samedi 31 décembre 2011

Adieu 2011, Doodle Bonne Année et Joyeux Réveillon!

Après un  rapide petit tour des blogs au gré des belles vitrines  et avant d'aller goûter aux joies du réveillon, je vous souhaite à tous une très heureuse année 2012!
Chez Pouchkine, je m'installerais bien un moment!
L'éléphant  est ici plus léger que les sacs, précieux, très précieux! Que contiennent-ils? 
Ici, la femme mystérieuse s'avance sous une pluie dorée.  Un rêve qui passe?
Etrange, cette Trinacria exposée sous cet étalage de bonnes choses - exclusivement siciliennes sans doute!. (Photos: ICI, Ici,)
Et maintenant, place à la fête,  à l'oubli des soucis, aux rires, aux amis, à la folie. Demain est ailleurs!
Champagne!

vendredi 30 décembre 2011

Viens là que je te tue ma belle de Boris Bergmann

Le hasard veut que ce petit livre d’un très jeune auteur soit mon dernier billet de lecture de l’année. 

Est-ce bien raisonnable? Un si jeune auteur?  Un pré-ado: 13/ 14 ans. Elève de quatrième à la conception, 14/15 ans à l’écriture et à la sortie!   Immédiatement le prix de Flore des lycéens sous l’égide de Beigbeder, le grand mage littéraire de Saint Germain des Près
Indications précieuses,  situant d’emblée le contexte du jeune écrivain. Parisien, éminemment parisien, des beaux quartiers. Collégien, avec une belle petite plume et une grande spontanéité.
Comme vous et moi, comme tout le monde, il est à l’âge de la révolte familiale et des grandes découvertes personnelles, livrées à son journal intime, avec rage, prétention, enthousiasme, emphase et excès en tous genres 
Il vient de découvrir le rock’n’roll,  suit avec sa bande les concerts des groupes en vogue, Shades, Second Sex, Naast, fréquente les nuits des boîtes parisiennes à la mode, le Baron, le  Gibus, le Tryptique, s’enivre à mort, se drogue, délire, sort avec des filles sans s’y attacher, bref, c’est l’éternel parcours initiatique des premières expériences, toujours brutales, violentes, décevantes mais nécessaires .
 Sa différence? Il aime lire et il lit.  Pour son livre «1000 mensonges», écrit après celui-ci, il cite Céline, Michel Leiris, les surréalistes,  James Ellroy, Matthew Terrence, James Joyce. Mais c’est vrai qu’ il a désormais quelques années de plus 

Le livre se lit à toute allure  comme il semble avoir été écrit, en accéléré et au fil de la plume,  avec beaucoup de lyrisme haineux et vomissant, à la Lautréamont. J’ai senti aussi l’influence de Bret Easton Ellis et de son héros aux pulsions criminelles de serial killer mais l’imaginaire domine et quelques éclairs dans l’écriture illuminent parfois  la banalité des excès adolescents et l’inévitable état de provocation  permanente qui caractérise ce genre de héros.
On verra bien par la suite, ce que vaut réellement comme auteur cet écrivain en herbe. Je lui souhaite la persévérance et l'inspiration des plus grands.  Qu'il devienne un maître en littérature et non plus un disciple.
  
Recette:
 ** Une bonne dose de provocation:
"Je m'ennuie/ A devoir attendre la/ Mort./Attention, avec Aldo,/ Il n'y aura aucun/ Survivant."
"I WAS BORN TO WIN.
C'est pour ça que j'ai perdu."
"Je la déteste pour mieux m'aimer."

** Pas mal d'exagération:
    "..mon bras s'approche. Je ne le contrôle plus,il traverse le mur. Ma peau se disloque, je suis un fantôme,on ne peut pas m'attacher. Je suis INTOUCHABLR.. La réalité, les règles, la logique, tout ça disparaît en un éclair." 

** Un fond d'auto persuasion.
"Je commence à m'admirer; je dois être parfait.
"Aldo, es-tu prêt à tout détruire ce soir?"
Je suis prêt./ Je suis toujours prêt.../ Je suis né prêt."

** Finalement une pincée de réalisme:
"Ambition, néant,j'ai déjà donné.
 ÉJACULATION PRÉCOCE." 
"Je transperce la nuit, déjà loin. 
Toujours. 
Vous connaissez la fin: tout le monde meurt." 
 Viens là que je te tue ma belle Journal imaginaire  de Boris Bergmann ( Poche, 2008, 126 pages)

jeudi 29 décembre 2011

Villes et romans, villes et films ou l'image des grandes cités


"Il est inutile d'écrire un roman policier qui se déroule à New York, New York est déjà en elle-même un roman policier."
Ainsi écrit Agatha Christie.

