mercredi 31 mars 2010

Dernier jour au Salon du livre et après?

C'est d'une jolie vitalité dont a fait preuve la blogosphère littéraire tout au long de ces journées au Salon du livre!
Jusqu'au dernier jour, les blogueuses y auront été présentes.
J'en ai compté 26 dont 24 billets ensuite ont été publiés, la plupart avec des photos des livres achetés, des auteurs ou des autres blogueurs rencontrés! Certains articles d'ailleurs restent sans doute à paraître encore!
Tout cela dans la bonne humeur la plupart du temps malgré la fatigue souvent signalée aussi! (une grosse déception cependant pour BelleSahi)
 Récapitulatif ICI
Qu'en sera-t-il cependant l'année prochaine?  

De plus en plus de personnes critiquent le gigantisme du Salon du Livre à la Porte de Versailles si bien que la Mairie de Paris et les organisateurs envisagent, en 2011, une nouvelle manifestation autour des livres et de la littérature au Grand Palais cette fois, ce qui me semble une très bonne idée! (source NouvelObs)  A suivre!

Les Aventures d'Olivier Twist de Charles Dickens

C’est avant tout l’histoire d’un enfant battu,  Olivier Twist,   très malheureux et très maltraité,   orphelin, sans famille, livré à toutes les méchancetés d’une société sans nuances.
 Nous sommes  dans l’Angleterre victorienne et dans les bas-fonds londoniens où s’affrontent sans arrêt les riches et les pauvres, le luxe et la misère, l’opulence et  la faim! Le livre est manichéen : le bien et le mal absolu face à face, en permanence!
C’est ce qui m’a frappé au premier abord : la violence des contrastes entre les situations et les sentiments!
C’est un récit tout en noir et blanc!
Et puis il y a les personnages, de grandes figures, rarement angéliques,  plus souvent diaboliques jusqu’à la caricature.
Pour le  plaisir et pour ne pas oublier leurs noms, les voici en vrac : les couples maléfiques  Bumble et Sowerberry, l’horrible Fagin, la bande des voleurs, Sikes, Barney, Charley Bates,  Toby Crakit, les enfants, le méchant Noé Claypole et le bon Dick, l’ami des mauvais jours, si dévoué,  et les bienfaiteurs, les amis,  M Brownlow,  M.Grimwig, Harry Mailie,  et les figures de femme, Nancy, Agnès, Rose et tellement d’autres encore!
C’était un feuilleton à l’origine et cela se sent : le récit en conserve tous les défauts et toutes  les qualités: rapidité et vivacité des scènes et des dialogues, sensationnalisme et excès des émotions suscitées, personnages stéréotypés  mais il n’empêche que la bonne humeur de l’auteur et son style dynamique teinté d’humour l’emportent sur tous les défauts qui peuvent d’autant plus surprendre aujourd’hui qu’on s’est éloigné de ces morceaux d’anthologie qui s’étirent parfois assez longuement !
J’ai beaucoup aimé : ce livre m’a accompagnée partout pendant une semaine, Oliver faisait partie de ma famille. J’en rêvais!
Ce livre, je l’ai lu dans le cadre d’une lecture commune avec Belledenuit et Ellcrys, Lyra Sullivan, De très nombreux autres blogs en parlent aussi!
Il fait également partie de mon challenge Dickens, de celui des  Classiques anglais  et du Matilda.

Les Aventures d’Olivier Twist de Charles Dickens
(Poche, 730 p) Traduit de l’anglais par Sylvère Monod

mardi 30 mars 2010

En marge du Salon du livre: le salaire des écrivains

Le magazine Lire vient de faire paraître un article intéressant sur le "salaire" mensuel des écrivains. Un résumé en a été fait par Aldus
De 800€ pour les débutants juqu'à beaucoup plus pour certains grands anciens et plein d'autres avantages possibles à la clé!
De Monsieur 18% (Jean d'Ormesson) à Monsieur 70% (Marc-Edouard Nabe), le tabou du "qui gagne quoi et combien?" commence tout doucement à tomber!
Information mineure  pour les lecteurs? Peut-être mais pas sûr!

