper,  c’est le lecteur qui est au cœur de ce brillant récit satirique, dans un monde occidental très déstabilisé  par les nouvelles technologies et les bouleversements sociaux des années  2010.  Le romancier, de son propre aveu, est le marionnettiste qui  manipule et tire les ficelles. . Il rappelle cette évidence que c’est lui le maître, l’artiste qui crée ses propres acteurs et les fait disparaître  à volonté, d’un simple claquement de doigts. Il ne faut surtout pas rater la fin, pirouette inattendue mais logique  qui me satisfait pleinement puisqu'elle justifie  le triomphe de l'art en somme. Imagination débridée, drôleries, surprises, humour, tout m'a enchanté et surtout l'optimisme qui finalement se dégage  d'une aventure qui semblait pourtant bien mal partie.
  

La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe
(roman gallimard, traduit de l’anglais par Josée Kamoun, 2011,
(The Terrible Privacy of Maxwell Sim, 2010, 452 p.)
(Roman pour le challenge d'Anne: Angleterre)

Au cas où je n'aurais pas été assez claire,  j'ajoute le résumé  de l'éditeur.
"Max Sim, le protagoniste principal, est un antihéros par excellence, voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille ne le regarde guère, sinon pour rire sous cape), s'acceptant d'ailleurs en tant qu'échec et y trouvant même une certaine paix : l'absence de lutte, enfin.
Savoir s'accepter devient l'un de ses mots d'ordre A force de solitude, il finit par converser avec son GPS au long de ses pérégrinations de commis-voyageur représentant en brosses à dents dernier cri. Il tombe amoureux de cette voix désincarnée, lui imaginant même une personnalité, et les dialogues engagés avec elle partagent le lecteur entre le rire et la compassion. Le drame essentiel réside pourtant dans la relation avec son père, dont il découvre en lisant son journal qu'il était homosexuel et l'a conçu, lui, Max, par accident pourrait-on dire.
Mais il va tout de même essayer de se réconcilier avec ce père et même, de lui faire retrouver son ami de coeur, l'extraordinaire Roger S. Un échec là encore, mais l'échec est l'un des ressorts du comique. Jonathan Coe renoue ici avec la veine comique tout en gardant la même complexité, la même précision, la même habileté que dans ses livres précédents. Tout à la fois drôle, bien construit et situé à la pointe du contemporain, le roman procède par mélange de genres, suite d'échos, de souvenirs récurrents, de parallèles, de rappels, pour tenter de cerner la grand interrogation: jusqu'à quel point la vie peut être considérée comme une fiction?"

vendredi 27 janvier 2012

Trottoir de l'Elysé'-Palace de Paul-Jean Toulet,

Trottoir de l’Élysé’-Palace
    Dans la nuit en velours
Où nos cœurs nous semblaient si lourds
    Et notre chair si lasse ;

Dôme d’étoiles, noble toit,
    Sur nos âmes brisées,
Taxautos des Champs-Élysées,
    Soyez témoins; et toi,

Sous-sol dont les vapeurs vineuses
    Encensaient nos adieux —
Tandis que lui perlaient aux yeux
    Ses larmes vénéneuses.

Paul-Jean Toulet, Contrerimes
(Pau  1867,  Guéthary  1920,  poète français, célèbre par ses Contrerimes, une forme poétique qu'il avait créée. Il fut un des nègres littéraires de Willy, colocataire de Curnonsky, "Le prince des gastronomes",  Francis Carco et Tristan Derème, jeunes poètes s'inspire de lui pour créer leur groupe des "Poètes fantaissites". Frédéric Beigbeder place deux oeuvres de Paul-Jean Toulet (Mon amie Nane et Les Contrerimes) dans le "top-100" de ses livres préférés que constitue Premier bilan après l'Apocalypse.)
Tableau d'Edouard Cortès (1882-1969) Un conseil: cliquer sur la photo pour l'agrandir: ça rend tellement mieux! 