Ce n'est pas difficile de l'admettre. Ça ressemble même à une évidence. NY et le crime. Les meilleurs policiers, films ou polars, se passent là. Les images défilent à toute allure! Et les autres villes? Paris? Rome? Moscou?  Hong Kong? Buenos Aires?  Tokyo?  ou  Sex and the City, La Dolce Vita,  La Place rouge, In the Mood for Love, Tango de rue, Mémoires d'une Geisha. 
Chacun a son image d'une grande ville. Voici une vision très américaine de Paris, la romantique. Est-ce aussi celle des Parisiens? 

mercredi 28 décembre 2011

Sélection 2011. Mes dix BD préférées du mercredi. Bilan annuel

Dernier mercredi de l'année! Voici donc venu le temps de dresser le  bilan d'une activité  aussi régulière que familière désormais. Ce rendez-vous a été maintenu chaque semaine,  y compris pendant  les vacances, soit 53 fois cette année.
Bravo  et merci encore aux habitués qui le font vivre et aux occasionnels visiteurs, toujours  les bienvenus.
 Il y a eu 44 inscriptions depuis le début. C'était en mai 2010, le mercredi  19 exactement. Depuis,  un blog a été fermé, un autre s'est mis en pause, quelques-uns se sont éloignés, d'autres sont arrivés et certains font des va et vient à leur guise quand l'envie leur prend de venir commenter une BD qui leur a plu ou déplu, ce qui me convient tout à fait.  En fin de compte, selon les saisons, les mois,  les jours de fêtes et les vacances, le groupe tourne régulièrement autour d'une  vingtaine de participants. ce qui fait à à peu près un millier de billets BD présentés durant  ces mercredis 2011. Pas si mal!
J'ai débuté, pour ma part, sous les meilleurs auspices avec Chabouté et son album Terre-Neuvas,  (un clic sur le titre ou la couverture des ouvrages pour lire mon billet.) C'était mon coup de cœur absolu pour 2010.
Cette fois-ci, pour 2011, voici mes albums préférés:
1) Fun Home: Une tragicomédie familiale  par Alison Bechdel, un pur bonheur.
2) Maus de Art Spiegelman, l'évidence même.
3) Les noceurs de Brecht Evens. Cet album est une bombe, un véritable chef d’œuvre, original et divertissant où le monde de la fête est parfaitement croqué avec ses grands moments de solitude, ses déceptions et ses excès
4) Body World de Dash Shaw. Tout ici m’a semblé créatif, inspiré, dynamique et foisonnant tout en se montrant critique d’une société en panne dans ses addictions et ses délires. L’ensemble est jeune, joyeux, terriblement original. 
5) Un Dieu mineur de Toppi: C’est troublant et beau. Un grand album
6) Elmer de Gerry Alanguilan. Agréable à lire et à regarder, ni didactique ni outrancièrement moralisateur.  Un message de paix et de compréhension mutuelle des différences de chacun.
7) Paracuellos de Carlos Giménez. Un volume de poids (1Kg 5) dans tous les sens du terme. 
8) Les larmes de l’assassin de Thierry Murat.  Album  fait de grandes images,  parfois une par page, le plus souvent deux, plus suggestives  que réalistes. Histoire simple et belle, tendre et silencieuse.  
9) Là où vont nos pères de Shaun Tan. Mélange de réalisme et de fantastique, cet album m’a semblé magique: une  perle, une véritable œuvre d’art.
10) Benoît Sokal : Kraa, la vallée perdue, T1. Exceptionnellement , bien que ce soit le début d'une série et que je privilégie les one-shot mais les dessins me plaisent tellement que je ne peux pas l'oublier.

Une fois terminé, un tel bilan me semble toujours injuste et me donne envie de tout recommencer. Il faut vite que je m'en détache maintenant.  Il m'a quand même demandé trois heures de travail ...et de plaisir aussi, bien sûr!  Je me suis aperçue que j'avais tendance à oublier plus vite encore certaines BD   que les romans  même médiocres . Question d'habitude sans doute! 





Cette semaine, Mo' se rappelle à nous avec l'annonce du prochain lancement, début  janvier, de la seconde version de son loto BD qu'elle reconduit,  toujours en compagnie de Valérie et de Loula, "trois drôles de dames qui ont repris du service"! A suivre! 