Un chat célèbre: Dewey de Vicki Myron

Dewey est le chat le plus célèbre des Etats-Unis de ces dernières années!  Un film sur sa vie est en préparation, avec  Meryl Streep, à partir de ce livre-ci, écrit par celle qui l’a découvert et sauvé, un soir d’hiver glacial,  alors qu’il venait d’être abandonné, à demi gelé, dans la boîte à lettres de la bibliothèque d’une petit ville de l’Iowa. Il devint la mascotte de cet endroit qu’il ne quitta jamais durant ses 19 années de vie durant lesquelles  de nombreuses  équipes de journalistes, dont une japonaise,  vinrent le photographier et le  filmer  le rendant ainsi mondialement célèbre. Maintenant encore les touristes continuent à visiter les lieux où il vécut!
Il est mort d’une tumeur à l’estomac, en 2006, à 19 ans ! Mais auparavant il fut un adorable chat très sociable et  tout et tout,  adoré par tous les lecteurs, petits et grands, ainsi que par les employés de la fameuse bibliothèque où il fut adopté officiellement.
Le livre est écrit par sa vraie maîtresse, Vicki Myron,  celle qui le soignait et l’accueillait chez elle pendant les jours de fermeture. C’est aussi un peu la chronique de sa propre vie intimement mêlée à celle de ce chat hors norme par sa sociabilité et son caractère à toute épreuve !
C’est un livre très agréable à lire qui m’a beaucoup plu ! Pas un roman, pas un chef d’œuvre, rien de très littéraire, mais une jolie histoire vraie  de coexistence heureuse entre un chat très sympathique et les humains qui l’ont côtoyé ! 
C’est Keisha qui m’a donné envie de lire ce livre
Autres sites où on en parle : Ici et Ici
Un chat très célèbre : Dewey de Vicki Myron avec la collaboration de Bret Witter,  Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bérangère Viennot (Editions France Loisirs, 2008, 347 p)

lundi 29 mars 2010

Train de nuit de Martin Amis

Imaginez un moment que vous soyez une femme inspecteur de police dans une petite ville américaine de seconde zone à qui on demande de  raconter la pire affaire dont elle se soit jamais occupée !
C’est ce qui arrive à l’ inspectrice Mike Hooligan à la voix d’homme de  grande fumeuse, à l’enfance saccagée  par un  père petit blanc violeur misérable, à peine sevrée d’un passé de grande alcoolique grâce aux efforts protecteurs de son supérieur, le commissaire Tom Rockwelll et de sa superbe fille Jennifer.
Il se trouve justement que Jennifer , qui avait tout pour être heureuse et à qui tout réussissait, est morte de trois balles dans la tête et que c’est Mike elle-même qui est chargée de l’annoncer à son père !
Une enquête minutieuse suit qui ne conduit qu’à la seule solution du suicide !
Jennifer, la fille à qui tout sourit, s’est suicidée!
Personne ne veut y croire !
L’enquête doit  se poursuivre! On ne cherche plus tant le criminel que les raisons de se suicider qu’auraient pu avoir cette jeune femme à la vie si limpide!
L’enquête se fait psychologique! Face à face : deux femmes qui s’estimaient mais que tout  opposait, L’une solaire,  belle, aimée,  entourée,  bien élevée, chercheuse de haut niveau : la morte! L’autre, avachie, amère,  bourrue, brusque, solitaire:  l’enquêtrice!
En question : le suicide  ou les raisons de vivre ou de mourir! La liberté que chacun se donne!
Curieux roman qui commence en polar et finit en  réflexion sur la vie et la mort!
"Au jour d'aujourd'hui (nous sommes le 2 avril), je considère que l'affaire est " résolue". Close. Classée. Bouclée. Mais pourtant, la solution ne fait qu'apporter  des complications supplémentaires." (page 17)
L'auteur: Martin Amis, né le 25 août 1949, est un écrivain britannique assimilé au mouvement dit d'Anticipation sociale. Il est également le fils deKingsley Amis
Train de nuit de Martin Amis
(Le grand livre du mois, 1999, 204 p)
Traduit de l’anglais par Frédéric Maurin