jeudi 26 janvier 2012

Micmac, roman et poésie, Coe et Cros, Romance

Un peu de poésie tôt le matin, ça fait du bien en attendant de terminer un livre magnifique: 
La vie très privée de Mr Sim,le dernier roman de Jonathan Coe (Gallimard),
un vrai roman selon mon cœur. Je me régale et je vais lentement enfin j'essaie mais je dois me freiner tant j'ai envie d'en savoir plus et en même temps je voudrais que ça dure longtemps, ce moment de lecture-bonheur. Je ne sais rien encore de ce livre. Je n'ai pas voulu lire la 4 de couv',  pas voulu faire de recherches sur G**gle. Rien! J'ai seulement aimé jusqu'ici "Testament à l'anglaise".
Mais il a suffi qu'une amie m'écrive: "lis-le, c'est mon livre préféré du moment.", j'ai obéi  et j'ai bien fait:  elle a raison. Ce livre est un enchantement. 
Qui l'a déjà lu?  


Matin moqueur,
Au dehors tout est rose.
Mais dans mon coeur
Règne l'ennui morose.
Car j'ai parfois
A son bras, à cette heure,
Couru ce bois.
Seule à présent j'y pleure.
Romance, Charles Cros, Portrait de Violette HeymannOdilon Redon,1910. 72×92 cm

mercredi 25 janvier 2012

Magasin général, T7, Charleston, de Loisel et Tripp, ma BD du mercredi.

C'est une  série que j'ai  lue d'une traite, beaucoup aimée et commentée ICI,  en février dernier, or j'ai eu la surprise après les premières pages de me rendre compte que je ne savais plus de qui et de quoi il était question. J'étais perdue. Ce n'est pas un tome où on  entre facilement sans savoir ce qui est arrivé précédemment aussi je reprends ici mes résumés.

L’histoire est celle  d’une jeune veuve, Marie, racontée en voix off par son défunt mari, ce qui justifie les nombreux aperçus du village vu d’en haut. Tous deux tenaient le magasin général, le seul commerce du village, l’unique  lien avec le monde extérieur de  ce trou perdu où les hommes valides, tous  bûcherons, sont absents une bonne partie de l’année.
Marie, l’héroïne, pleure son mari disparu. Elle se sent perdue, se croit incapable de continuer à tenir le magasin, mais poussée par les villageois totalement dépendants de cette petite entreprise, elle découvre qu’elle sait conduire et qu’ainsi elle  peut se rendre indispensable à tous.  Le village se remet à vivre et on prend le temps de faire connaissance avec  ses habitants jusqu’au retour des hommes, l’évènement-clé de l’année. (T1)
Dans le  T2, le village appartient de nouveau aux femmes. Marie  a bon cœur,  elle aime rendre service et tous profitent d’elle jusqu’au jour où elle doit  héberger  Serge, un «Français de France», tombé en panne dans ce coin isolé. La neige l’y retiendra longtemps  et  malgré la méfiance envers lui, l’étranger, il se rend indispensable car il a vécu mille expériences,  celle des tranchées, des grands restaurants parisiens et surtout il est vétérinaire. Avec Marie, il offre des dîners succulents à tous les habitants, il intervient lors d’accouchements difficiles, bref il se rend non seulement utile mais il initie le village à une vie plus légère, à des plaisirs plus raffinés si bien qu’à part trois mégères, tous finissent par l’aimer et Marie la première, bien sûr.
A leur retour cette fois, les hommes trouvent leur village bien changé et leurs femmes  trop indépendantes . Ils en veulent au nouveau venu et ce sera la guerre entre les sexes jusqu’à la réconciliation finale. (T3)
Le tome 4 est celui des confessions. Marie souffre mais elle commence enfin à penser un peu plus à elle. 
Le tome 5 sera celui du scandale,  de la séparation/exclusion de Marie qui  part  tout oublier  à Montréal
Le tome 6 insiste sur  le grand vide que son absence a laissé  entraînant les remises en question de chacun et le retour d'une Marie plus aguerrie.  