Les participants: 
Arsenul,  Benjamin,  Choco, Chrys, Delphine,  Didi, Dolly,  Emmyne,  Estellecalim, Hilde,
Hélène, Hérisson08,  Irrégulière, Jérôme, Kikine,  La ronde-des-post-it,

 Lirepourleplaisir,  Lou, Lounima, Lystig, Mango,  Manu,  Margotte, Marguerite,
 Mathilde, (en pause), Moka, Mo', Noukette, Oliv', Pascale,   Sandrounette, 


Sara, Soukee,  Theoma, Valérie,  Vero, Wens, Yaneck, Yoshi73, Yvan, 


 Mr Zombi,   32 octobre,

Je participe aussi au Top BD de Yaneck ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'

mardi 27 décembre 2011

La couleur de l’âme des anges de Sophie Audouin-Mamikonian

Le titre est parfait pour résumer cette histoire dont les  ados et les jeunes adultes  forment le public visé. La limite pour moi étant dépassée, réussirai-je cependant à apprécier cette œuvre de  pure fantaisie mêlée d’un zeste de thriller?

Jérémy, financier de 23 ans, rentre un soir chez lui et  se fait
«Décapiter par un samouraï
A New York. Au XXIe siècle»
Et voici qu’il se retrouve au-dessus de son corps coupé en deux et entouré d’Anges aux couleurs magnifiques et variées. Lui-même est devenu un Angelot que de plus anciens vont aider à s’adapter dans un monde très remuant et violent où l’on peut encore être tué et mourir car, selon une phrase célèbre,  "La mort n'est pas une fin."

Pour survivre, les Anges doivent se nourrir de la brume des sentiments humains les plus extrêmes,  aussi sont-ils à l’affût des humains qui souffrent, aiment, haïssent  le plus et au besoin, ils les provoquent. Deux catégories de couleurs partagent les Anges, les bleus et les rouges, ou les bons et les méchants, pour simplifier. Leurs ailes varient du bleu pâle au rouge le plus éclatant, selon le choix de nourriture, bleue pour la brume des sentiments positifs et rouge pour la colère et la fureur,

Jérémy devient le protégé de deux Anges des plus glorieux, car représentant des morts célèbres déjà millénaires qui ont des pouvoirs très élevés, grâce à leur longue expérience mais il a aussi pour ennemis tous les Anges rouges si maléfiques. Cependant il  n’a qu’un seul but: sauver Allison, son amour fou,  témoin de son meurtre et poursuivie à son tour par le même samouraï mais réussira-t-il  alors que lui-même est constamment en péril dans ce monde de l’au-delà?  Pour cela il est prêt à affronter les êtres les plus cruels, de Caligula à Méphistophélès.

Ce qui m’a le plus intéressée dans ce roman, c’est le côté chatoyant de l’ensemble et cette imagination débridée qui fait communiquer le monde réel très  actuel avec celui  d’un lieu  intemporel  et intermédiaire entre la vie éphémère et la mort définitive. Au début, tout  m’a semblé beau et fastueux en compagnie des anges. On y fait de drôles de rencontres avec des hommes célèbres comme Einstein  ou Al Capone et tout semble possible dans le meilleur des mondes. Il suffit de cueillir un peu de brume issue des vivants pour se confectionner des vêtements ou des palais, à son gré. Mais évidemment une telle perfection serait ennuyeuse à la longue et  on se rend vite compte qu’ici aussi tout doit se conquérir, le pouvoir, l’amour, le bonheur. C’est du donnant-donnant et les ennemis se découvrent toujours plus nombreux. C’est alors que s’accélèrent et s’accumulent les épisodes genre thrillers, actions, courses poursuites, métamorphoses,  changements d’identité. 

A ce moment-là du récit, vers le milieu du livre, j’ai nettement décroché et le volume m’est alors bien souvent tombé des mains, je dois l’avouer. Heureusement, il ne s’est pas trop abîmé et à l’heure des révélations et des derniers chapitres, la curiosité étant revenue, j’ai terminé cette lecture à toute allure, ce qui me fait dire que je l’aurais peut-être adoré si j’avais été dans la classe d’âge visée. Tout compte fait, je suis contente de pouvoir recommander cette lecture à quiconque a gardé son imaginaire de jeunesse, signe de vitalité en somme.
Ainsi donc, il s’en passe des luttes, des crimes, des liaisons, des trahisons et des scènes de sexe pas des plus angéliques avant d’apprendre
1)    qu’il y aura une suite à cette histoire. Sortie prévue en 2013
2)    que l’idée de ce livre est née d’un choc visuel de l’auteur devant le tableau de Jean Fouquet : Vierge à l’enfant entourée d’anges.  Ici ce sont des chérubins et des séraphins bleus et rouges mais dans le roman, apparaissent aussi des Archanges. 
«Une madone à l’Enfant, dont le sein d’une blancheur irréelle tranche sur la robe d’un bleu profond. Elle est accompagnée par des angelots bleus et rouges qui ont l’air d’être en plastique! Au XVe siècle! Je suis complètement fascinée. 
Soudain, comme un éclair me frappe l’évidence. 
Les deux couleurs de l’âme des anges sont le rouge et le bleu. Le rouge pour les sentiments négatifs, violents, comme la peur ou la haine, le bleu  pour les sentiments positifs, comme la joie et l’amour. ...
Je me suis alors demandé: que font les anges de ces sentiments? La réponse était évidente. Ils s’en nourrissent, bien sûr.» 
La couleur de l’âme des anges  de Sophie Audouin-Mamikonian (auteur de la saga Tara Duncan et de la série Indiana Teller)
(Collection R, Robert Laffont, janvier 2012,  477 pages) Sortie  en librairie le 5 janvier prochain. Volume 2 à paraître en 2013. Page facebook de la collection R , Page facebook du livre,  outre un concours, on y trouve les deux premiers chapitres du roman .
Irrégulière a écrit également un billet ICI 