dimanche 28 mars 2010

Nombreux billets sur le Salon du Livre

 Je reprends mon billet  pour le compléter et mieux suivre les différentes visites présentées sur les blogs. Vendredi 2 avril:  Amanda  sera-t-elle celle qui clôturera ce récapitulatif des visites de blogueurs au Salon? Son billet vient en effet de paraître ce matin et il offre des réflexions bien intéressantes sur la lecture à voix haute, les didascalies et autres considérations théâtrales entre autres! Jeudi 1 avril: **Fleur** est revenue de ses deux journées au Salon avec un compte-rendu bien détaillé: elle a assisté à des conférences et à de belles rencontres entre écrivains et elle a eu le droit à de jolies dédicaces! Dasola présente sa soirée d'hier passée dans une ambiance plus feutrée que dans la journée! Patiente, elle a obtenu de belles dédicaces et pas mal fait chauffer sa carte bleue aussi! En flânant sur les blogs, j'ai découvert une autre visite au Salon, celle d'une blogueuse jeunesse pleine d'enthousiasme elle aussi: Pisisbook de Pisinat.
Mercredi 31 mars,
 Après une journée bien remplie avec plein de belles rencontres de toutes sortes, Aifelle a  publié son billet qui contient plein de photos d'auteurs 
Très chouette billet  aussi de Val qui raconte sa journée et qui a eu la chance d'assister à la lecture de quelques pages de son dernier livre par Emmanuel Carrère lui-même!  En revanche grosse déception de Belle Sahi qui n'a pas rencontré grand monde lundi: peu d'auteurs! Le salon s'était réduit à n'être qu'une grand librairie! Dommage!
 Mardi 30, Aifelle a quitté sa Normandie chérie pour se jeter courageusement dans la mêlée du Salon et y passer toute la journée! Elle doit y retrouver Amanda qui s'y trouvera aussi! Bientôt deux nouveaux billets par conséquent!
Lundi 29, le billet de Celsmoon, qui est sans doute celle qui a rencontré le plus de blogueuses: FashionCaro[line]Chifonnette,DelphineAnkyaEmmaCryssildaIsilMoLouStephie, Celui de Lancellau qui regrette un passage en coup de vent. Latite est revenue avec une mauvaise surprise de Paris, photo à l'appui! Del, au contraire, venue de Belgique,  est repartie avec de belles dédicaces!
Dimanche 28 Cuné se manifeste , ce dimanche matin, avec un  super billet plein de photos de blogueuses!  Maggie aussi nous raconte sa visite d'hier!  Amanda, y sera mardi et compte bien y retrouver Aifelle encore indécise pour l'instant.Et voilà le billet de Pimprenelle avec des photos et plein de livres et de BD achetés!Brize  à son tour revient avec un billet très enjoué, avec de belles rencontres de blogueurs,  blogueuses,  auteurs et personnages de romans! Lou  nous mpntre  elle aussi plein de photos et de livres dont j'entends parler pour la première fois! Choupynette révèle avoir participé à l'inauguration du Salon mais sans laisser de billet, préférant une certaine forme de déni littéraire!Stephie , enfin après Pimprenelle, plus raisonnable quant à l'achat de livres mais tout aussi enthousiaste! Emma666 revient avec plein de nouveaux livres dont "Le vice de la lecture" et de belles photos d'auteurs  Samedi 27 Latite vient de reporter sa visite à dimanche. The Bursar, de la vallée des grenouilles séchées raconte sa première visite au Salon.David Caviglioli, le journaliste  du NouvelObs, était là aussi hier!La plume et la page a écrit un article sur l'ouverture du Salon
Hambrellie est au salon aujourd'hui ,j'attends donc son billet avec impatience et bravo à elle qui s'est déplacée depuis Brest! J'aime cette forme de  passion-là! et merci à Hathaway qui m'a donné cette info!Flora   de L'attrape-livres s'y trouve déjà. selon Mo'la fée!Valérie a déjà publié un premier billet!
George, (Les livres de Georgesand), revient du Salon avec le récit de ses rencontres  (Hambre?, Cécile, Celsmoon, Hydromielle)  et plein de livres!Ankya vient de publier son billet, heureuse de sa journée et de toutes les personnes rencontrées,  blogueuses et  auteurs
Autres bonnes nouvelles: Lou prévoit d'y passer la journée demain  ainsi que Del de Bookophiles
Edelwe y était hier et en est revenue ravie!

Je n'écoute plus rien et pour jamais: adieu...Bérénice, IV, 5, extrait, Dimanche poétique

Je n’écoute plus rien, et pour jamais: adieu...
Pour jamais ! Ah, Seigneur ! songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus ?

RACINE, Bérénice, acte IV, scène 5 (extrait)
www.youtube.com/watch?v=uuCFRfKv5Ww  Naruto,: Sadness and Sorrow, Photographie de Gavda 78300

samedi 27 mars 2010

Petit tour de quelques blogs littéraires!