Dans ce tome 7, il ne se passe pas grand chose en réalité, pratiquement rien mais j'ai bien aimé cette lecture cependant malgré le manque d'intrigue  car on y retrouve l'atmosphère du village canadien du début, gai et commère, chaleureux et rustre. Les habitants  y sont heureux et insouciants. Le véritable changement vient de ce qu'a apporté Marie de Montréal. De beaux tissus, du rouge à lèvres, des idées nouvelles et tout le monde se remet au travail et s'active en conséquence. On coud, on répare, on imagine de nouvelles chaussures, de nouveaux habits. Un air de renouveau plane sur  tout le monde. On s'amuse, on rit, on s'aime et voilà  qu' arrivent de nouveaux airs de musique et une nouvelle danse: le charleston. On se met à la mode. On fait la fête. La série pourrait s'arrêter là puisque le bonheur, la paix, les rires sont revenus. Une sorte de happy end en somme,  mais non, c'est de nouveau: "A bientôt".  La suite au prochain numéro!
 Faut-il préciser que les dessins et la mise en page  sont toujours parfaits?  
Oliv', lui, a été un peu déçu ICI

Magasin général, T7, Charleston, de Loisel et Tripp  (Casterman, 2011,84 p)


Dernière nouvelle: Theoma met un point final aujourd'hui à son challenge BD Women  ICI Elle répertorie  sur son blog les 203 billets publiés dont 149 titres différents.
Félicitations aux trois blogueuses qui se sont distinguées par leur nombre de billets: Joëlle, 
Mo', VéroniqueD. Merci et bravo à Theoma pour ce challenge très réussi! 


Demain jeudi 26 janvier, ouverture du festival d'Angoulême 2012. Je viens d'écouter Art Spiegelman, le président, en direct chez Frédéric Taddéi, sur la 3 et c'était très intéressant. Il est revenu sur le racisme de son père envers les Noirs et a déclaré qu'en écrivant Maus il n'avait pas pour but de lutter contre toutes les dérives racistes ou totalitaires mais  que simplement il voulait raconter l'Histoire  telle qu'elle avait  été vécue par son père mais  en 1972, il avait eu du mal à se renseigner pour contrôler  si ce que disait son père était vrai. Il n'y avait pas encore beaucoup de manifestations contre la Shoah alors que maintenant c'était devenu presque kitsch. Il a terminé en disant combien il était loin de se douter que son livre aurait un tel succès. 

Les participants: 

Je participe aussi au Top BD de Yaneck (18,5/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'. 

mardi 24 janvier 2012

Le Tag de l'Abécédaire

Voici les tags  qui refleurissent. Cette fois c’est Asphodèle qui me l’a aimablement (ou férocement ?) lancé. Il viendrait de chez Liliba et c’est un abécédaire où il faut indiquer ce qui nous a marqués en 2011.  Ce à quoi Asphodèle, la vilaine,  s’est empressée d’ajouter le début   de 2012. Il me faudra donc taguer à mon tour douze pauvrettes pour plancher sur ces lettres majuscules. 

A, comme Amor, Armor, Alors  il faut  bien commencer, sans trop réfléchir, ce qui bloquerait l’inspiration pour peu que celle-ci soit au rendez-vous !
B, comme Bébé parce que,quand même, c’et le cœur de mes journées et justement elle aura 1 an demain.
C, comme  Chocolat,  c'est définitivement plus fort que moi. 
D, comme Désir,  car plus il y en a, plus la vie est là.
E,  comme Envie  parce que  sans, c’est l’enfer.
F, comme Faire, Foncer, Fabriquer
G, comme Glamour parce que sinon…
H, comme «Hâtons-nous!». La vie est si courte!
I, comme Inès naturellement.
J, comme Jeunesse toujours.
K, comme Koala. J’aime ces petites bêtes-là!
L, comme Livre. Quoi d’autre? 
M, comme Mélodie, la vie sourit.
N, comme  Non et Non, parce que  c’est nécessaire. 
O, comme Ô, c’est beau!  J’aime admirer.
P, comme Papa si peu là! 
Q, comme la litanie: Qui? Que? Quoi? 
R, comme Rêveuse. Mon luxe absolu. Mon bonheur!  
S, comme «Quels Sont Ces Serpents qui Sifflent sur vos têtes?» Serpent, j’ai peur! 
T, comme, «Tais-toi et mange!». Timidité
U, comme Urgence. Trop souvent. Attendre !
V,  comme Verlaine, mon poète préféré, depuis toujours. 
W, comme Week end. Le soleil luit. On rentre à la maison. 
X, comme l’Inconnu jamais révélé. 
Y, comme Yves, Yvette, Yann,  Yannick, les prénoms de l’enfance. 
Z, comme Ze sais pas quoi