lundi 26 décembre 2011

Ce Noël, j'ai aimé et détesté à la télé


J'ai détesté voir en boucle ces videos où les parents offraient exprès un cadeau pourri à leurs enfants pour voir et filmer leurs réactions. Plus les petits pleuraient,  hurlaient, trépignaient de rage ou devenaient violents,  plus les adultes riaient et applaudissaient, comme s'il s'agissait d'un exploit. J'ai trouvé cela navrant.
A l'inverse, j'ai aimé revoir  le film de Frank Capra : Vous ne l'emporterez pas avec vous, avec James Steward et Jean Arthur qui jouent les jeunes amoureux de familles ennemies.  

C’est une adorable comédie, enjouée et légère avec de très bons acteurs comme James Stewart et d’autres moins connus mais  tout aussi excellents. L’histoire oppose deux modes de vie de familles voisines. L’une, celle d’Alice, est excentrique, farfelue, accueillante. Chacun peut s’y épanouir selon ses goûts et ses talents.  Le grand-père, après avoir fait fortune, a décidé de mettre son argent au service de ses proches. Il est la générosité et la tolérance même et son plaisir est de jouer de l’harmonica. Chez lui,  on danse, on chante, on crée des  boîtes à musique; on prépare des feux d’artifice dans l’atelier etc. Tout le voisinage l’apprécie sauf Kirby, le très riche homme d’affaires qui rachète tout le quartier pour y implanter son usine mais le grand père refuse de lui vendre sa maison. 
Or il se trouve que Tony, le fils unique des hautains et méprisants Kirby, s’est épris de la jeune Alice. De là les quiproquos, les  affrontements, les mille événements menant à la scène finale, digne  des anthologies des meilleurs films, de ceux  qui font un bien fou. 

Challenges terminés en 2011

Inscrite à plusieurs challenges en début d'année, je pense les avoir tous commencés mais seuls  quelques-uns sont terminés.  Ne programmant rien d'avance sauf pour les lectures communes, c'est surtout le hasard qui fait que certains ont progressé plus que d'autres.
Voici ceux que j'ai réussi à finir en temps voulu.

1) Voisins, voisines de kathel. C'est ainsi que j'ai visité 6 pays européens par 11 lectures interposées:
** L'Autriche : Hommes et destins de Stefan Zweig,
** GB : Chocolat de Joanne Harris
              Classe à part de Joanne Harris.
              La servante insoumise de Jane Harris.
              Pig Island de Mo Hayder.
** Irlande:
              Best Love Rosie de Nuala O’Faolain,
              Brooklyn de Colm Tóibín.
** Italie:
              Histoire secrète , Cesare Pavese.
              Nouvelles pour une année de Luigi Pirandello
** Pays-Bas:
              Le dîner, Herman Koch.
** Suède:
              L’Évangile selon Francy de Amanda Lind.
         
Je m'y suis inscrite en tant que promeneuse du dimanche, m'engageant ainsi à lire de 1 à 5 livres.
Le départ a été décevant avec 
**Longue sécheresse, Cynan Jones, qui m'a parfois ennuyée!"
** Un été dans la Sierra de John Muir Cette fois j'ai été émerveillée par ce livre.
** Le Feu sur la montagne de Edward Abbey. J'ai adoré ce livre digne des plus grands.
** Serena de Ron Rash, Ce roman m'a fascinée . Je l'ai aimé presque autant que celui d'Abbey.
** Ma famille et autres animaux de Gérald Durell. Un excellent moment de lecture. 
5 livres lus. Le contrat est donc bien rempli. Le plaisir était au rendez-vous. Je continuerai à lire d'autres auteurs classés dans ce groupe. Merci à Folfaerie  pour ce beau challenge. 