Après lecture de quelques blogs remarqués dans mon GR, voici ceux qui m'ont le plus impressionnée!
Auparavant une mise au point!
Pourquoi lit-on ?
Ma seule et unique réponse!  Parce qu’on est curieux!
Pour mieux connaître le monde !
Pour mieux connaître les autres!
Pour mieux se connaître!
Pourquoi devient-on journaliste? Pour les  mêmes raisons! 
Pourquoi ouvre-t-on un blog  et particulièrement un blog de lecture?  Pour communiquer! Créer des liens, se faire lire, lire les autres et partager ses impressions…
Bref, je reviens toujours à cette immense qualité, parfois décriée : la curiosité!
Pourquoi? Comment? Où? Quand? Avec qui? Dans quel but? Combien? Et ensuite? A quoi ça 
sert?
Bon! OK! On a  compris! Vive les curieux!
Mais après cet hymne matinal à la curiosité, où veux-tu en venir exactement? 
Tout simplement à ce petit tour des blogs et à ma récolte matinale.
L’abeille a butiné comme dirait aBeille et voici le résultat!

1) Polémique de la semaine! Read-A-Thon ou Bookathon? 
Ce n’est pas innocemment que je faisais le lien  entre le blogueur et le journaliste! L’un est professionnel et l’autre pas, l’un a sa carte et l’autre pas!
Quel est celui de qui on attend d’être le mieux renseigné, théoriquement?
De nos jours,  rien de plus facile,  en quelques clics, de savoir qui a  fait tel ou tel challenge, tel ou tel marathon de lecture, etc.!
Feindre l’ignorance me paraît suspect et trop facile!
Difficile par exemple, quand on se sent appartenir à la blogosphère littéraire, même de loin,  de ne pas connaître l’existence du Read-A-Thon du blog de Chrestomanci  qui existe depuis deux ans et qui prépare déjà la troisième version, surtout si on veut créer soi-même son propre marathon de lecture non stop! Une citation, un lien sont toujours les bienvenus!
Une polémique s’est ouverte et vite refermée, j’espère, au sujet d’un manque de courtoisie entre blogueuses, d’un non respect de cette étiquette  d’autant plus précieuse à maintenir qu’elle est encore silencieuse!
Je vous invite, pour vous faire une idée de ce qui est plus important qu’il n’y paraît en terme de conduite et de respect entre blogs, à vous rendre ICI et ICI

2) Un blog en pause, un bog qui ferme, un blog qui repart.
C’est la grande famille des blogueurs : les bonnes et les mauvaises nouvelles se succèdent très vite, Pas moyen de rester indifférente, enfermée solitaire dans sa bulle!
L’or des chambres : j’espère que tu nous reviendras très vite!  Ta place est gardée bien au chaud, ne t’inquiète pas! GR et Netv. sont là pour nous alerter!
Soie, que deviens-tu?
3) Nombreux billets sur le Salon du livre à Paris, en ce moment!
Je vais essayer de suivre ceux qui vont y aller et même ceux qui en reviennent déjà!
Samedi 27
Latite vient de reporter sa visite à dimanche.
The Bursar, de la vallée des grenouilles séchées raconte sa première visite au Salon.
David Caviglioli, le journaliste  du NouvelObs, était là aussi hier!
La plume et la page a écrit un article sur l'ouverture du Salon
Hambrellie est au salon aujourd'hui ,j'attends donc son billet avec impatience et bravo à elle qui s'est déplacée depuis Brest! J'aime cette forme de  passion-là! et merci à Hathaway qui m'a donné cette info!
Flora   de L'attrape-livres s'y trouve déjà. selon Mo'la fée!
Valérie de Val aime les livres a déjà publié un premier billet!
George, (Les livres de Georgesand), revient du Salon avec le récit de ses rencontres  (Hambre?, Cécile, Celsmoon, Hydromielle)  et plein de livres!
Ankya vient de publier son billet, heureuse de sa journée et de toutes les personnes rencontrées,  blogueuses et  auteurs
Autres bonnes nouvelles: Lou prévoit d'y passer la journée demain  ainsi que Del de Bookophiles
Edelwe y était hier et en est revenue ravie!
Je vais continuer sur le billet suivant!