lundi 23 janvier 2012

Correspondances de Frédéric Berthet, 1973-2003,

Ce livre de correspondances d’un jeune auteur mort  le soir du réveillon de Noël 2003, à 49 ans, a été  voulu par ses amis qui sont aussi des écrivains, des artistes, des philosophes célèbres,  qui lui ont écrit, qui l’ont encouragé à écrire, qui voyaient en lui un être très doué, ancien Normalien, plein d’humour, ne vivant que pour la littérature et très prometteur, vu ses dons littéraires. Pourtant il a peu produit : un roman: Daimler s’en va, quelques nouvelles. Les noms qui reviennent  le plus souvent dans ces Correspondances sont ceux de Jean Echenoz, Patrick Besson, Éric Neuhoff, Pierre Bayard, Michel Déon, Philippe Sollers, du moins parmi ceux que je connais.
A qui ce livre est-il destiné? A ses amis bien sûr et à ses proches  et à  qui d’autres?  Je me suis souvent senti de trop en parcourant ce livre. 
J’aime les biographies, les journaux intimes, les correspondances, les mémoires, tous les textes qui font revivre une personne, célèbre ou pas d'ailleurs,  pourvu qu’à un moment je puisse avoir l’impression de  la connaître un peu,  de la sentir revivre. J’ai cru que ce serait pareil cette fois-ci mais le miracle n’a pas eu lieu.   Les lettres des correspondants m'ont semblé envahissantes par rapport au petit nombre de celles de Frédéric Berthet. Trop de passages ne me concernaient pas si bien que je  me suis peu à peu dispersée dans ma lecture  terminée en pointillés.
C'était un rendez-vous manqué.
On en dit beaucoup de bien en revanche  dans le Magazine littéraire, le Figaro, Le Soir, et d'autres journaux et revues. 
Correspondances, 1973-2003, de Frédéric Berthet (La Table Ronde, 2011, 444p)  

dimanche 22 janvier 2012

Un artiste dans le Nord de Tomas Tranströmer

Moi, Edvard Grieg,  je me déplaçais comme un homme libre parmi les hommes.
Je plaisantais assidûment, lisais les gazettes, voyageais et m’en allais.
Je dirigeais l’orchestre.
L’auditoire avec ses lampes vibrant au triomphe comme le ferry au moment d’accoster.

Je suis remonté jusqu’ici pour ferrailler avec le silence.
Mon ouvroir est étroit.
Le piano à queue y est aussi serré que l’hirondelle sous la tuile du toit.

Les belles falaises droites se taisent le plus souvent.
Nul passage
Sinon une trappe qui parfois est ouverte
et une curieuse lumière filtrant tout droit des trolls.

Simplifier !

Et les coups de masse de la montagne sont
sont
sont
sont entrés dans notre chambre une nuit au printemps
grimés en coups de cœur.

Un an avant ma mort, j’enverrai quatre psaumes à la recherche de Dieu.
Mais cela commence ici.
Un chant sur ce qui nous est proche.

Ce qui nous est proche.

Champ de bataille intérieur
où nous les Os des Morts
nous battons pour parvenir à vivre.

Un Artiste dans le Nord de Tomas Tranströmer (Prix Nobel de Poésie 2011)
(Traduit du suédois et préfacé par Jacques Outin)
Accords et traces, 1966.
Baltiques, œuvres complètes 1954-2004 
Poésie /Gallimard, 2011,  378p. (Photo Paris-Match)