3) Challenge Thriller de Cynthia:  Prudente, je m'étais inscrite comme "Touriste planquée", en prévoyant de lire 3 livres et  surprise, me voici cataloguée: "Téméraire du dimanche" avec 5 livres lus.
** Elizabeth Haynes : Comme ton ombre.
** Lee Child: L'espoir fait vivre.
** Chevy Stevens: Séquestrée.
** Frédéric Mars: Non stop.
** Amanda Lind: L'Evangile selon Francy.

Il me reste à continuer ces relevés avec les autres challenges commencés,  peut-être finis aussi - ou pas du tout. Justement, je n'en ai aucune idée,je verrai bien.

dimanche 25 décembre 2011

La nichée sous le portail de Victor Hugo


Les cathédrales sont belles
Et hautes sous le ciel bleu;
Mais le nid des hirondelles
Est l'édifice de Dieu.

Victor Hugo: L'âme en fleur.
 (XXVII- La Nichée sous le portail. Lagny, juin 18...)
Vincent Van Gogh: Nids d'oiseaux.
Cathédrale de Chartres vue par Pierrick.

jeudi 22 décembre 2011

Attachante Marilyn désenchantée

« …à partir de demain je vais prendre soin de moi car en réalité c’est tout ce que j’ai et comme je le vois à présent tout ce que j’ai jamais eu. »
Marilyn Monroe. (1926-1962) (Notes de Roxbury en 1958)

Avec son mari Arthur Miller,elle s’est installée là, à la campagne, dans une grande  propriété  qui lui semble très vide maintenant que l’amour de Miller lui paraît s’enfuir. Il travaille difficilement à l’adaptation de sa nouvelle: «Les désaxés» et elle se désespère de son manque d’enfant. 

"Seule! Je suis seule. Je suis toujours seule
 quoi qu'il arrive".


11 décembre 1960:
"Ai toujours admiré les hommes qui avaient plein de femmes;
Cela doit être ainsi quand on est l'enfant d'une femme insatisfaite.
La monogamie est une idée creuse."


"Je ne puis faire plus d'une chose à la fois.
Prendre mon temps pour penser."
La fin de ce livre est déchirantes avec les lettres écrites par Marilyn à son médecin  alors qu'elle était enfermée dans un hôpital psychiatrique, en 1961.
Elle se plaint de n'avoir pas le droit de téléphoner.  Et eux qui s'enorgueillissent de leur atmosphère "comme à la maison." Je leur ai demandé, aux médecins, ce qu'ils entendaient par là. Ils m'ont répondu: "Eh bien on a de la moquette partout au sol et du mobilier moderne", à quoi j'ai répondu: "oui, exactement ce que n'importe quel architecte d'intérieur peut fournir, pour autant qu'il y ait des fonds pour cela", mais puisqu'on traite des êtres humains,  pourquoi ne pas avoir la moindre idée de ce qui fait l'intérieur d'un être humain?"
Marilyne Monroe.  Fragments. Poèmes, écrits intimes, lettres. (Seuil, 2010, 270 pages) Traduit de l’anglais par Tiphaine Samoyault)