vendredi 26 mars 2010

Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, de Barbara Constantine

Ce livre délicieux ne m’a demandé que trois heures de lecture non stop environ ! Je l’ai dégusté avec gourmandise et tendresse tant les personnages sont attachants, simples et  émouvants à la fois!
Tom, un petit garçon de onze ans, débrouillard par nécessité,  est au centre du récit. C’est lui qui veille sur sa mère, Joss,  une jeune fille  de 22 ans, qui l’aime  tout en le laissant souvent seul pour partir s’amuser. Un jour, Tom sauve Madeleine, une voisine très âgée, tombée dans son jardin où il venait lui  voler quelques légumes Ils deviennent très amis et il entretient sa maison et ses animaux pendant son séjour à l’hôpital. Il est bientôt aidé par Samy un ex ami de sa mère, devenu croque mort qui se révèlera d’une grande importance pour lui,  bientôt!
J’ai aimé l’humanité et la tendresse qui dominent dans ce récit. Chacun a de gros malheurs à supporter, un passé difficile, voire dramatique à traîner mais tous s’entraident dans la bonne humeur et un rien d’inconscience.
La vie est lourde, rendons-la légère !
Un livre tendre,  sans mièvrerie,  écrit simplement, par petites touches si vraies, quel bonheur!
Une réussite!
Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, Barbara Constantine 
(Calmann-lévy,  février 2010, 259 p)
Midola l'a bien aimé aussi et plein d'autres blogs chez BOB
Autres livres de cette romancière: : Allumer le chat en 2007 et A Mélie, sans mélo, en 2008.

jeudi 25 mars 2010

L'Olympe des Infortunes de Yasmina Khadra

(Que les lecteurs qui ont aimé ce roman ne lisent surtout pas cette critique qui leur semblera trop méchante ! Elle l’est ! Aussi radicale qu'a été grande ma déception!)
Un groupe de clochards vit entre ciel, mer et terre, loin de la ville menaçante,  sur une montagne de détritus. Ils y mènent la vie de n’importe quels clochards du monde,  préoccupés de se trouver à manger, à se loger,  à boire  beaucoup pour oublier, à se disputer ou à s’entraider, bref, une vie  comme on peut se l’imaginer, sans rien de transcendant, sinon que l’un est vaguement musicien, l’autre est qualifié de simplet et ainsi de suite !
Pourquoi pas ?  Dépaysement assuré, auteur célèbre que je découvrirai avec ce livre, c’est sûr, je vais aimer !
Catastrophe! J’ai détesté! 
Décidément, ce n’est pas ma semaine! Je gaspille mon temps avec cette histoire sans  épaisseur,  au réalisme de pacotille! 
 Un conte philosophique, une fable moralisatrice me souffle-t-on!
Sans doute ne suis-je pas prête pour ce genre-là! Trop prêchi-prêcha pour moi!
Je n’y crois pas une seconde à ces clochards! Impossible de m’attacher à l’un quelconque d’entre eux! Ils vivent loin de la ville, mais laquelle? Tout près de la mer, mais  encore une fois laquelle?
 Tout demeure comme ça, dans le flou, entre rêve et réalité, le tout teinté de moralisme poétique lénifiant à la petite semaine,  une suite de clichés  bien pensants, en réalité, jusqu à l’arrivée de ce grotesque Ben Adam!
 Là c’est le comble du ridicule pour moi! Qui est-il? D’où vient-il? C’est une apparition! Mi-dieu, mi-extra terrestre, il leur apporte la bonne parole, l’espoir,  du bla bla!
C’est l’homme éternel ! C’est la Vérité !
«Surgi d’on ne sait où, une espèce de Moïse surplombe la bande, dressé sur un monceau de galets…L’homme est un géant emmitouflé dans une sorte de soutane d’une blancheur immaculée. Ses longs cheveux lactescents lui cascadent sur la poitrine, semblables à une coulée de neige. …Il s’approche du groupe, effleurant à peine le sol, la robe aussi remplie de vent qu’une voile.»
Il parle par grandes envolées qui se veulent lyriques, du bien et du mal, des apparences et de la réalité! Conséquence : le destin de junior, le demeuré, va radicalement changer : il part. Les Innocents sont proches du seigneur!
Je ne demandais qu’à me laisser embarquer mais tout m’a semblé sonner tellement faux que ça n’a pas été possible! 
J’ai bâillé tout du long!