samedi 21 janvier 2012

Totally Killer de Greg Olear


Drôle, tonique, bouillonnant d’idées et de références littéraires, un rien satirique et moqueur, avec  du sexe, du pouvoir et de la richesse en guise de miroir aux alouettes pour  les pauvres  jeunes diplômés  au chômage qui sont  les héros de l’histoire, ce livre m’a beaucoup plu. 
Premier roman de l' auteur américain, Greg Olear,  né en 1972 dans le New Jersey, il sera bientôt suivi d’un  second, Fathermucker,  qui, je l’espère, sera aussi agréable et tonique que celui-ci.
De très nombreux blogs en ont déjà parlé, la plupart de manière très enthousiaste, je vais donc faire court. 
En deux mots, c’est l’histoire de Taylor Schmidt, jeune beauté arrivée tout droit de son Missouri natal pour chercher du travail à New York, l’été caniculaire de 1991 et morte à vingt-trois ans, à l’automne de cette même année.  C’est annoncé dès le prologue. Le narrateur est son colocataire, Todd Lander, vite subjugué par cette fille dont l’ambition est immense et la sexualité sans tabou et qui attire tous les hommes  Il passe bientôt son temps à lire en cachette les journaux intimes de la jeune femme qui l’obsède mais ce n’est que dix-huit ans après, en 2009, qu’il raconte les événements de cette saison-là. Entre temps il s’en est passé des choses étonnantes et  inouïes, pour les personnages mais aussi  pour le monde entier!... 

«Je n’ai jamais aimé Taylor Schmidt. Malgré tout ce que vous avez pu entendre dire.
Cela dit…je peux comprendre une telle confusion. Il faut dire qu’elle me faisait sacrément bander. Même encore aujourd’hui,  et ça fait dix-huit ans qu’elle est morte. 
Son histoire n’est pas une histoire insignifiante, ses implications ont une portée considérable, et il est essentiel de la replacer dans son contexte historique.  Il faut en convenir, les années 1990 n’inspirent pas particulièrement la nostalgie. Mais un jour viendra où la signification de la première année de cette décennie apocalyptique apparaîtra plus évidente. La tonalité et l’importance de cette annus mirabilis ne sauraient être sous-estimées. Au cours de ces douze mois brefs, tout est devenu parfaitement clair: culturellement, politiquement, socialement – tout le toutim….C’était l’argent qui était à l’origine de notre mécontentement. Comprenez bien, de mémoire d’homme, nous étions la génération la plus pauvre, avec peu d’espoir de voir notre situation financière s’améliorer. 
Bref, l’été 1991 était le pire moment de toute une génération pour se trouver dans la position de Taylor Schmidt.
Et c’est là que notre histoire commence.»  (Début du livre) 

«Ce que je veux… tout ce que je veux, c’est ne pas oublier. Mais ce n’est pas une bataille gagnée d’avance. Avec le temps,l’image se brouille, le parfum se dissipe,le souvenir s’efface. Le souvenir de Taylor,objet de mon désir, de ma pitié, de mon obsession et , par-dessus tout, de mon amour.»(Fin du roman)


Totally Killer de Greg Olear, roman traduit de l’américain par François Happe 
( Gallmeister, 2011,300 pages)  Challenge de Cynthia

vendredi 20 janvier 2012

Les 10 meilleures ventes de romans en France en 2011

Le classement des meilleures ventes de romans en France en 2011 vient de sortir, d’après une enquête du cabinet GFK.
Contrairement aux Prix littéraires, on constate ici une majorité de femmes dans la liste des dix premiers livres les mieux vendus: 6 femmes et 4 hommes.
De ces  dix auteurs, un seul m’est inconnu: Françoise Bourdin. Des autres, j’ai lu un ou plusieurs titres déjà  et ma préférence va à ceux de Delphine de Vigan  qui m’ont le plus touchée jusqu’ici.