mercredi 21 décembre 2011

Le val des ânes de Matthieu Blanchin, ma BD du mercredi

Voici un petit livre drôle et bien enlevé sur l’enfance, 
ses joies, ses peines, ses cruautés. 
Dans le prologue, l’auteur raconte ses nombreux séjours dans les hôpitaux, ces mois d’alitement jusqu’à l’âge adulte pour guérir ses pieds bots , ce qui lui a permis «de rêvasser,  et surtout de se souvenir.» 
Suivent quatre récits dont le dernier, le plus long,  donne le titre, «Le val des ânes» de Vélanne, le nom déformé du petit village où la famille s’est installée au nord de l’Isère. Matthieu, le narrateur, est l’aîné et entraîne ses plus jeunes frères à faire toutes les sottises des gamins vivant dans les fermes, au milieu des poules, des vaches, et des autres animaux  avec lesquels ils ne se montrent pas tendres. Ce sont de vrais garnements prêts à toutes les «conneries» selon leur père, lui-même adepte des bonnes fessées. Explosions de pétards à l’intérieur des poules, concours de lance-pierres et de carreaux cassés, batailles rangées, bobards et histoires terrifiantes racontées au plus jeune, les jeux des enfants sont empreints de sadisme, de rouerie et de duplicité, sur fond de tendresse, de camaraderie et de naïveté. 
C’est Matthieu devenu père à son tour qui raconte, avec nostalgie mais sans indulgence.
«De cette enfance, je garde cette impression d’absolu où tout prenait du relief dans une sorte d’ETERNEL PRÉSENT … Ces moments, j’aborde à nouveau à leurs rives, dans les yeux de notre fille, Jeanne, 4 mois aujourd’hui.» 
Tout est en noir et blanc, avec un texte de plus en plus resserré et épuré et un dessin avec des ombres et des variations de gris plus travaillées pour l’histoire principale. Le trait est vif, drôle, dynamique. Un seul récit, d’ailleurs très savoureux,   utilise la couleur, avec succès, celui intitulé «la première et la dernière»  Je laisse deviner ce dont il s’agit.
C’est un premier album qui a reçu comme tel le Prix d’Angoulême 2002.
C’est pimpant, joyeux, cruel, réaliste à souhait, très masculin aussi. Ces gamins ne rêvent que  bagarres, batailles, victoires et gloire. Ils donnent et reçoivent sans arrêt des coups mais rien ne les arrête, leur imagination est débordante et je me suis régalée à lire ces souvenirs pourtant bien éloignés des miens. 
Le val des ânes de Matthieu Blanchin (Édité par ego comme x, 2001, 80 pages) Angoulême 2002, Alph Art du premier album.
Hathaway  dont on se souvient encore du joli blog,  a donné de ses nouvelles et laisse espérer
 peut-être son retour prochain. Ce serait une très heureuse surprise!  
Les participants: 
Arsenul,  Benjamin,  Choco, Chrys, Delphine,  Didi, Dolly,  Emmyne,  Estellecalim, Hilde,
Hélène, Hérisson08,  Irrégulière, Jérôme, Kikine,  La ronde-des-post-it,
Lirepourleplaisir Lou, Lounima, Lystig, Mango,  Manu,  Margotte, Marguerite,
 Mathilde, (en pause), Moka, Mo', Noukette, Oliv', Pascale,   Sandrounette, Sara, Soukee,  
Theoma, Valérie,  Vero, Wens, Yaneck, Yoshi73, Yvan,  Mr Zombi,   32 octobre,
Je participe aussi au Top BD de Yaneck. (Note: 18, 5/20) ainsi qu'au Roaarrr Challenge de Mo'. 

mardi 20 décembre 2011

Noël et ces mensonges qui embellissent la vie

Noël et ses fables..
Noël et les petits mensonges quotidiens - pour se faire du bien!
Noël et mon besoin de regarder ces films romantiques, pleins à craquer de bons sentiments!

Pourquoi cette envie si forte de croire en des histoires que je sais mensongères? Autrement dit pourquoi ce besoin de plus en plus évident de m’éloigner de ma réalité,  pourtant plutôt douillette,  pour  m’intéresser à des vies parfois terriblement tristes, voire désespérées  ou alors drôles et aventureuses jusqu’à l’invraisemblance?

Réponse provisoire: C’est ma façon d’embellir la vie quotidienne en me racontant des histoires.
Je sais très bien faire ça toute seule mais je préfère encore l’imagination des autres, celles des romanciers surtout ou de quiconque me fait sourire.

Ce matin, ma tartine beurrée a glissé dans mon café. J’ai ragé, puis je me suis rappelé - une scène de la vie de pension. J’avais 10 ans, j’étais en sixième et c’était la  première  des sept années loin de la maison. Une  petite copine, en riant, s’est exclamée: «Quelle chance, tu vas recevoir du courrier!»
Et cette phrase, à elle seule, a illuminé ma journée!
Vrai ou pas vrai, peu importe! C'était un petit moment de joie!

C’est comme pour Noël,  pas question de détruire la croyance à ce conte   en disant trop tôt la vérité à un enfant qui y croit encore!  J’y ai cru jusqu’à six ans et ne le regrette pas.

Quand je suis malade, je demande aux miens de toujours me dire que ce n’est rien, pas grave etc. A mon docteur, je ne pose jamais trop de  questions. Je lui fais confiance lui ayant demandé de ne jamais m’affoler mais je me soumets à tous les examens qu’il m’ordonne. Les mensonges s’arrêtent toujours assez tôt.

Et je ne parle pas du maquillage, des marques de  politesse, de la diplomatie , toutes choses indispensables pour adoucir la vie en société. …

Ces réflexions me viennent de la relecture de certains passages du livre de Murielle Magellan: «Un refrain sur les murs», un de mes coups de cœur de l’année.
 C’est une histoire basée sur un mensonge, peut-être, ce n’est même pas sûr et la fille de celle qui l’a racontée  remplit la ville de ses grafs pour retrouver l’amoureux d’un mois d’été de sa mère . « So What » Et alors ?  Vrai ou pas vrai?  Fable ou réalité ?