L’Olympe des Infortunes de Yasmina Khadra
(Julliard, décembre 2009, 232 pages)
Pimprenelle et Stephie l'ont beaucoup plus apprécié que moi!

mercredi 24 mars 2010

Rides de Paco Roca

A qui dois-je ce joli coup de  cœur pour une si émouvante BD, un peu  réalistico-horrifique?
Me l’avaient conseillée : Mo la Fée, peut-être Brize et Keisha (dont le billet est ICI),  mes mentors en ce domaine !
C’est la première BD de ce genre  dans laquelle je me plonge:  un sujet sérieux, effrayant même, perturbant en tout cas, mais traité avec la douceur nécessaire qui fait qu’on ne referme pas l’album une fois qu’on a compris qu’il s’agissait de montrer la vie des pensionnaires d’une maison de retraite menacés de monter à l’étage supérieur, là où sont les grabataires et les Alzheimer !
C’est courageux, culotté même d’aborder ce sujet sur lequel on ferme beaucoup trop les yeux dans la vie de tous les jours, moi la première !
Et pourtant, jouer à l’autruche, en se cachant la tête dans le sable pour ne pas voir la réalité,  n’est qu’une fuite en avant et  n’empêche pas que la situation dans ces maisons du bout de la vie ne soit un vrai scandale qui éclatera bien un jour tant il y manque de personnels qualifiés!  Je parle des maisons dont il est question ici, de celles qui doivent accueillir les non valides, les malades dont personne ne peut plus s’occuper seul à domicile  sans tomber malade à son tour!
Ernest est un homme charmant que ses enfants amènent un jour dans cette grande maison où il finira sa vie.  On découvre ses voisins de chambre et de tablée.
 Chacun a sa folie douce, ses petites manies : l’un n’a pas son pareil pour récolter de l’argent et voler tout ce qu’il peut, sans vraiment en tirer profit, l’autre ne cesse de chercher le téléphone pour avertir ses enfants qu’ils l’ont oubliée là mais sa mémoire lui échappe, on ne voit jamais l’appareil!
Rose est une belle aventurière toujours bien droite et en grand col de fourrure dans sa cabine de l’Orient-Express. Elle rêve éveillée!
C’est une BD que j’ai beaucoup aimée!

Rides de Paco Roca (Delcourt, 2007)

mardi 23 mars 2010

Le sumo qui ne pouvait pas grossir de Eric-Emmanuel Schmitt


Deux phrases suffiront  pour me souvenir de ce petit  livre mince,  tout mince,  à 10 euros quand même !
 (dit-on encore à dix balles?)
Trop cher pour le peu de plaisir que j’ai eu à le lire !
«Alors que j’étais maigre, long, plat, Shomintsu s’exclamait en passant devant moi :
- Je vois un gros en toi .»
Ainsi commence cette histoire insipide racontée par le jeune Jun
Quels en sont les ingrédients ? Un maître de Sumo, à Tokyo. Un adolescent mal dans sa peau, révolté, allergique au monde entier.
L’amour intervient dans sa vie en la personne de Reiko,  la fille du maître.
 Le zen lui tombe dessus en même temps,  comme un nouveau don du ciel.
«L’horizon s’éclaire» lui dit le maîtrre !
Attention spoiler!... (Enfin pour certains!)
Il comprend maintenant pour quelle raison sa mère était un ange qui aimait tout le monde, ce qui le rendait jaloux et lui gâchait la vie
Il grossit enfin !
Il a finalement la grande révélation  de sa vie !
«Le gros en moi, ça y est, je le vois : le gros, ce n’est pas le vainqueur des autres, mais le vainqueur de moi"
Sa vie s’améliore
Conclusion à deux balles cette fois :
 «Le but, ce n’est pas le bout du chemin, c’est le cheminement » 
Tout ça pour en arriver là, à cette réflexion de pacotille ? 
Pauvre philosophie zen  réduite à cet ersarz  de  vacuité!
Avis variés  sur les très nombreux blogs qui en ont parlé, beaucoup trop nombreux pour que je puisse les nommer!
 Le sumo qui ne pouvait pas grossir de Eric-Emmanuel Schmitt
(Albin Michel, mai 2009, 102 pages)