Guillaume Musso, 1.567.500 exemplaires
Marc Levy, 1.509.000 exemplaires
Katherine Pancol, 1.213.000 exemplaires
David Foenkinos, 967.000 exemplaires
Fred Vargas, 790.500 exemplaires
Tatiana de Rosnay, 674.000 exemplaires
Delphine de Vigan, 519.500 exemplaires
Françoise Bourdin, 470.000 exemplaires
Amélie Nothomb, 429.500 exemplaires
Maxime Chattam, 421.500 exemplaires


Les cinq meilleures ventes de romans dans le monde dans l'absolu. Plus de 100 millions d'exemplaires. (Wikipédia)
Charles Dickens
Antoine de Saint-Exupéry
JRR Tolkien
Cao Xueqin
Agatha Christie




jeudi 19 janvier 2012

Casanova a dit

"Le mépris ne manque jamais de se trouver à la suite du triste sentiment de la pitié." Casanova  (Histoire de ma vie, Vol 2, chap. V-VI, p.146-176)  

Pourquoi cette conviction chez Casanova sinon par expérience? Il aimait une femme qui, bien qu’amoureuse, se refusait à lui. Dépité,  il rencontre  une courtisane avec laquelle il termine sa nuit. Il en attrape une maladie qui lui demande deux mois de soins. Honnête, il révèle son état à l’élue de son cœur qui, après avoir éprouvé de la pitié pour lui  le temps de sa maladie, ne ressent plus ensuite que du mépris à son égard. Fin de la belle histoire d’amour.

mercredi 18 janvier 2012

Il était une fois en France, T5, Le petit juge de Melun par Fabien Nury et Sylvain Vallée, ma BD du mercredi



Voici l'avant-dernier tome d'une série déjà presque mythique. 

(Rappel de l'intrigue) Joseph Joanovici, l’enfant juif échappé des pogroms d’avant-guerre  avec Eva, sa future femme, est devenu  le  ferrailleur  des Allemands dans la France occupée. Désormais  très riche  mais prudent, il retourne sa veste en aidant les résistants au bon moment  si bien qu’il n’est pas inquiété par la suite et peut poursuivre ses  louches activités.

Dans ce tome 5, l’éclairage est mis sur un personnage plus falot, le juge Le Gentil. L’action  commence  à Melun en Seine et Marne,  en septembre 1946, quand un dossier lui est confié par la mère  de  Robert Scaffa, un jeune de 19 ans  assassiné pour traîtrise  par les complices de JoanoviciTout le monde jusqu’ici laisse tomber cette affaire qui, contre toute attente, intéresse bientôt tellement  ce petit juge obscur qu’il va s’y  consacrer au point de tout risquer pour dénoncer les coupables et les faire condamner.  Mais comme toujours dans cette série,  rien n’est simple et il ne faut pas se fier aux apparences. Le cœur de l’homme est toujours plus  complexe  qu’il n'y paraît.
Impossible d’en dire davantage.

C’est une histoire finalement des plus simples bien que réservant quelques belles  surprises  aux lecteurs. C’est le tome que je préfère pour le moment.  Vivement le dernier ! 
Contrairement aux précédents, cet album-ci, je l’ai lu sans m’arrêter. Il est d’une perfection telle que c’était un vrai plaisir. Très classique dans sa présentation, le choix des couleurs  et le déroulement de l’intrigue, en le relisant, je m’aperçois de l’habileté et de la maîtrise que réclame justement cette impression de facilité. En réalité c’est du grand art. J’en aime les dessins , les cadrages très variés,  les  nombreux gros plans, l’intensité des regards et des émotions dans les portraits, les scènes d’actions souvent  silencieuses, la sobriété si efficace des dialogues. Une réussite et un vrai plaisir de lecture.

Mon billet précédent sur le tome 3 est ICI
Il était une fois en France, T5, Le petit juge de Melun par Fabien Nury et Sylvain Vallée, ma BD du mercredi (Glénat, Octobre 2011, 60 pages) 
Angoulême 2011. Prix de la série. Meilleur album. Série culte.

Les participants: 
Alex, Arsenul,   Benjamin,  Choco, Chrys, Delphine,  Didi, Dolly,  Emmyne, 

Estellecalim, Hilde, Hélène, Hérisson08,  Irrégulière, Jérôme, Kikine,  


 Margotte, Marguerite, Mathilde, (en pause), Moka, Mo', Noukette,  Oliv',

Pascale,   Sandrounette, Sara, Soukee,  Theoma, Valérie,  Vero, Wens,Yaneck, 

Yoshi73Yvan, Mr Zombi,   32 octobre,

Je participe aussi au Top BD de Yaneck (19,5/20) ainsi qu'au