«Et alors!» m’a dit Julie. Des milliers d’humains ne croient-ils pas que Dieu a créé le monde en sept jours?! Que la mer s’est ouverte devant Moïse? Que Jésus a ressuscité ? Que l’eau a jailli des mains de Mahomet? Qu’il y a un au-delà! Ou un enfer!»
Je renie la dureté de mes vingt ans quand je croyais que le summum de la liberté consistait à tout déballer  des grandes et des petites vérités auxquelles je croyais dur comme fer, comme une grande et généreuse affirmation d'authenticité!
Depuis je crois avoir apprivoisé un peu plus de douceur, j'espère!
«La seule signature au bas de la vie blanche, c’est la poésie qui la dessine.» René Char
(Tableau de Lorenzo Costa, 1460-1535, école de Ferrare)

lundi 19 décembre 2011

Angélique, la brodeuse de Zola dans "Le rêve".


Lorsque François Lesage, le grand brodeur de la haute couture française, est mort le premier jour de ce mois de décembre, j'ai revu les belles nappes et les beaux draps brodés,  empilés fièrement dans les grandes armoires d'autrefois. C'était l'œuvre des femmes, leur dot et leur gloire. Leur réputation était en cause. C'était pour elles le moyen  de montrer  leur talent artistique et de gagner le respect de leur entourage.
S'il y a une  brodeuse  de roman dont je me souvienne,  c’est bien de la petite Angélique de Zola, son héroïne de Beaumont, en Basse-Picardie, une enfant abandonnée et recueillie à neuf ans   par un couple de «chasubliers»,  dont la vie se déroule à l’ombre de la cathédrale. Elle brode toute la journée les habits de l’évêque  et les  ornements ecclésiastiques.
C'est la fille adultérine de Sidonie Rougon, adoptée par les Hubert, transie de froid devant la cathédrale de Beaumont. Ils lui apprennent la broderie et elle se passionne pour la vie des saints et des martyrs. Elle tombe  alors amoureuse de Félicien, le fils de l'évêque, un artisan verrier qui réalise les vitraux de la cathédrale. Les deux familles s'opposent farouchement à leur mariage...
Voici son portrait :
Angélique était devenue une brodeuse rare, d’une adresse et d’un goût dont s’émerveillaient les Hubert. En dehors de ce qu’ils lui avaient appris, elle apportait sa passion, qui donnait de la vie aux fleurs, de la foi aux symboles. Sous ses mains, la soie et l’or s’animaient, une envolée mystique élançait les moindres ornements, elle s’y livrait toute, avec son imagination en continuel éveil, sa croyance au monde de l’invisible. Certaines de ses broderies avaient tellement remué le diocèse de Beaumont, qu’un  prêtre, archéologue, et un autre, amateur de tableaux, étaient venus la voir, en s’extasiant devant ses Vierges, qu’ils comparaient aux naïves figures des primitifs. C’était la même sincérité, le même sentiment de l’au-delà, comme cerclé dans une perfection minutieuse des détails. (…) D’un bout de l’année à l’autre, que de merveilles, éclatantes et saintes, lui passaient par les mains! Elle n’était que dans la soie, le satin, le velours, les draps d’or et d’argent. Elle brodait des chasubles, des étoles,  des manipules, des chapes, des dalmatiques, des mitres, des bannières, des voiles de calice, de ciboire. 
                                                             Chasuble d'or   Chape d'or

dimanche 18 décembre 2011

Cri de Renée Vivien, dimanche poétique


Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes,
Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin où dorment les poisons…

Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles…
Je te hais et je t'aime abominablement.

Renée Vivien.(Londres 1877, Paris 1909)
(Études et préludes, 1901)