lundi 22 mars 2010

Mrs Dalloway de Virginia Woolf

Je dois relire ce livre ! C’est une obligation ! Cette première lecture n’aura été qu’un effleurement,  juste un premier contact, comme on tâte l’eau avant de se baigner pour voir si elle est chaude ! 
Je n’ai pas l’impression d’avoir lu un roman ! Du tout ! Plutôt la sensation d’avoir regardé dans un kaléidoscope ! J’ai maintenant la tête remplie de jolies images,  de passages d’anthologie ! J’avais envie de tout noter tant c’était beau et exaltant très souvent ! Mais tous ces moments semblent  dispersés et je n’en ai pas encore une vision d’ensemble bien nette ! D’où mon besoin de relire ce livre.
 J’ai eu aussi cette impression en  commençant à lire Proust mais ici ce sentiment d’éclatement est encore plus net. De belles évocations de moments pleins de lumière  partent dans tous les sens mais quel est le sens justement ? 
De quoi s’agit-il ? D’une journée de printemps, à Londres, après la première guerre mondiale. Clarissa Dalloway, levée tôt, couchée tard, se promène dans la ville et prépare sa  réception  du soir. On suit ses pensées qui vagabondent au fil de ses souvenirs,  des sons qu’elle entend (Big  Ben rythme sa journée ainsi que le récit). On assiste aux  rencontres qu’elle fait et on saute aussitôt dans les pensées des multiples Londoniens  qu’elle croise ! C’est un tourbillon de sensations et d’impressions des plus variées!    Au centre,  outre l’héroïne elle-même,  tous ceux qui l’entourent: mari, ancien amoureux, amies,  familiers,  connaissances, Peter, Richard, Sally, Septimus et tant d’autres…C’est trop riche, trop copieux ! Je ne peux pas tout absorber d’un coup !
Il faut que je le relise !
« Mrs Dalloway dit qu’elle achèterait les fleurs elle-même. »
« Et elle était là. »
Simplicité des phrases qui encadrent un roman si complexe ! Apparence trompeuse, toujours!

Pour lire des billets plus sensés et plus solides sur ce livre, rendez-vous chez les autres participants à cette lecture commune : Keisha  maggie, Dominique, l'or des chambres
Cette lecture fait partie de trois challenges celui de LOUcelui de Karine:) et celui de Marie L
Mrs Dalloway de Virginia Woolf
(Poche, 218 p) Roman traduit de l’anglais par Pascale Michon

Nous ne sommes pas immortels!

La vie, la mort, quoi d'autre de sérieux? 
Parfois les évidences sautent au cœur  avec plus de force que d’habitude! Elles rompent le petit train-train monotone des jours et brisent la belle assurance de la vie quotidienne si  ordinaire dans sa banalité bienheureuse! 
C’est ce qui vient de m’arriver ! Je finissais Mrs Dalloway, de Virginia Woolf que je dois présenter aujourd’hui  pour une lecture commune avec Keisha et Cynthia, lorsque,  cherchant des références sur le net, je suis tombée sur un blog qui m’a retenue plusieurs heures ! Je l’ai lu avec plus de soin et d’émotion que s’il s’agissait d’un livre ! 
Je ne veux pas en dire plus car il me touche trop.
Je voudrais simplement vous le faire connaître aussi avec tous les liens le concernant. Il s’agit du blog de Marie Dominique Arrighi, journaliste à Libération, 42 ans, qui a tenu plusieurs mois une chronique sur son second cancer et qui vient de s’éteindre vendredi dernier, 18 mars 2010.
Son souvenir sera évoqué lors d'une cérémonie laïque le mercredi 24 mars à midi au funérarium du cimetière des Batignolles à Clichy (1, boulevard Leclerc, 92110 Clichy). Elle sera ensuite inhumée dans l'intimité à Chanteloup-les-Vignes.
Le blog de MDA:  K, histoires de crabe. Il sera publié durant la première quinzaine de mai, dans une coédition Libération-Bleu 
L'article de Libération Les neuf vies de Marie-Do.
J'ai l'impression d'avoir perdu une amie!

dimanche 21 mars 2010

Résultats du jeu-concours des plus belles bibliothèques

 Pour fêter mon changement de bannière printanier, j’ai proposé,  lundi dernier, 15 mars, un jeu  où il fallait reconnaître quelques très belles bibliothèques célèbres. Après quoi, à partir des bonnes réponses reçues,  je devais tirer au sort l’heureuse gagnante,  laquelle se verrait remettre  des mains de son cher facteur, le thriller en vogue  très réussi de chez XO : Intrusion de Elena Sender, 412 pages !
Voici arrivé le moment de la remise du prix !
Mais les réponses d’abord

1)  Ce bureau était celui de  Virginia Woolf





2)  Florence est la ville où coule l'Arno, ville évoquée dans la première partie de  "Avec vue sur l'Arno",  le roman de E.M. Forster, dont James Ivory a fait un film.