samedi 17 décembre 2011

Ma famille et autres animaux de Gérald Durell

"Ce livre est le récit d’un séjour de cinq années que j’ai fait  avec ma famille dans l’île de Corfou. Je le voyais,  à l’origine, comme un exposé légèrement nostalgique sur l’histoire naturelle de l’île, mais je commis la grave erreur  d’y introduire les membres de ma famille dès les premières pages. Une fois sur le papier, ils s’y installèrent et invitèrent divers amis  à partager avec eux les chapitres suivants. C’est avec la plus grande difficulté  et grâce à beaucoup d’astuce que j’ai réussi à leur arracher quelques  pages et à les consacrer aux animaux. 
Je me suis efforcé de faire des membres de ma famille un portrait fidèle et sans exagération. Ils apparaissent tels que je les ai vus. Pourtant, pour expliquer certains aspects curieux de leur comportement, il me faut dire qu’à l’époque où nous étions à Corfou, nous étions tous jeunes : Larry, l’aîné avait vingt-trois ans, Leslie dix-neuf et Margo dix-huit. J’étais le plus jeune : j’avais dix ans, âge impressionnable et tendre.»
Ainsi commence le plaidoyer pro domo que l’auteur a pris soin d’écrire comme prologue de son récit des cinq années vécues avec sa famille à Corfou dans les années trente, juste avant la guerre. L’auteur, à dix ans, avait déjà  cette  passion  pour les animaux qu’il conservera toute sa vie et qui le conduira à créer le zoo de Jersey entre autres. Ici, son chien ne le quitte pas et avec lui il part librement à la découverte de  toutes les autres bêtes de l’île sans exception, des scorpions aux pélicans, en passant par les serpents, les chauves-souris et les insectes.
Il raconte un moment merveilleux vécu par une famille un peu folle, libre, sans tabou, farfelue et sans complexe,  à laquelle tout semble possible, sur une île encore endormie, enchanteresse,  exclusivement rurale  et sauvage, choisie sur un coup de tête pour quitter un été anglais trop pluvieux.
Tout est délicieux dans ce récit, les sentiments, les habitants, les souvenirs et  l’humour  malicieux auquel il est impossible de résister.
Le seul bémol  tient à  l’amour du futur  naturaliste  pour les animaux  qu’il rencontre. Il est si intense qu’il prend un immense plaisir à  les décrire dans les moindres détails  et à expliquer  tout ce qu’il sait sur eux. Ceci dit, ce n'est pas pesant et il m'a suffi de sauter quelques pages descriptives  pour retrouver le cours même du récit avec ses personnages aux lubies si ...british.
Tout le reste demeurera pour moi un excellent moment de lecture. C'est un de ces livres tendres et drôles dont j’ai toujours plaisir à me souvenir.
Ma famille et autres animaux de Gérald Durell  (1925-1995) (Gallmeister 2007, 264 p)   My Family and other Animals, 1956  Traduit de l’anglais par Léo Lack
Larry, le frère aîné de l'auteur,  n'est autre que l'écrivain Lawrence Durrell. (1912-1990)
 Livre également présenté par Choco Cathulu,  Hélène, Val, Keisha, 
Challenge  Nature Writing de Folfaerie 

vendredi 16 décembre 2011

Découvertes matinales sur quelques blogs

Les blogs passionnants  et très informés, il y en a plein. Chaque matin, j'y découvre des actualités qui m'intéressent  dont ne m'informent ni la radio ni la télé. Ainsi aujourd'hui! 

1) Un inédit de Charlotte Brontë a été acheté par la France pour 822.000 €  ( Musée des Lettres et Manuscrits) C'est un tout  petit livre de 19 pages écrit par la jeune romancière adolescente de 14 ans. 
Tous les détails ICI


2) Une nouvelle triste aussi: ICI.
Roland Dubillard, 88 ans, est DCD cette semaine. C'était un auteur de théâtre, un acteur dont je n'entendais  plus parler  depuis  longtemps mais je viens d'apprendre qu'il était  en fauteuil roulant depuis 1987, paralysé et quasi muet après  une attaque cérébrale.

Qui s'en souvient encore?
Il reste associé aux personnalités de premier plan de la vie culturelle française des années 70/80:
Bertrand Poirot-Delpech, critique littéraire et dramatique au Monde puis académicien, Romain Gary, (ils vivaient dans le même immeuble, rue du Bac), Ionesco, Obaldia, Beckett, Adamov,  Cioran, le mime Marceau, Jean-Michel Ribes, Laurent Terzieff, Resnais, Zulawski, Mocky, Jean Tardieu,
J'apprends d'ailleurs aussi la tragédie de sa vie: le suicide sous le métro de sa femme, Nicole Ladmiral-Seyrig, mère de sa petite fille de deux ans alors, belle sœur de l'actrice Delphine Seyrig. Elle joua elle-même un rôle clé dans le film de Robert Bresson : "Le journal d'un curé de campagne."


3) "T'aimes le beurre?" J'aimais bien ce jeu stupide mais drôle qui consistait à mettre un bouton d'or sous le menton d'un camarade en lui posant cette question.  Et de rire en voyant le reflet systématiquement jaune sur la peau de l'autre  Et voilà que de très sérieux chercheurs de Cambridge viennent d'expliquer ce phénomène. On peut le  découvrir ICI.

Voilà, terminé mon tour des blogs  (hors GR et liste personnelle). Retour aux lectures familières.