3 De quelles Bibliothèques s’agit-il ? Cambridge: Trinity College,


4) Prague : Couvent de Strahov,


5) Paris:  Salle Labrouste de la BNF


6)Le couvent de St Gallen en Suisse.


7) La  Bibliothèque des Beaux-arts, à Milan


8) Nicolas de Staël a peint  ce tableau de  la ville d'Agrigente, en Sicile.


Ont trouvé les bonnes réponses: Titine, Solenn,  Kathel, Zarline, Dominique, Aifelle, Maggie, calypso,
Do (La plume et la page), Neph,
Merci à toutes ainsi qu'à Nanne qui a tout trouvé aussi moins le nom du peintre 
Et la gagnante du tirage au sort est.. Solenn  Bravo! (Si tu veux bien me laisser ton adresse par mail!)

Je t'aime, Paul Eluard, Dimanche poétique,



Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues 
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu 
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud 
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs 
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas 
Je t'aime pour aimer 
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas 


Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu 
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte 
Entre autrefois et aujourd'hui 
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille 
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir 
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie 
Comme on oublie 


Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne 
Pour la santé 
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion 
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas 
Tu crois être le doute et tu n'es que raison 
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête 
Quand je suis sûr de moi. 


Je t'aime, Paul Eluard,  
(Le Phénix, 1950)  Tableau de Monet,
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samedi 20 mars 2010

C'est la douce loi des hommes de Paul Eluard

C'est la douce loi des hommes
Du raisin ils font du vin 
Du charbon ils font du feu 
Des baisers ils font des hommes 


C'est la dure loi des hommes 
Se garder intact malgré 
Les guerres et la misère 
Malgré les dangers de mort 


C'est la chaude loi des hommes
De changer l'eau en lumière
Le rêve en réalité
Et les ennemis en frères


Une loi vieille et nouvelle
Qui va se perfectionnant
Du fond du coeur de l'enfant
Jusqu'à la raison suprême.


Paul Eluard 
Matisse
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Carnages de Maxime Chattam

Un joli petit livre rouge cartonné avec pour titre Carnages,  au pluriel,  et Maxime Chattam pour auteur, voilà un de mes derniers choix de lecture que je ne regrette pas.
En moins de cent pages, dans un style sobre et sans fioritures, nous sont évoqués ici les carnages à répétition qui ont eu lieu  ces dernières années dans plusieurs  lycées  de New York.
Le scénario est toujours le même ! A chaque fois un adolescent sans histoire, solitaire et taciturne,  arrive avec un lourd sac à dos et une veste à capuche dans laquelle il dissimule son visage. Il se met méthodiquement à tirer sur tout ce qui bouge, causant de nombreux morts et blessés parmi ses camarades affolés !
C’est au lycée Village Academy, Harlem Est, le 18 novembre, à 8h28 que tout a commencé ! Le lieutenant Lamar Gallineo, un Noir de deux mètres,  prend les choses en main et débusque  le tueur qui vient de se suicider dans une petite pièce retirée. Là  une horrible odeur lui fait découvrir aussi , caché dans un placard et mort de peur,  un autre élève qui a échappé à la mort par miracle : Chris DeRoy.
Le gardien  et le directeur du lycée sont naturellement mis à contribution pour essayer de comprendre l’enchaînement des faits !
Très vite, comme une épidémie,  les carnages reprennent de la même façon, dans deux autres lycées de la ville.
 Même scénario,  même arme trafiquée !
 Désormais,  le lieutenant est convaincu que le meurtrier dans tous les cas est une seule et même personne, qu’il s’agit d’un complot.  Le suicide des soi-disant meurtriers n’est qu’une mise en scène !
En élargissant son enquête il découvrira une réalité bien plus inquiétante que le seul délire de jeunes mal dans leur peau !
La fin est surprenante ! Un vrai coup de poing ! J’ai été bluffée !

Carnages de Maxime Chattam
(Pocket, 2009, 91 p)